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  • Cassie et le mystérieux ninja alimentaire

    Allez, hop, une deuxième chronique, comme ça, en passant!

     

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    Skins S01E02 ("Cassie")


    Dans le dernier épisode (qui était le premier, on ne risque pas de se tromper), nous avions laissé nos ados anglais trempés après leur plongeon dans la rivière au volant d’une voiture volée. Et si fort heureusement aucun d’entre eux n’avait péri noyé, il restait à être témoin des conséquences d’un tel acte de folie. Oui, quel formidable suspense ! Nos jeunes héros seront-ils confronté à l’intransigeance de la justice ? Leur casier judiciaire sera-t-il noirci ? Et bien il est inutile de suspendre son souffle en espérant la résolution de questions aussi triviales, car malgré la présence de l’accident dans le résumé de l’épisode précédent, la voiture ne sera nullement mentionnée. Nada. Peau d’zob. Pas une seule fois, vous dis-je ! C’est normal, j’aurais envie de vous dire. Après tout, on ne va pas s’embêter avec de pareilles broutilles quand on est jeune et beau. Une bagnole dans la flotte, c’est comme un squelette dans un placard : vite rangé et aussitôt oublié. Aucune importance, le fait que tous les voisins de la demeure où avait été tirée la caisse puissent témoigner de cette « fête de jeune qui faisait du boucan », ou le fait même qu’on ait légitimement assez de piste pour mener une enquête sérieuse.  Non, franchement, rien de grave. C’est bien ce que pensent les responsables, car il semblerait que couler des véhicules volés soit monnaie courante en Angleterre pour susciter aussi peu d’émoi, de même que le fait de frôler la mort. Ils doivent commencer très jeunes, en fauchant la bicyclette du voisin et en la laissant rouiller dans le caniveau. Ils n’ont pas froid aux yeux, les « djeuns » de Bristol : rien ne leur fait peur, ou presque !

     

    Mais venons-en au cœur de l’épisode, à savoir Cassie, la délurée dont la simili-overdose avait mis en motion les évènements menant à la fameuse scène de la voiture. Car le principe de « Skins » est le suivant : chaque épisode porte le nom d’un personnage, sur lequel il se concentre un peu plus et dont on découvre le petit univers. Ouvrez grands vos yeux ronds, préparez vos onomatopées et autres cris d’émerveillement et entrez avec moi dans le monde fantasque de Cassie ! Qui se réveille étalée sur un canapé qui n’est pas le sien, la main dans une casserole remplie d’une substance dont je suis bien incapable de deviner la nature. Une sorte de pâte gluante semi-transparentes, gruaux en prime. Et la main de Cassie n’est pas la seule victime : la maison entière ressemble à une zone de guerre après bombardement alimentaire. Des tâches diverses abondent sur le sol, les murs et les meubles, et des tas de nourriture traînent un peu partout. Visiblement, la bande s’est bien amusée la veille,  à jeter de la bouffe partout. J’aurais tendance à dire qu’après les voitures à l’eau, on régresse un peu, mais il faut bien faire des choses simples de temps en temps et remettre la main à la pâte (littéralement). Bref, Cassie est la première à se réveiller au milieu de ses camarades étalés un peu partout, à demi nus ou entièrement dépourvus du moindre bout de tissu. La blonde et Jal, qui s’est éveillée à son tour, ne manquent pas de profiter du spectacle et de comparer les services trois pièces de ces messieurs comme si elles parlaient macaronis dans un rayon de supermarché. Les adolescents anglais n’ont décidément aucune pudeur et dorment à poils (enfin sauf Jal, qui garde son haut et son boxer, parce que c’est la fille black raisonnable de la série, rappelez-vous)sans craindre pour l’état de leurs hormones. Et puis ils auraient tort de se priver : les ravages de l’adolescence semblent avoir épargné chacun des protagonistes de cette série dont le premier mot d’ordre est de se récrier de brosser le portraite d’une jeunesse authentique. Les créateurs de « Skins » ont dû se dire que les boutons et les cheveux gras, c’était des accessoires que les vrais jeunes portaient pour faire mode.

     

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    Lendemain de fête typique de jeunes qui savent s'amuser, ouaiche!

