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  • Review: The Musketeers

    Et hop, je dépoussière un peu ce blog, avec une petite review de la nouvelle série de la BBC! ^^ J'ai essayé de faire le plus "pro" possible (si l'on peut dire), et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez (aussi bien de la review en elle-même que de la série!^^)!

     

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    The Musketeers

     

     

     

    Cela faisait depuis la catastrophique -mais amusante, d'un point de vue purement nanar- et dernière adaptation des trois mousquetaires au cinéma (plus précisément « The Three Musketeers » en 2011, de Paul W. S. Anderson, où une Miladay incarnée par Milla Jovovich joue les ninjas sur les toits de Paris, où Christoph Waltz cabotine en cardinal et où le film se termine par les images de l'armée anglaise du Duc de Buckingham -Orlando Bloom- se préparant à attaquer la France...à l'aide d'une flotte volante d'aéronefs steampunks. Tout est dit.), que je n'avais pas découvert de nouvelle adaptation visuelle des fameux « Trois Mousquetaires » d'Alexandre Dumas. C'est maintenant chose faite, avec la nouvelle mouture de ce grand classique, présentée sous la forme d'une série télévisée présentée par la BBC.

     

     

     

    La fameuse chaîne anglaise n'est pas en manque de ces succès ces derniers temps (en témoignent la popularité de « Sherlock » ou du revival de « Doctor Who » depuis 2005), et elle a toujours présenter des séries de qualité, y compris dans le genre historique. Je pense notamment à l'agréable « Ripper Street », une série récente en deux saisons de huit épisodes prenant place dans les rues d'une Londres plus vraie que nature peu après les exactions de Jack l’Éventreur. D'ailleurs, dans son format et dans les moyens employés, « The Musketeers » n'est pas sans rappeler cette dernière.

     

     

     

    Mais si j'ai décidé d'y jeter un coup d’œil, c'est avant tout parce que je porte depuis mes plus jeunes années un amour certain pour l'univers des Trois Mousquetaires de Dumas. Ce qui fut mon premier gros roman reste une aventure efficace qui a su traverser les époques pour faire entrer dans la culture populaires les noms de D'Artagnan, Athos, Porthos, Aramis et Milady ou encore la fameuse devise « Un pour tous, tous pour un ! ». Et qui y a-t-il d'étonnant à cela ? Personnages hauts en couleur, combats flamboyants à l'épée, actes de bravoures et intrigues politiques sont autant d'ingrédients dans la formule d'un succès sûr. Ce n'est pas pour rien que le roman a connu une quantité non négligeable d'adaptations au cinéma et ailleurs (à ce titre, je conseille « Les Trois Mousquetaires » de 1948, réalisé par George Sidney et dans laquelle Gene Kelly incarne D'Artagnan avec tout le charme qui lui est coutumier ; outre une fidélité certaine au roman, le film fait preuve d'une chorégraphie impressionnante aujourd'hui encore dont les nombreux combats plein de bravoure et d'un certain humour qui le parsèment. L'un des films qui aura bercé mon enfance, et qui m'aura fait user jusqu'à la bande la VHS qui le contenait!). En terme de séries, j'avoue n'être personnellement pas tombé sur beaucoup d'adaptations, mais je me souviens avec nostalgie du fameux dessin animé « Albert le 5ème Mousquetaire » et sa chanson de générique plus qu'entraînante (et destinée à se graver à vie sur votre cortex cérébral, que vous le vouliez ou non), même s'il n'a pas grand chose avoir avec l’œuvre originale si ce ne sont les noms des principaux personnages.

