Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lucie 16

Bon, je n'ai pas vraiment la tête à l'écriture aujourd'hui, mais une page minimum, c'est une page minimum, pour le moment je m'y tiens!^^

 

______________________________________________________________________________

 

 

-Comment ça, vous ne pouvez pas savoir où elle est ? Mais vous vous foutez de moi !

Martha Robbins avait saisi le col de Ed Travers avec fureur et, malgré sa frêle stature, elle réussit à le plaquer contre la porte arrière du wagon. Les cheveux défaits, son visage pâle rouge de fureur, ses yeux bleus lançant des éclairs, elle était une vision impressionnante et Travers n'en menait pas large. Il avait perdu sa casquette, ses lunettes étaient de travers sur son nez, et la cravate de son uniforme pendait piteusement dans le vide. Il cligna des yeux, étourdi, cherchant quoi répondre ; debout lors du choc, il était tombé par terre et s'était cogné la tête.

-Je ne peux pas...finit-il par réussir à dire. Je ne peux pas le savoir, parce qu'il faudrait relancer toutes les caméras. Il n'y avait que celle de ce wagon qui a été mise en marche lors du départ, et pour brancher les autres, il faut avoir accès au tableau de bord. Sauf que la porte avant de notre wagon, celle qui nous mènerait dans la bonne direction, est visiblement bloquée, je ne peux rien faire !

-Une minute, intervint un autre passager. Vous voulez dire que vous nous espionniez ?

Travers leva les yeux au ciel, comme exaspéré par l'attitude ridicule de ces passagers :

-Nous n'espionnons personne, c'est uniquement pour pouvoir facilement vérifier que vous n'expérimentez aucun problème en cours de route ! Et c'est la seule que nous laissons tourner tout du long, parce que nous n'aimons pas rediriger du courant là où il n'est pas absolument nécessaire !

-Ca on s'en fout ! Dites moi comment retrouver ma fille ! Je l'ai laissée partir explorer cet engin parce que vous m'avez assuré que c'était parfaitement sûr !

-Mais c'est parfaitement bon sûr, bon sang ! Elle ne risque rien ! On ne transporte que des marchandises sous scellés, et rien de dangereux, ce n'est pas comme si on convoyait des mines ou des piranhas !

-Parce que ça vous semble sûr tout ça, à vous ! Le tenant toujours fermement, Martha se servit de son autre main pour indiquer à Travers l'étendue des dégâts.

Ce n'était pas le chaos, pas encore, mais le spectacle parlait de lui-même. Lors du choc, plusieurs sièges parmi les plus vieux avait été comme déracinés et gisaient au milieu du couloir. Presque tous les compartiments situés sous le plafond s'était ouverts et des piles de bagages étaient éparpillés un peu partout ; leurs propriétaire commençaient à les rassembler et, fort heureusement, personne n'avait pris de valise sur la tête. Même une dame âgée revenait de l'avant et des toilettes qui s'y trouvaient au moment de l'arrêt forcé et elle avait été violemment projetée sur le sol. Sa jambe gauche était tordue selon un angle bizarre, et on craignait qu'elle ne soit cassée ; Ken Marsters, John Horst et un vieil homme qui devait être son mari étaient à ses côtés. Mis à part le bruit des conversation d'une dizaine de passagers à peine encore en état de choc, le silence se faisait entendre, et tous en étaient soulagé après l'horrible plainte métallique qui avait parcouru l'entier du train. Ce dernier ne bougeait plus non plus, immobile au milieu de nulle part, à la surface d’Éclat.

Mais pour Martha Robbins, tout cela n'avait aucune importance parce que Lucie n'était pas là, et qu'elle ne pourrait pas penser à autre chose avant de l'avoir retrouvée. Elle jeta un regard méprisant à l'adresse de Ed Travers qui se trémoussait pathétiquement sous la poigne de la femme, comme une petite fouine prise au piège. Comprenait qu'elle n'allait rien en tirer elle le libéra, et l'homme entreprit de rectifier sa tenue, un air de fausse dignité blessée sur le visage. La porte devant laquelle ils se tenaient s'ouvrit et Arthur Kent rentra dans le wagon. Il n'avait pas été amoché par le choc ; ses cheveux étaient peut-être un peu plus en bataille encore, mais il était étonnamment alerte étant donné la situation et son caractère timide.

-J'ai pu avancer un peu dans les wagons, mais je me suis vite retrouvé devant une porte fermée. Je ne pense pas qu'elle soit bloquée, plutôt verrouillée. Elle n'est pas du même modèle que les nôtres. Je me disais que monsieur Travers aurait peut-être la possibilité de l'ouvrir, avec une clef ou quelque chose de ce genre.

-Vous pouvez faire ça ? lui demanda aussitôt Martha en se tournant brusquement vers l'intéressé, qui eut un mouvement de recul :

-Peut-être. Je veux dire oui, j'ai un passe, je suis le responsable de ce voyage après tout !

-Et ça nous a beaucoup servi jusque là : vous n'avez même pas pu contacter les opérateurs !

-Je n'ai pas pu appeler Grümman parce que ma radio s'est cassée quand je suis tombé. Monsieur Marsters essaie de voir s'il peut la bidouiller pour la remettre en marche. Tant que ce n'est pas le cas, où que la porte avant n'est pas débloquée, je ne vois pas comment nous pourrions comprendre ce qu'il s'est passé, ni ce que nous pourrions y faire !

-Moi je sais, déclara Martha, déterminée. Je vais aller chercher ma fille.

Les commentaires sont fermés.