     

    Cassie continue son petit tour des lieux, découvrant un post-it collé sur chaque personnage, résumant avec plein d’astuce et de subtilité leur trait de caractère dominant, comme « puceau » pour Sid ou « gay » pour Maxie. Après tout, il serait idiot de définir une personnalité à travers un ensemble de caractères complexes. Mais comme la série nous présente des personnages souvent si typées qu’on a l’impression qu’ils se baladent en permanence avec le post-it explicatif sur le front, nulle inquiétude !  Mais voilà Cassie qui a fini de s’habiller et de sa maquiller et qui aperçoit sur le frigo le petit mot indiquant le retour de la propriétaire des lieux, à savoir la mère de son amie Michelle. Visiblement, les jeunes ont profité de l’absence de maman Michelle pour vivre comme des cochons dans sa maison et en vidant l’intégralité de ses réserves de nourritures sur son parquet et ses tapisseries. Après avoir vidé tous les placards de leurs ustensiles et balancés artistiquement l’ensemble un peu partout. De mon temps, on mettait de la musique bien fort et on invitait des filles, mais les anglais ont toujours été un peu bizarres… Cassie tente bien de réveiller Michelle pour l’avertir qu’ils sont un peu dans la panade, mais cette dernière n’émerge que difficilement et se montre bien peu réactive. La blonde embrasse ensuite un Sid endormir sur le front, appliquant une belle trace de rouge à lèvre, et  les laisse donc là tandis que Sid ôte les spaghetti de ses lunettes  en se réveillant et sort dans la rue où elle tombe –surprise inouïe, je me demande quel scénariste de génie y a pensé- sur maman Michelle ! Cette dernière rentre de lune de miel avec un jeune mari dont personne ne se souvient le nom et salue joyeusement Cassie avant de rentrer chez elle. Et tandis que notre héroïne s’en va prendre le bus, le hurlement de maman Michelle résonne et les ados sortent par les fenêtres, à moitié nus ou enroulés dans des couvertures, et fuient l’ire de la matriarche en riant comme de jeunes chiens fous de leur impudence. Trop d’la balle.

     

    Dans le bus, Cassie est assaillie de gens en train de manger. En fait, pratiquement chaque passager est en train de bouffer un sandwich, un hamburger ou un paquet de chips de bon matin. Les anglais sont bizarres, on l’a dit, mais plus encore le sont leurs petits déjeuners. Et la jeune fille de découvrir sn propre post-it, où il est écrit l’impératif suivant : « mange ! ». J’avoue que c’est un poil plus original que « folle » ou « waow ». Le trajet fini, elle rentre dont chez elle –dans une belle et grande maison là aussi, car ils ont tous des familles avec les moyens d’acheter de belles maisons et aucun ne semble vivre dans un minable F3, du moins pour l’instant- et retrouve ses parents. Et comme souvent avec les adultes dans cette série, ils semblent plus fous encore que leur progéniture. En fait, les parents de Cassie sont si en permanence occupés à sourire et à être joyeux qu’on se demande s’ils ne sont pas sous l’effet d’une substance quelconque à chacune de leurs apparitions. Ils aiment également se peloter dans la cuisine sous le regard indifférent du petit frère encore bébé de Cassie avant de s’éclipser dans leur chambre, laissant Cassie prendre soin du gamin. Peu après, elle leur apprend qu’elle se rend pour la dernière fois à la clinique aujourd’hui pour officialiser sa sortie. Papa et maman saluent la nouvelle avec des cris de joie, mais sans vraiment plus s’y intéresser que cela, parce que papa est un artiste peintre qui a une envie pressante de peindre sa femme nue et de suspendre le tableau avec les autres dans la maison. Entre un bébé de frère et des parents bobos, autant dire qu’il n’y a guère à chercher loin pour expliquer les troubles dont souffre Cassie. Au moins, au lieu de s’ouvrir les veines pour attirer l’attention, elle préfère ne pas se nourrir, c’est plus propre.

     