     

     

     

    A bien des égards, la série de la BBC qui nous intéresse ici n'est pas non plus des plus fidèles au roman de Dumas dans le déroulement de son intrigue. On y retrouve certes les quatre mousquetaires et amis combattant, au nom du roi (et surtout de la reine), les ennemis de la France et les machinations du cardinal de Richelieu et la belle et dangereuse Milady. Les origines de certains personnages sont tronquées, à l'image de celle de D'Artagnan. De jeune fermier idéaliste se rendant à Paris avec le rêve depuis toujours de devenir mousquetaire, il devient un jeune fermier décidé à venger la mort de son père, tuer par des imposteurs déguisés comme des mousquetaires pour jeter l'opprobre sur l'ordre. Quiproquo qui sera vite réglé et permettra au héros -un peu par hasard et n'en ayant ici jamais rêvé- de se parer à son tour de la casaque des soldats du roi. Exit aussi, les fameuses scènes de rencontres entre lui et ses trois futurs camarades qui, suite à une série de malentendus amusants, finissent par le pousser à les défier successivement en duel avant de gagner leur respect. Dans cette nouvelle mouture, la rencontre entre nos héros est plus brève, et sous des auspices qui différent en grande largeur du roman de base. Mais si je prends soin ici de mettre en lumière certaines différences fondamentales, ce n'est pas dans l'intention de les critiquer. Certes, mon affection pour le roman m'aura pousser à grogner un peu au début, mais elle a vite laissé place à ma curiosité de voir comment les choses allaient évoluer dans cet univers si semblable, mais aussi si différent de l'origine. Et c'est bien là, je pense, la raison d'être d'adaptations : il ne s'agit pas toujours d'être fidèle le plus possible, mais de diverger ici et là pour construire son propre univers parallèle, tout en gardant à l'esprit les principales propriétés de l’œuvre dont elles s'inspirent (comme le fait à merveille la série américaine « Elementary », qui place Sherlock Holmes dans un cadre moderne, à New York, et avec une Joan Watson à ses côtés. Au-delà de simples artifices destinés à faire parler d'eux, ces changements ont une réelle importance, et participent à la qualité surprenante de cette série tout en restant fidèle à l' « esprit Sherlock Holmes » ; à vrai dire, j'en suis venu à plus l'apprécier que la fameuse « Sherlock » de la BBC).

     

     

     

    Pari réussi donc pour « The Musketeers » : l'ambiance, l'aventure, la bravade, les personnages que l'on connaît sont bien là, mais suffisamment détournés dans l'intrigue pour surprendre le spectateur plutôt qu'en le mettant d'avance face à une histoire dont il connaît déjà le déroulement. A la manière de « Ripper Street » citée plus haut, la série prend également des allures épisodiques. Si des événements se déroulent en continu pour instaurer une certaine trame de fond, il s'agit surtout de présenter chaque semaine une nouvelle aventure qui se suffit à elle-même, et qui n'est pas sans rappeler le schéma de certaines séries procédurales. Cela surprend au début, surtout pour une série dotée d'un cadre si historique et adaptée d'un récit si soutenu, mais on finit rapidement par accepter ce fait, comme on finit par accepter qu'il s'agit tout bonnement de raconter une nouvelle version du mythe des trois mousquetaires, et non ressasser le roman de Dumas. Les puristes qui n'aiment pas ce genre de procédés n'y verront sans doute que peu d'intérêt, mais ceux qui ont simplement envie de voir chaque leur dose d'aventures « mousqueteriennes » avec les héros de leur enfance présentées sous un jour différent trouveront là un agréable moment de passer le temps.

     

     

     

