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  • Hommage à Stars Hollow

    Un hommage à la série "Gilmore Girls", dont vous venez de finir le visionnage. Non, vous ne vivez pas par procuration à travers les séries, même si la passion que vous y mettez peut faire penser le contraire. Même si, des fois, vous ne pouvez vous empêcher que ce ne serait pas si mal... u.u

     

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    Ca y est, vous venez enfin de regarder l’épisode final de la série « Gilmore Girls », il est temps de ranger les dvds… Sept saisons avalées en une année, et encore, vous auriez dévoré tout cela plus rapidement encore si, arrivé à la dernière saison, vous n’aviez pas fait trainé les choses. Pourquoi ? Parce que vous étiez simplement trop triste à l’idée que la fin approchait et qu’ensuite il n’y aurait plus jamais de nouveaux épisodes de cette fantastique série. Qui aurait cru que vous accrocheriez quand, l’an passé, vous étiez tombé dessus plusieurs fois en tombant au hasard du zapping sur les rediffusions d’une chaine de télévision anglophone ? Et pourtant, le charme avait tout de suite opéré : sans savoir de quoi il s’agissait vraiment, ni où vous étiez tombés, vous avez été séduit par l’ambiance, les personnages et, surtout, l’humour de ces dialogues incroyablement maitrisés. Vous vous étiez alors promis de jeter un œil plus en avant à cette série de sept saisons, terminée il y a relativement longtemps, en 2007. Alors vous avez trouvé les premiers épisodes, et la première saison était passée sans que vous ne vous en rendiez-compte, happé que vous fûtes par le petit monde bigarré et délicieusement unique de Stars Hollow. Et puis la saison deux fila comme une flèche, puis la troisième, et ainsi de suite… Jusqu’à cette septième et ultime saison que vous avez fait durer de nombreux mois, guère enthousiaste à l’idée d’en finir avec le monde de « Gilmore Girls ».

     

    Mais qu’est-ce que « Gilmore Girls », au fond, et pourquoi y êtes-vous tant attaché ? De prime abord, le titre ne renseigne guère les hypothétiques spectateurs.  De nos jours, cela ferait penser à « Gossip Girl », et nous aurions alors l’impression d’être en présence d’une sorte de soap-opera de plus destiné à l’adolescence. Et bien non. « Gilmore Girls » n’a rien d’un soap-opera. C’est une série dramatique (le genre qui regroupe toutes les séries qui ne sont pas exclusivement d’un genre particulier comme le sont les sitcoms, les soaps, les séries fantastiques, etc… Les séries dramatiques, c’est tout le reste) remplie d’humour, de cœur et de répliques délicieuses débitées à la vitesse d’une mitraillette. C’est le petit monde particulier et fantastique de la petite ville américaine (fictive, hélas !) Stars Hollow où vivent les deux Gilmore Girls du titre : Lorelai Gilmore et sa fille, Rory. Au début de la série, Lorelai est la gérante de l’auberge de la ville, ville où elle a élevé seule sa fille, Rory, seize ans au début de l’histoire. Enceinte à ce même âge, Lorelai avait fui l’influence de ses richissimes et snobs parents pour élever elle-même sa fille comme elle l’entendait, à partir de zéro. Jusqu’à ce que Rory soit acceptée dans une prestigieuse école privée qui poussera Lorelai à faire ce qu’elle s’était refusée à effectuer depuis sa grossesse : demander de l’aide à ses parents. Qui acceptent de financer l’école de leur petite-fille si Lorelai et Rory viennent dès lors manger chez eux chaque vendredi soir…

    Et c’est à partir de ce prémisse guère folichon de prime abord : d’ailleurs, vous auriez lu le synopsis avant de tomber dessus à la télé, vous n’auriez jamais jeté un œil à cette histoire. Et comme vous auriez eu tort ; que tous ceux qui penseraient ceci un jour ont tort également ! Car très vite, entrer dans le monde des Gilmore Girls, c’est participer à une fantastique aventure qui, bien que toujours centrée sur la relation mère –fille des deux héroïnes, nous fera rencontrer pléthore de personnages uniques et hauts en couleur ! Certes, il s’agira ici d’une histoire simple, d’une histoire de la vie, sans grandes intrigues ni drames, sans le moindre élément fantastique ni aucun action, mais quelle importance quand cette simplicité est si bien mise en avant… tout en étant aussi, je le redis, unique ? On rit, on a parfois la larme à l’œil, on se demande où la vie va mener ces personnages auxquels on s’attache en un temps éclair. Très vite, la ville de Stars Hollow devient un personnage à part entière, remplie d’habitants tous aussi farfelus que touchants et si sympathiques. Lane, la meilleure amie de Rory, et sa rigide mère madame Kim ; l’inénarrable Kirk, le plus bizarre des citoyens ; le tatillon Taylor ; miss Patty et Babette ; Sookie et Jackson et, bien sûr, l’incroyablement drôle Michel. Et tant d’autres ! Uniquement des noms pour ceux qui liront ce texte sans connaître la série mais des noms qui cessent très vite d’en être après les premiers épisodes, tellement on s’attache rapidement à ces singuliers individus et à tous ceux qui finissent par croiser leur route le temps d’échanger une croustillante réplique…

     