    Le taxi de la clinique arrive pour la prendre, conduit par un vieux à moustaches du nom d’Alan qui semble entretenir une relation affectueuse et toute paternaliste avec l’adolescente. Toujours le bon mot pour lui remonter le moral et lui témoigner son support, c’est sans doute jusqu’à présent l’unique personnage de la série qui traite Cassie avec un minimum de décence et d’intérêt. Suite à cette scène assez touchante (même si, habitué des tournants dramatiques et noirs sortis d’on ne sait où dans les séries de ce genre, j’imaginais déjà le sympathique Alan se révéler être un monstre pédophile essayant de posséder Cassie derrière un arbre dans le parc en chantant « Satan est parmi nous ». Heureusement, rien de tel pour le moment, ce qui nous fait un total d’exactement une personne censée et soucieuse du bien être d’autrui dans cette série), elle arrive à la fameuse clinique. Et alors, mes amis, laissez moi vous dire que c’est la clinique la plus en carton pâte qu’il m’ait été donné de voir. Peut-être même en papier crépon. Non pas à cause des locaux et du décor, mais à cause du professionnalisme inexistante habitant ces augustes murs d’anciens manoir anglais typique. A croire qu’une bande de toubibs dotés de licences obtenues dans une pochette surprise ont décidé de louer un château pour jouer au docteur avec des gens impressionnables. Je ne sais pas si c’est une dénonciation des instituts psychiatriques en Angleterre, et pour le bien des bretons fragiles j’espère que ce n’est pas le cas ! Déjà, la sortie de Cassie dépend de sa prise de poids et elle n’a aucun souci à passer sur la balance avec des poids cachés dans sa robe. C’est à peine si on lui demande de vider une poche par acquis de conscience, le reste passe tout seul. C’est bien connu, les ados perturbés ayant des problèmes alimentaires n’ont aucun besoin d’examen poussé et surveillé. Ces braves petits n’ont besoin d’aucune supervision, quelle idée fantasque ! C’est aussi ce que semble penser la directrice, qui reçoit Cassie dans son bureau pour l’entretien de sortie, ne connait même pas son nom et se contente de lui donner sa carte en lui disant de l’appeler s’il y a un problème. Cassie fait un gros câlin à la dame, qui en est sous le choc et semble sérieusement songer à s’immoler par le feu pour se purifier. C’est vrai quoi, on ne lui avait jamais dit qu’il risquait d’y avoir du contact avec les malades ! Tsk, elle s’est bien faite avoir (à préciser aussi que si nous sommes attentifs, nous apprenons que la directrice n’est autre que la mère d’Abigail, la gosse de riche chez qui avait lieu la fiesta du premier épisode. Sans doute une manière de montrer à quel point le destin de tous ces personnages sont interconnectés. Un peu comme dans « Lost » mais sans monstre de fumée qui écrase des gens).

     

    Il ne reste à Cassie qu’à suivre sa dernière session de thérapie de groupe, et à elle la liberté ! Et là, pour pousser plus loin l’interconnexion, une surprise nous attend : après avoir salué les progrès de Cassie, le toubib en charge de la réunion se tourne vers un autre patient ayant beaucoup de peine à gérer sa colère et les voix agaçantes dans sa tête… Un homme petit par la taille, mais grand par la moustache j’ai nommé le seul, l’unique, l’inénarrable… Madison Twatter himself ! Qui mentionne à mots couverts la façon dont un jeune à qui il « rendait un service » l’avait roulé, exhibant la carte d’étudiant de Sid à tout va, crachant vengeance. L’intrigue se noue, mes amis, l’intrigue se noue ! Mais laissons là les patients tandis que Cassie s’envole vers la liberté non sans régulièrement recevoir des sms d’un numéro inconnu, sms constitués du seul mot « mange ! ». Diantre, un mystérieux ninja semble prendre le bien-être de la blonde très à cœur !

     

    Mais avançons un peu et retrouvons nos héros attablés à la cantine du lycée, où des employées déguisées en poisson pour promouvoir les omega 3 ou que sais-je encore leur servent des frites. Les garçons chambrent joyeusement Sid et sa marque de rouge à lèvre. Ils sont aidés par un pote afro-américain du nom de Kenneth dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il rempli le quota « black à casquette et survêt’ de sport qui passe son temps à faire le petit rigolo ». Sid va bouder a une autre table et est rejoint par Cassie, qui tente de sympathiser avec lui. Il finit par lui demander pourquoi donc elle ne mange pas, et comment se fait-il que ses proches ne le remarquent pas plus que ça. Décidant qu’elle l’aime bien, elle lui raconte sa tactique de distraction à table, véritable ba.-ba. de comment ne pas manger sans que personne ne s’en aperçoive. Scène d’ailleurs assez intéressante, d’ailleurs, nous en apprenant un peu plus sur la façon particulière dont fonctionne l’esprit de Cassie.

     

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    En même temps, vu la gueule de leurs assiettes, aux anglais, je la comprends un peu, Cassie...

     

    Mais le beau Tony vient les interrompre, pour parler avec Sid de la façon dont ils vont rembourser la dope perdue à leur dealer moustachu. Tony nous apprend aussi à quel point il est doué et peut faire de chose de son temps libre tout en minant le pauvre Sid. Cassie prend sa défense en trempant le pantalon du beau Tony avec un verre d’eau, déclenchant les rires de l’assemblées, notamment de Kenneth qui ne tarde pas à se faire bastonner par le héros blessé dans sa parfaite dignité. Cassie parle aussi à Sid de ce type bizarre dans son groupe de thérapie qui se balade avec la carte d’étudiant du puceau à lunettes, ce qui le rend nerveux et le pousse à planter la blonde ici. Au grand désarroi de la jeune fille, qui a le béguin pour lui. Et se retourne pour voir que le ninja est repassé pour disposer les frites dans l’assiette afin qu’elles forment le mot « mange ».

     

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    Le ninja de la cantine a encore frappé!

