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Quand la vulgaire télé livre une véritable oeuvre de réflexion autant que de divertissement

Comme la plupart de vos connaissances le savent, vous adorez Battlestar Galactica, cette excellente série de science-fiction aussi intelligente que prenante. C’est pourquoi vous n’allez pas parler de Battlestar Galactica dans ce post. Parce que c’est une série réellement compliquée à présenter, et que vous ne vous en sentez pas l’envie impérieuse. Non, vous ressentez en fait l’envie impérieuse de parler brièvement de votre autre grande passion dans le monde des séries, votre obsession télévisuelle par excellence : Lost.

 

Vous entendez déjà les « Bouh ! » et autres « Mais en fait c’est du grand n’importe quoi cette série ! » pleuvoir, mais cette averse d’ignorance glissera sur vous comme la caresse du vent sur un chêne centenaire (qui a quand même bien plus de prestige qu’un canard). Vous répondrez à ces philistins ignares qu’ils devraient regarder plus de trois épisodes pris au hasard et cesser de prêter attention aux ragots et autres qu’en dira-t-on qui persistent à faire passer cette fabuleuse série pour une vulgaire et simpliste « accroche pour téléspectateurs » dépourvue de véritable scénario travaillé.

 

Et bien il n’en est rien. Parfaitement. La rumeur qui court depuis trop longtemps, assurant que le scénario était inventé au fur et à mesure, épisode par épisode, et que les auteurs ne savaient pas du tout où ils allaient est infondée. Car –alors que la sixième et dernière saison est actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis- on ne peut que se rendre compte que les scénaristes savaient où ils allaient, et ce depuis le début. Ils l’ont dit plus d’une fois, et vous certifiez que cela se sent en ayant récemment revu la saison une avec votre mère (puisqu’aucune de vos autres proches connaissances ne semble s’y intéresser). Non messieurs-dames, Lost n’est pas qu’un gros foutoir d’idées jetées au petit bonheur la chance chaque semaine autour d’une table d’auteurs défoncés aux champignons magiques. Les ours polaires ont un sens, de même que le reste. Mais pour avoir la satisfaction de l’apprendre –et de voir à quel point tout cela a été rondement mené- il aura fallu faire preuve de fidélité et de patience.

 

Et franchement, ce n’est pas difficile tant cette série est géniale, bien différente de tout ce qui a été fait jusqu’ici. Car ce n’est pas l’histoire –très bonne au demeurant- qui est le véritable moteur de cette fresque du petit écran, mais les personnages. Jamais vous n’avez vu une psychologie des personnages et de leurs relations aussi fouillées dans une série, ou même au cinéma. L’écriture est aussi pertinente et profonde que celle d’un excellent roman plein de pages. La dynamique de la série, qui suit certains des rescapés (mais pas que), en dévoilant des moments de leur vie au compte-gouttes (que ce soit à l’aide de flash-back ou de flash-forwards, deux procédés dont la série Lost possède la maîtrise absolue à vos yeux) est toujours prenante, et loin de tout stéréotype, abandonnant très tôt (dès la première saison) toute notion de manichéisme. Contrairement à ce que les détracteurs faciles racontent, Lost n’est pas remplie de personnages toujours frais et pimpants même après des mois sur une île déserte, mais vous n’allez pas épiloguer là-dessus. Car ce qui compte, comme le dit la sagesse populaire, c’est l’intérieur, ce qui se cache au plus profond des gens et non leur apparence. Et de la profondeur, tous les personnages –très nombreux- en sont fournis (il y a bien sûr quelques exceptions, rien n’est parfait en ce monde). Ils sont tous extrêmement humains, et possèdent une histoire riche et fouillées loin des pontifes du genre, tout en permettant à nombre d’entre nous de s’y identifier. Et le tour de force, c’est que la magie dure, persiste et signe : on s’attache très vite à ces protagonistes, pas plus héros que vous ou un autre, et à leurs petites histoires.

 

La psychologie fournie et très riche de tous ces gens d’origines variées est d’autant mieux rendue par une autre force de la série : le casting. Tous (pratiquement, hein ; il y a là aussi quelques exceptions bien entendu) les acteurs sont absolument fabuleux, transmettant des émotions comme jamais dans une série télévisée. La manière dont est filmée la série –digne selon vous des plus grands films du cinéma- ne peut que renforcer leur talent incroyable. L’émotion est très fort, submerge le spectateur, le surprenant sans cesse, le bouleversant lui et ses idées reçues sans jamais ménager. Au fur et à mesure que la série avance, que des réponses sont données et que des nouvelles questions se soulèvent, on réalise que les créateurs de ce show ne se sont pas payés la têtes de ceux qui y ont cru, et vous, en tout cas, ne regrettez rien. Outre la psychologie incroyablement riche des personnages et des relations qu’ils entretiennent entre eux, outre la mise en scène et la réalisation digne du génie, outre l’histoire dont chaque élément finit par s’emboîter avec logique, il y a les multiples références, cryptiques ou non, qui parsèment la série et construisent sa mythologie (il y a plein de chose fascinantes qui peuvent amener à la réflexion ; si trois personnages portent les noms de familles de trois philosophes –Locke, Hume et Rousseau- ce n’est certes pas par hasard. Et ce n’est là que l’une des multiples facettes de la série poussant à la réflexion).

 

Alors oui, maintenant que la série est sur le point de s’achever, vous n’avez pas peur de dire que c’est à la série télé ce que sont les chefs-d’œuvre au cinéma. Puissamment intelligente, poussant sans-cesse à la réflexion, dotée d’un casting de personnages (et d’acteurs) travaillés à l’extrême et souvent loin des clichés, dotée d’une réalisation et d’une photographie sublime et relevée d’une bande originale sublime (composée par Michael Giacchino, dont vous avez mis un morceau à la fin de cette note), Lost est décidément fascinante sous toutes les coutures, et vous ne pouvez plus attendre de voir la conclusion de cette saga épique qui confirme à vos yeux le génie que peut présenter le mode de narration qu’est celu de la série télé.

 

Lost est pour vous l’une des œuvres majeures du divertissement humain – différente encore du faite qu’elle pousse à la réflexion et de par tout ce qu’elle met en scène, quels que soient les thèmes abordés au cour de la série. Vous n’avez envie que d’une seule chose : tout revoir à la suite, en bonne compagnie, afin de la faire découvrir à ceux qui sont passé à côté de ce petit bijou. Si quelqu’un a un jour envie de se plonger dans cette saga captivante et profondément intelligente, qu’il n’hésite pas à vous en faire part : vous serez ravi de l’y accompagner !

 


podcast

(The Constant - Lost: Season 4, Michael Giacchino)

 

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