    …car c’est là l’indéniable force de « Gilmore Girls » : les dialogues. Les personnages parlent. Tout le temps. Chacun d’entre eux possède à sa manière un sens de la répartie qui lui est propre et qui se mêle harmonieusement avec celui de son voisin. Les répliques fusent à cent à l’heure, et l’écriture est tellement maîtrisée, tellement fluide qu’on en oublie qu’il serait hautement improbable de croiser dans notre vie autant de gens aussi doués pour manier les mots. Mais c’est là la grande force de la série : tout est naturel. Tout coule à flots, sans jamais s’arrêter ou presque, et c’est se laisser emporter dans le courant d’un fleuve de phrases et de dialogues aux petits oignons mais jamais, jamais forcé. Dans AUCUNE série avez-vous trouvé un tel brio, un tel naturel dans les dialogues. De simples conversations téléphoniques –rarement fascinantes dans une série habituellement- deviennent passionnantes, hilarantes et rythmées. Ce n’est pas pour rien si ce programme est célèbre pour toujours avoir eu des scripts une fois et demie à deux fois plus épais que pour n’importe quelle autre série. Et il n’est nullement question de dialogue d’exposition emprunt des lourdeurs qui lui sont propres, non : encore une fois, vous insistez sur le naturel qui prévaut dans le moindre de ces échanges. Rien n’est jamais téléphoné, et on ne peut que louer le travail incroyable de l’écriture de cette série. Le fond de l’histoire est une histoire banale, une histoire de la vie de tous les jours, mais présentée à travers ces échanges, ces dialogues et ces relations, on ne peut qu’être happé au cœur de ce monde.

     

    Des relations, car outre la parlote, elles sont au cœur de la série, entre ces personnages dont on suit le parcours pendant sept années qui passent bien trop vite. Et, une fois le dernier épisode fini, c’est avec une grande tristesse que vous dites au revoir à Lorelai, Rory, Luke, Kirk, Lane et tous ces autre formidables personnages à la langue bien pendue incarnés par des acteurs tout aussi fantastiques. Cette histoire est avant tout celle des relation : de la fantastique relation mère-fille, au cœur de la série, et de celles qu’elles ont avec tous les autres personnages, et ces derniers entre eux. Et voir ces relations évoluer en même temps que tous ces êtres humains, car « Gilmore Girls » c’est ça, aussi ; de l’humanité sous son jour le meilleur : complexe et toute en nuances, mais jamais gratuitement méchante ou provocante dans le seul but, et bien, de provoquer le spectateur. Et du cœur, avant tout : beaucoup de cœur. Des relations avec la famille en leur centre, mais la famille au sens le plus large et, selon vous, le plus beau du terme : celui qui dépasse les liens du sang et où la famille peut aller jusqu’à englober une ville entière. Il suffit d’une saison pour s’en rendre compote et, sept ans après, le dernier épisode le prouve une dernière fois avec un rassemblement doté d’une forte puissance émotionnelle qui vous aura fait user quelques mouchoirs. Et ardemment souhaité avoir pu vivre dans une telle ville ou, tout simplement, de pouvoir ressentir le fait de faire partie de quelque chose d'aussi grand, d'être aussi proches avec un petit groupe de personnes, d'amis et de famille, vous qui avez tant de peine à vous sentir connecté et à l'aise dans la vie réelle, et ce même avec ceux qui devraient vous être les plus proches. Et si cet au revoir vous est d’autant plus difficile, c’est sans aucun doute parce que vous avez découvert cette série durant une période très difficile de votre vie, où le moral et l’humeur n’étaient jamais au beau fixe. Toujours prêt à vous évader dans les histoires en vous plongeant dans vos livres et vos séries, vous avez particulièrement touchés par cette série plus que toute autre chose. Pendant de longs mois difficiles, votre dose quotidienne d’épisodes de « Gilmore Girls » vous a aidé à vous changer les idées comme nulle autre chose n’y parvenait. Un épisode de cette série arrivait toujours à vous ramener le sourire, à vous booster un moral en baisse, et vous aviez, le temps de chaque visionnage, le sentiment de vous sentir enfin à l’aise, même uniquement le temps d’un épisode. Dit comme ça, cela peut paraître idiot, vous vous en rendez compte. Ce n’est qu’une série, qu’une histoire, ce n’est pas la réalité. Mais cela n’empêche que ça vous a fait un bien fou. Dans les moments difficiles, nous avons tous des petites choses auxquelles nous raccrocher, des escapades en-dehors de la réalité, et « Gilmore Girls » l’a été pour vous, plus que n’importe quelle autre série. Alors oui, ce n’est peut-être qu’une histoire, ce n’est pas plus la réalité qu’une réelle raison de vivre,  mais quelle importance ? Au final, ce qui compte, c’est que c’est une sacrée bonne histoire !

     

    Et une à laquelle vous reviendrez sans doute plus d’une fois comme on reprend un bon roman maintes fois dévorés. Après tout, ce n’est pas parce que la série se termine que vous vous priverez de suivre une fois encore la vie de tous les habitants de Stars Hollow. Car, même fictive, cette petite ville vous donnera toujours une impression chérie entre toutes : celle de vous sentir, un peu, à la maison.

     

     

    PS: et, franchement, la version française est à éviter comme la peste. Elle est vraiment et particulièrement mauvaise. Vraiment vraiment.