     

     

    Nous retrouvons maintenant Tony occupé à sécher son pantalon à la machine dans le vestiaire des profs, l’appareil de celui des garçons étant cassé. Et tombe nez à euh… nez, dira-t-on, avec Angie la prof de psychologie qui sort de la douche. Arrive Sid, puis Chris, tout deux cherchant Tony et si Angie fait l’effort de réagir de manière un peu choquée et de les chasser, semble aussi ravie que d’habitude de l’effet qu’elles suscite chez ses élèves mineurs, proclamant après leur départ « qu’elle toujours au top », en gros. Messieurs dames, les éducateurs de demain ! Ce qui me pousse une fois de plus à  me demander si c’est vraiment ainsi que fonctionne la relation prof-élèves dans les écoles publiques d’Angleterre, où tout le monde s’appelle par son prénom et où une incartade dans la douche des profs n’amène aucune conséquence. Si j’étais tombé sur une de mes profs au sortir de la douche, j’aurais fini chez un doyen fissa (après qu’on m’ait réanimé et, espérons le, rendu la vue). Mais bon, passons ! Un peu après, Sid retrouve Angie pour lui demander de l’aide concernant son petit problème, et finit carrément par avouer qu’il s’agit d’herbe perdue et de dealer psychotique à moustache. Là encore, elle tente bien de se montrer adulte deux minutes en suggérant d’appeler la police, mais la folie qui semble habiter chaque personne adulte dans cette série reprend le dessus, et elle conclut qu’en gros, Sid est foutu. Non, les profs, ils s’en foutent que vous trempiez dans des deals de drogue et que vous les matiez sous la douche. Si j’avais su du temps de mon gymnase, j’aurais demandé mon transfert, tiens ! Rajoutons en vrac Chris continuant de draguer impunément Angie, et Cassie observant rêveusement Sid dans les couloirs tandis que celui-ci l’ignore et passe des coups de fils. Ce qui amène Cassie à penser que c’est lui le ninja responsable des textos qu’elle continue de recevoir… Ce grand mystère sera-t-il résolu ?

     

    Mais le plus incongru et formidables des coups de théâtre nous assomme quand, lors de son cour, un professeur qui va être absent d’ici quelques temps présente à la classe son remplaçant qui n’est autre que… que… oui, lui ! Madison Twatter himself again ! Halleuia, c’est le bonheur devant mon écran d’ordinateur ! S’ensuite une hilarante présentation de la part de Twatter à la classe, devant un professeur qui ne réalise pas un seul instant que le loup est entré dans le bergerie. Un exploit compte tenu de l’attitude et des airs complètement fous de Twatter. Mais bon, les profs de collège ne sont guère brillants, pour l’instant ; ils ont dû avoir leur diplôme de la même manière que les toubibs de la clinique de Cassie. La preuve : si un type comme Madison peut être nommé prof remplaçant, on ne va pas être trop regardant…

     

    Franchement, tout ceci ne peut amener qu'à une chose et c'est...

     

    !!!FESTIVAL MAD TWATTER, LE RETOUR!!!

    (et j'suis même pas désolé!)

     

     

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    Pour toi, lecteur qui me regarde!

     

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    "Et les voix dans ma têtes qui font badah badah badah..."

     

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    Temps mort! Il y a quelque chose de pas net dans cette clinique, puisque je vous le dis!

     

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    Les enfants, si vous croisez cet homme dans votre thérapie de groupe, fuyez!

     

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    Mad résumant mieux que moi la situation ("Coucou, coucou, je suis complètement coucou!")

     

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    Prof remplaçant, PHD.

     

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    Les enfants, si votre futur professeur remplaçant ressemble à ça, fuyez!

     

    Purée, j'crois que je m'en lasserai jamais. Ahem. Bon, reprenons, reprenons!

    S’ensuit une cellule de crise sur la pelouse du collège pour conforter le pauvre Sid. Cellule qui tourne vite court quand ses amis ont leur prochain cour et le plantent là avec un vague « ouais ouais, on va y réfléchir, promis. Si si ! ». Seule Jal semble embêtée à l’idée de le laisser tout seul dans la mouise et promet qu’ils vont réellement tout faire pour l’aider. Elle part bientôt, remplacée par une Cassie qui confronte Sid au sujet des textos et des techniques de frites ninja, mais il nie. D’ailleurs, sur le portable de Cassie, aucun sms, rien, nada ! La pauvre fille s’est imaginé tout ça depuis sa sortie de clinique ! Quel twist ! Bon, ok, c’était possible de le voir venir, mais il n’empêche que ça permet de montrer que, quelque part, Cassie trouve le moyen de se dire à elle-même qu’elle veut s’en sortir.  Quant à Sid, préoccupé par ses ennuis herbeux, il la plante une nouvelle fois, le monstre sans cœur étant toujours totalement imperméable à l’affection de la blonde.