    Après tout, les bases de ces célèbres personnages sont bien là : Athos (incarné par Tom Burke) est noble, réservé et ombrageux, Porthos (Howard Charles) est batailleur et flamboyant, Aramis (Santiago Cabrera) est coureur de jupons et religieux et D'Artagnan (Luke Pasqualino) est aventureux, brave et doté de tous les avantages et travers du jeune inconscient. Le cardinal (joué par Peter Capaldi, le prochain Docteur dans « Doctor Who ») complote, et Milady Maimie McCoy) se trouve être aussi belle que mortelle. Les repaires des habitués sont donc modifiés pour les biens d'une nouvelle intrigue propre à la série tout en n'étant jamais bouleversés. Quant au casting, il se révèle pour le moment adéquat ; réussi pour certains, plus en demi-teinte pour d'autres. Burke confère à Athos toute la retenue et la sévérité propre au personnage torturé qu'il incarne, Pasqualino réussit à rendre le rôle de jeune premier de D'Artagnan plus attachant qu'insupportable, et Howard Charles est sans doute la surprise du lot, son Porthos présentant pour le moment le plus de nuances tout en conservant le rôle plus brutal dans lequel on attend le mousquetaire après tout le plus réputé pour le côté brut décoffrage. Cabrera est plus en reste avec son Aramis, qui n'a pas encore eu le temps de se départir du cliché d'homme à femmes tel qu'on l'imagine. Quant à Capaldi, dans le rôle du cardinal, il reste lui aussi très réservé dans son jeu, du moins pour le moment. Ce sont -malheureusement- les personnages féminins les plus desservis pour le moment : McCoy ne convainc pas encore dans le rôle de la redoutable Milady, et Tamla Kari (qui joue Consrtance Bonacieux, le « love interest » de D'Artagnan dans le roman) gagnerait à plus de subtilités et flirte avec les clichés de « la femme forte dans une époque où ce n'est pas commun ». Mais après trois épisodes, il est encore trop tôt pour juger du talents de tous ces acteurs, qui se montrent tous capables et crédibles. On peut également noter des prestations notables dans le domaines des guest stars, même en seulement trois épisodes : Jason Flemyng offre sa présence au personnage de Vadim dans le second épisode, et James Callis (plus connu pour le rôle du docteur Gaius Baltar dans « Battlestar Galactica » nous offre une prestation des plus flamboyantes dès l'épisode trois dans le rôle d'un aventurier beau parleur qui lui va comme un gant ! Enfin, il est agréable de constater la diversité du casting principal, jusque dans deux de ses héros de couleur : cela s'insère plutôt bien dans ces mousquetaires, et peut même se présenter comme clin d’œil aux origines aux origines d'Alexandre Dumas en personne.

     

     

     

    C'est sans-doute le plus gros problème de la série pour le moment : il est trop tôt pour en juger vraiment. L'intrigue de fond n'a pas encore assez décoller pour que le spectateur s'en fasse une idée, et il est dur de dire si le côté très épisodiques de la série lui servira, ou se montrera être au contraire son plus grand obstacle. Et malgré toutes ces inquiétudes, il n'empêche que cette série fait pour le moment preuve d'assez de qualité et, surtout, de panache (élément selon moi le plus essentiel à toute adaptation des mousquetaires) pour maintenir l'intérêt du spectateur. L'ambiance historique est bien retranscrite (les décors et les costumes montrent qu'une valeur conséquente de la production y est attachée), le casting principal suffisamment attachant, et l'on suit finalement avec plaisir les aventures de nos quatre héros. Les trois premiers épisodes ont chacun réussi à présenter une heure (la durée d'un épisode) d'aventures et de fun, avec tous les combats à la rapière, coups de mousquets fumants et soupçons d'intrigues politiques que l'on attend des « Trois Mousquetaires ». Et le fun, je pense, étant le maître mot dans tout cela. Si vous vous attendez à une version fidèle et académique du roman, passez votre chemin ; si vous voulez simplement passer un moment d'évasion dans la Paris de 1630 en compagnie des braves de vos héros, donnez lui une chance !

     

     

     

    Au final, il est donc encore trop tôt pour juger de la qualité globale de « The Musketeers ». L'intrigue principale n'est pas encore amenée, certains acteurs convainquent moins que d'autres, et on peut y déceler une certaine maladresse dans le rythme et le scénario, mais ce sont pour le moments des critiques qui tombent dans le cadre du « ce n'est que le début, et cela peut encore s'améliorer ». Après tout, et c'est surtout vrai dans le cadre des séries télévisées, il faut parfois du temps pour qu'une émission trouve ses marques et décolle réellement. En attendant de voir si cela sera bien le cas, « The Musketeers » reste une série à la « production value » certaine et, le plus important, certes pas dénuée de fun. Et peut-être est-ce l'enfant avide d'aventures hautes en couleurs en moi qui parle mais, au fond, n'est-ce pas là le plus important ?