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Lucie 25

Une p'tite page toute neuve! Bon, il ne s'y passe pas grand choses, mais ça progresse doucement!^^

 

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-Oh, s'exclama l'ingénieur en contemplant le canon du fusil pointé sur sa poitrine. A peine Paul Ravert avait-il ouvert la porte que l'escouade s'était mise en position, sous les ordres du major Adams. Sungmin s'était laissé tomber à genoux, arme à la main, et Ravert se tenait debout derrière lui, comme il était impossible de se tenir dans l'encadrement de la porte pour deux personnes de front. Sur les côtés, prêts à intervenir si besoin était, Stuart Moore et le caporal Velázquez étaient également aux aguets, fusils sortis. Samantha Jones avait récupéré son arme et resta aux côtés de Lucie, posant une main sur son épaule pour l'empêcher de se précipiter en avant. Le major se tenait entre elles et ses hommes, l'air totalement indéchiffrable. Tous avaient rangé leurs sourires et sortis leurs armes, et leur professionnalisme en tant que soldats de l'Hégémonie ne faisait plus aucun doute.

-Identifiez-vous! ordonna Canton Adams de sa voix de stentor.

-Marsters, major, répondit Kenneth, qui avait reconnu le grade de son interlocuteur. Kenneth Marsters, ingénieur civil, et voici...

-Martha. Et vous êtes ?

Martha Robbins n'avait pas l'air d'avoir été impressionnée par la démonstration des soldats de l'escouade, et elle se redressa de toute sa hauteur pour toiser Adam, à côté de l'épaule de Ravert. Ce dernier et Sungmin se regardèrent brièvement, marqués par l'aplomb de ce petit bout de femme et se demandant comment réagir. Canton ne le montra pas, mais il était lui-même étonné, et il sut aussitôt que cette femme était la mère de la gamine blonde. Elles avaient le même air, un peu délicat mais pourtant si décidé. Une véritable force intérieure.

-Repos, soldats, fit-il à l'adresse de ses hommes, qui baissèrent leurs armes et relâchèrent leur tension. Puis, à l'adresse de Martha Robbins :

-Major Canton Adams, commandant d'escouade de l'Hégémonie. Voici les soldats Ravert, Jung et Moore, et les caporaux Jones et Velázquez.

-Nous nous sommes déjà rencontrés...admit Martha, tandis que Velázquez se fendait d'une gracieuse révérence et que Samantha laissait échappé un petit sourire gêné.

-Maman !

Cette fois-ci, le caporal Jones ne retint pas Lucie, qui courut à travers les soldats pour venir se jeter dans les bras de sa mère. Martha s'agenouilla pour mieux la serrer fort contre elle, leurs boucles blondes se mêlant les une aux autres. Mère et filles restèrent de longues secondes ainsi, profitant de leurs retrouvailles. Martha était peut-être habituée à ce que la fillette disparaisse plusieurs heures pour le simple plaisir de l'exploration et de la découverte, mais cela ne comportait aucun accident de train d'habitude, et elle réalisait enfin à quel point elle avait été inquiète. Elle raffermit sa prise et déposa un baiser sonore sur le front de l'enfant, avant de se décoller d'elle à contrecœur, les mains posées sur ses épaules. Se composant l'air le plus grave dont elle était capable étant donné les circonstances, Martha planta son regard dans celui de sa fille :

-Ne me refais plus jamais une peur pareille ! Je sais que tu ne peux pas t'empêcher de partir l'aventure, mais préviens moi avant, au moins ! Que je sache où tu es !

-Mais mamaaan, monsieur Travers nous avait dit qu'on pouvait se balader dans le train et qu'on ne risquait rien, et on m'a dit qu'il y avait des poulets, et...

-Tu n'a pas à écouter ce crétin de monsieur Travers, tu dois m'écouter moi. Et dorénavant, je ne veux plus te voir filer n'importe où, c'est bien compris ? Qui sait ce qui pourrait encore se passer pendant que nous sommes bloqués ici ?

En disant cela, Martha songeait surtout à la théorie de Marsters, comme quoi quelqu'un à bord du train était responsable pour le choc ; et si c'était vrai, elle n'avait aucune envie que sa fille tombe sur cette personne. Elle était bien décidée à ne plus la quitter des yeux.

-D'accord, j'ai compris, répondit Lucie, un peu penaude.

-Alors nous sommes d'accord, toutes les deux. Et je suis content de te revoir.

Martha retrouva le sourire, et passa une main dans les cheveux de Lucie. Dégageant quelques mèches, elle repéra le pansements que sa fille avait sur le front :

-Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

-Elle s'est cognée pendant l'arrêt forcé, des plaies et des bosses. Le soldat Jung a examiné la coupure qu'elle s'est faite au front, rien de grave. C'est notre médic. Nous sommes tombés sur Lucie quelques wagons plus loin, quand nous étions en train de remonter vers vous et les autres passagers. Vous avez une petite fille très courageuse.

Martha sembla pour la première fois réellement remarquer la présence de Canton, et elle se redressa avec habileté, tenant toujours Lucie contre elle. Elle se rappelait du regard bleu du major, qu'elle avait entraperçu sur le quai il y a plusieurs heures de cela, avant de monter dans le train, quand il était venu rappeler Jones et Velázquez à l'ordre. Et comme sa fille avant elle, elle fut frappée par la force bouillonnante qui émanait de l'homme, derrière une surface mesurée toute en angles droits. Et Martha Robbins, qui n'était pas femme à accorder facilement sa confiance à qui que ce soit, se sentait pourtant un peu plus en sécurité maintenant que le major était dans les parages. Le major et ses hommes, bien sûr. Elle et lui prirent quelques secondes de plus pour se jauger mutuellement, afin de savoir à qui ils avaient réellement affaire, et ils décidèrent qu'ils en étaient satisfaits. Ce fut Ken Marsters qui rompit le silence, se raclant la gorge avant de s'avancer à son tour :

-Vous avez un médic, c'est une bonne nouvelle ! Une passagère s'est blessée à la jambe, une vieille dame.

-Il est temps de nous remettre en route, alors. Sungmin pourra s'occuper d'elle. Moore, vous resterez ici, en arrière-garde.

-Bien major.

-Ravert, Jung, vous prenez les devants, nous suivrons.

Les deux homme saluèrent et partirent les premiers, tandis que les soldats et les civils restants se rassemblaient.

-Merci de l'avoir trouvée, dit Martha à l'adresse d'Adams, tenant toujours Lucie contre elle.

-C'est le caporale Velázquez qui l'a repérée.

-Merci, caporal.

-Mais de rien, très chère ! Velázquez rayonnait, un sourire éclatant sur le visage, et il allait ajouter quelque chose avant qu'un rapide coup de coude dans les côtes de la part de Sam Jones ne l'en empêche.

-En route, lança le major, tandis qu'un peu plus loin en avant, Sungmin Jung et Paul Ravert arrêtèrent la course, armes en avant, d'un Arthur Kent étonné :

-Euh... J'imagine qu'il n'y a plus besoin de ça? fit l'écrivain, sans trop savoir où se mettre, brandissant piteusement la carte d'Ed Travers.

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