     

    Tout ceci provoque une sorte de réveil chez Cassie, qui se précipite chez elle où ses parents peignent ou s’occupent du bébé plutôt que de s’intéresser à elle et la jeune fille ouvre le tiroir sous son lit où elle a entreposé des kilos de sucreries pour les coups durs. Mais elle opte finalement pour la carte de la directrice de la clinique et l’appelle, avouant qu’elle pense à nouveau avoir besoin d’aide. Ce qui est d’autant plus utile du moment où elle fait enfin la démarche elle-même. Et de la retrouver dans un fast-food où elle attend Alan le gentil chauffeur de taxi, toujours bien décidé à l’aider. Elle s’attable devant son hamburger, Alan détourne ses dernières tentatives de distraction et, finalement, grâce au pouvoir de l’amour et de l’amitié (enfin, seulement l’amitié du chauffeur de taxi, ses potes à elle, ils s’en foutent un peu jusque là), s’apprête à mordre dans la hamburger et c’est le générique (oui, « Skins » aime bien terminer ses épisodes au moment où le personnage titre s’apprête à débuter une action déterminante. Ca fait style).

     

    Alors, bilan de ce deuxième épisode ? Et bien, ça marche toujours aussi bien ! Les acteurs y sont pour beaucoup, de même que l’ambiance, la réalisation et la bande-son qui nous font oublier une trame sommes toute un poil cliché quand même et des évènements qui paraissent un peu trop gros pour être vrais. Cassie se révèle un personnage intéressant, dans le sens où elle se montre à la fois attachante et agaçante, comme une véritable personne troublée en fait, sans verser dans le pathétisme larmoyant ou le loufoque à outrance. On touche aussi à sa manière de toujours vouloir valoriser ses amis et à les aider à sa manière, comme le montrent plusieurs petites scènes du début de l’épisode. Mon personnage favori, du moins pour l’instant (avec Jal, dont je parlerai plus avant si je fais la chronique du troisième épisode). Le format d’un épisode, un personnage central éclipse encore les rôles qui n’ont pas eu leur chance de briller, mais on a encore le temps de voir venir. On remarque quand même que la série tourne plus autour de Tony et Sid que d’autres même quand ils ne sont pas la vedette. D’autres, comme Jal, Anwar ou Michelle, restent jusque là plus décoratifs qu’autre chose, mais comme le prochain opus se concentre sur Jal, ce sera le moment d’en apprendre plus !

     

    Bref, à nouveau une belle réussite pour cette série, qui continue de poser les bases du cadre et ses personnages. On a envie de voir comment ils vont évoluer et de savoir la suite, et c’est bien là ce qui compte !

  • Genèse, le remake

    Réactualisation de vieilles idées et de concepts qui me trottent depuis longtemps dans la tête concernant la création de mon propre monde fantastique. Le texte qui suit, tout neuf, réactualise un texte datant de nombreuses années. Le sujet est le même, les idées de base aussi, mais l'ensemble a profité de toute une réflexion afin de le remettre en mots mieux que jamais.

     

    Là aussi, si je suis inspiré et que je reste motivié, j'aimerais bien continuer à m'y mettre régulièrement, ne serait-ce que parce qu'il y a encore beaucoup de choses concernant Iqhbar que j'aimerais mettre en mot. ^^

     

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    Iqhbar: La Genèse


    "Au début, il n’y avait rien. Bon, techniquement, il y avait bien quelque chose, mais il n’y avait pas encore de mots pour le nommer, et puis partir de rien a toujours donné un certain cachet aux histoires de créationnisme. Personne n’a envie d’apprendre que son monde n’était qu’une boule de poussière dans laquelle un être suprême s’est cogné le gros orteil un lendemain de cuite. Si l’être suprême ne l’a pas lui-même mise au four de la création pour en faire une boule, il n’y a là guère de gloire. Voilà pourquoi il est plus commode de dire qu’au début, il n’y avait rien (ou alors peut-être un très gros four). Et le problème du rien, c’était que sans quelque chose à l’aune duquel se définir, et bien il n’était pas grand-chose. Peut-être est-ce cette prise de conscience qui généra spontanément l’univers, ou alors ne s’agit-il là que des caprices du hasard cosmique. Toujours est-il que du néant émergèrent matières, formes et mouvements. En comparaison, il était maintenant capable de comprendre le rien. L’ironie étant qu’il n’avait du coup pas pu survivre à la compréhension de son concept. Bref, d’un rien à la fois petit et immense car il était tout, on était maintenant arrivé à un gros bordel. D’aucun persistent encore à croire que ce fut une belle boulette de l’univers et que ce dernier s’en serait bien mieux tiré sans exister, mais ce ne sont là que des divagations de négationnistes. De grands frustrés, si vous voulez mon avis !

     

    Donc, il n’y avait rien et puis après, il y avait quelque chose. Difficile de dire si tout ce quelque chose est apparu spontanément comme une colombe sous le chapeau de l’univers, où si ce dernier s’est constitué petit à petit. Beaucoup, tièdes, diront « un peu des deux »et pour une fois ils n’ont sans doute pas vraiment tort. Le passage d’un état à l’autre a dû être soudain, la première molécule venue faisant d’un coup basculer le statut quo. Ensuite, à partir de cette molécule (qui n’avait rien demandé à personne) ou d’autre chose, le reste ne s’est pas construit en un jour. Mais il s’est bâti malgré tout, à son rythme, prenant son temps à coup de longues accumulations de matière ou par sursauts rageurs, faisant voler les supernovas. Toujours est-il que ce qui était un coin plutôt tranquille s’est vu devenir bruyant (métaphysiquement, car il n’y a bien que la métaphysique pour faire du bruit dans l’espace) et engorgé, un peu comme le quartier du coin pendant la construction d’un vulgaire rond-point. Il y eu des étoiles, des comètes, des satellites, des trous noirs, un tas de phénomènes auxquels on n’a jamais donné de nom car n’ayant jamais pu être observés ou étant tout simplement partis dans une autre dimension plus accueillante et, ce qui nous intéresse tout particulièrement, il y eu des planètes. De toutes les tailles, de tous les types, mais toutes sphériques et répondant à des lois relativement barbantes qu’il n’est pas de mon domaine d’expliquer. On a beau dire, lorsqu’il s’agit de science, l’homme comme l’être supérieur manquent singulièrement d’imagination. Enfin, des planètes, donc, et il en est une dans ce sac de billes intersidérales qui nous intéresse tout particulièrement : celle que, bien longtemps après sa création, on appellera Iqhbar (enfin, entre autre chose ; disons qu’il s’agira du plus répandu et du plus prononçable, même si pour une peuplade des profondeurs d’une des jungles d’Ostrie il s’agit encore de Jnmga’kkk, se devant d’être prononcé en faisant trois tours sur soi-même pour ne pas le confondre avec une insulte mortelle).

     

    Iqhbar a donc commencé sa vie de planètes comme la plupart de ses consoeurs : en étant ronde, grisâtre, désertique et en tournant sur elle-même ainsi qu’autour d’un soleil. Rien de palpitant dans tout cela, ni rien ne prédestinant le monde foisonnant de vie qu’elle aura fini par devenir. Juste un caillou de plus, pas vraiment petit, mais pas vraiment gros non plus. Rien de fantasque, pas même le moindre anneau planétaire pour briller en soirée. Uniquement une surface cabossée et sans couleurs se déroulant à perte de vue et un ou deux volcans pour les formations rocheuses les plus audacieuses. Autant dire qu’on ne sait pas ce qui a bien pu les attirer là, et sans doute ne le saura-t-on jamais. Mais ce furent ce monde qu’elles choisirent. Oh, peut-être en ont-elles choisi d’autres dans l’univers, mais le monde sur lequel nous sommes apparus présente logiquement bien plus d’intérêt.

     

    Depuis longtemps, elles erraient. Même si là encore, le terme n’est pas vraiment bien choisi. Il serait plus juste de dire qu’elles erraient depuis toujours, mais le vide ayant alors cette prérogative, on s’est contenté d’imaginer que ça faisait un bail. Un sacré bail, même. D’où vinrent-elles ? Comment étaient-elles apparues ? Tout simplement, qu’étaient-elles ? Trouver les réponses à ces questions se révèle aussi impossible qu’à celles concernant la véritable naissance de l’univers. Et puis peu importe leurs origines, quand tout ce qui compte fut qu’elles croisèrent la route de ce caillou insignifiant qu’est aujourd’hui notre monde. Qui ne devait pas être si insignifiant que cela étant donné qu’il retint leur attention. Oui, elles… D’autres auraient pu les appeler dieu ou théorie de ceci ou cela ou leur donner bien d’autres noms encore, mais personne ne l’a jamais fait. L’idée même de les nommer a toujours semblé irréalisable à ceux qui connaissaient leur existences. Elles étaient… elles, tout simplement. Un pronom féminin, sans doute associée au don de la vie et de la création. Je ne saurais dire à coup sûr. Toujours est-il qu’elles existèrent, et qu’elles choisirent notre monde.

     

    Elles parcouraient les galaxies et sillonnaient l’univers tel un banc de dauphins du cosmos, pleins de vie et curieux de tout. Elles assistèrent à la naissance de soleils et à la mort d’étoiles. Elles contemplèrent la formation d’un trou noir et celle de toute une galaxie plus d’une fois. Elles écoutèrent l’écho du son originel, de la première chanson universelle et glissèrent le long d’énergies étranges et inconnues. Chaque nouvelle forme, chaque nouveau phénomène, même aussi infime que la découverte d’une nouvelle molécule, était pour eux source d’un émerveillement sincère et d’une joie sans bornes. Elles n’en perdaient pas une miette, transmettant informations, sensations et souvenirs à leurs semblables. Peut-être finissaient-elles, un jour, par mourir, s’éteindre, mais leur conscience survivait à travers la mémoire –là encore à défaut d’un autre mot- de leurs sœurs. Elles étaient un tout, mais chacune était unique. Et il en est parmi elles qui observèrent la naissance d’Iqhbar et qui, au lieu de continuer leur chemin sans fin, s’arrêtèrent. Je n’y vois aucune raison particulière si ce n’est qu’il leur fallait bien commencer quelque part. A mon sens, penser le contraire ne serait que se bercer d’illusions, de même que de prêter des sentiments, des motifs humains à ce qu’elles étaient. Et celles qui s’étaient arrêtées pour contempler notre monde avaient envie de pousser l’expérience plus loin encore. Toujours elles n’avaient été que les spectatrices, et maintenant qu’elles avaient pleinement atteint cette conscience de soi, cette conscience d’exister, elles voulurent agir. De jouer avec ces particules et ces éléments, de ne plus regarder mais de les manipuler, d’aller au plus profond de toute chose et de les modifier.

     

    A cet égard, n’importe quelle planète vierge aurait fait l’affaire, mais c’est Iqhbar qu’elles choisirent. Comme je l’ai déjà dit, sans doute sans la moindre raison particulière. Longtemps, elles expérimentèrent, agencèrent, modifièrent jusqu’à la composition même du monde. Terrain de jeu pour entités cosmique, il leur permit d’apprendre, de se tromper et d’apprendre plus encore. On pourrait même imaginer que ce ne fut pas leur premier essai, que d’autres mondes avant celui-ci avaient attiré leurs esprits. Toujours est-il qu’à notre très infime connaissance, Iqhbar fut celui où elles s’impliquèrent le plus. Jusqu’à ce que, un beau jour (enfin, probablement pas, il devait sûrement y avoir une tempête de lave ou un orage d’azote), la vie finisse par apparaître. Et une fois de plus, nous ne pouvons que nous perdre en conjectures quant à son origine réelle. Il est évident qu’elles y furent pour quelque chose, mais de là à les assimiler à des êtres divins capables de créer la vie à partir de pratiquement rien et un peu de pas grand-chose… Je me plais à penser que notre situation de départ n’est pas unique, qu’elles avaient –elles ou de leurs semblables ou ancêtres- rencontré la vie au cour de leurs voyages. Et qu’elles ont contribué à l’insuffler en Iqhbar dans le but d’enfin faire réellement partie de ce cercle de la vie. Depuis des temps immémoriaux elles avaient contemplé le spectacle puis contribué au décor, maintenant elles avaient envie d’en comprendre les devants de la scène et d’influencer les premiers rôles. Curieuses et enjouées, elles s’émerveillèrent une fois de plus de l’apparition de cette vie, une vie qu’elle sentait couler en elles parce que cette fois-ci, elles n’étaient pas étrangères à son développement.

     

    Ce fut le début d’une nouvelle et incroyablement longue période de temps où leur influence se répandit à la surface et dans les profondeurs d’Iqhbar. Qui sait combien de merveilles ont-elles contribué à créer ? Combien d’écosystèmes et de formes de vie ont-elles regardé s’épanouir, guidées par leurs connaissances issues d’un éternel voyage à travers l’univers ? Elles s’enhardirent, désireuses de voir cette vie prospérer et, plus que tout, capable de créer elle aussi. C’était sans doute pour elle le summum de la création que de permettre à ses enfants d’être les créateurs à leur tour. Et c’est ainsi, du moins je le pense, que la conscience s’éveilla pour la première fois parmi des êtres vivants partout sur Iqhbar. Alors que le monde se modifiait, que ses continents bougeaient et que ses montagnes tremblaient, les premiers peuples prirent conscience de leur existence. Ravies, elles les observèrent atteindre   -à une échelle infiniment plus petite- ce même état d’esprit. Beaucoup attribuent ensuite la diversité des espèces conscientes peuplant actuellement notre monde aux influences divergentes de plusieurs d’entre elles, désireuses de concevoir plusieurs manières de vivre cette conscience nouvelle acquise. Ce qui est certain, c’est que toutes nos races et tous nos peuples descendent de ces premiers êtres conscients, nés du plaisir simple de contempler la vie dans toute sa diversité. Et il ne serait pas non plus idiot de voir en la magie l’empreinte de leurs actions à elles, infimes courants de leur puissance. Elles nous éveillèrent à la vie, nous offrirent la magie, et donnèrent à notre monde tout son potentiel.

     

    Mais il serait faux de dire alors qu’elles ont fait de notre monde ce qu’il est aujourd’hui. Car elles n’ont plus agi qu’une seule fois depuis l’éveil de notre conscience et la diversité des premiers peuples. Après avoir réveillé les formes de vie qu’elles avaient aidé à s’épanouir, elles surent qu’elles avaient accompli leur voyage dans la recherche et la modification de la vie. Dès le moment où nous fûmes capables de réfléchir par nous-mêmes, elles nous laissèrent le relais. C’était à nous de nous débrouiller, maintenant, et c’est nous qui avons fait d’Iqhbar ce qu’il est de nos jours. Elles n’avaient plus qu’à contempler le fruit de leur labeur planter ses propres graines, comme elles l’avaient peut-être déjà fait tant d’autres fois dans le passée, dans tant d’autres galaxies. Et puis elles avaient encore tellement de choses à voir, tellement de phénomènes devant lesquels s’émerveiller et de connaissances à partager qu’elles reprirent leur voyage.

     

    Et c’est là, à ce moment précis que nous pouvons dire qu’Iqhbar était née."

     

    Inus, le Scribe qui a toujours été

  • Tony est beau, Sid a un bonnet et Jal joue de la clarinette.

    Aujourd'hui, un petit exercice différent de ce que je poste ici d'habitude. Une amie m'a récemment fait découvrir la très chouette série "Skins", et comme je viens d'en débuter le visionnage depuis le début, ça m'a semblé idéal pour en faire une chronique. Histoire de concilier mon amour de l'écriture et de celui des séries dans le but d'en faire cette sorte de chronique/pas à pas du premier épisode de la série. Plusieurs idées m'étaient venus sur ce que je pourrais bien raconter sur cet épisode, et j'ai donc décidé de tenter l'expérience ici. J'me suis assez amusé, et si  je ne sais pas encore si réiterai l'expérience, j'avoue que c'était pas mal de faire un truc un peu différent.

     

    Bref, en espérant que ça vous plaise!^^ Et pendant que j'y suis, je raconte l'épisode, donc attention, article SPOILER!

     

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    Skins S01E01 (Episode Pilote: "Tony")

     

    Tony est beau, Tony est costaud. Et en plus il a de belles dents blanches et de beaux cheveux. Bref, Tony est agaçant. Particulièrement pour ceux qui, au réveil, ressemblent plus à une expérience en laboratoire sur la mousse des forêts qui aurait mal tourné qu’à un jeune éphèbe sans complexes. Bref, Tony a la classe, et il le sait. Mais la classe, ça s’entretient, et le voilà en train de faire sa musculation matinale au saut du lit, non sans avoir au préalable épié sa voisine en train de se changer derrière ses fenêtres. Bref, le soleil dispense ses rayons dans le ciel radieux de Bristol (première indication que nous nous retrouvons bien dans une fiction), et notre héros continue d’entreprendre ses rituels matinaux. A savoir distraire ses parents pour permettre à se jeune collégienne de sœur ayant découché de rentrer ni vu ni connu et boquer la porte des toilettes pour le seul plaisir de faire grimper la tension de son père. A noter que Tony n’est pas que beau et costaud : il a aussi un cerveau et lit des livres au nom latin sur les toilettes. Récapitulons donc : nous voici en présence d’un  adolescent au physique gracieux qui réussit chaque matin avant d’aller en cours à faire sa muscu, mater la belle voisine en face de sa chambre, lire un bon bouquin, faire sa toilette, déjeuner et mener son père au bord de la rupture d’anévrisme. Si à ce stade là, vous n’avez pas encore envie de lui flanquer une baffe dans son visage dépourvu du moindre menton, c’est que vous êtes vous-même construit sur le même modèle ou une midinette écervelée. Et dans ce cas, je vous prierais poliment d’aller voir ailleurs, peut-être un blog avec des photos de chatons.

     

    Mais revenons à nos moutons, euh, ados. Tony se retrouve donc sur le chemin de son lycée (public, parce qu’il ne porte pas d’uniforme. De toute façon, Tony n’en a pas besoin pour être classe. Tout lui va.) et en profite donc pour dégainer le gadget indispensable du jeune : son portable. Il en profite pour appeler sa copine canon (vous vous attendiez à quoi ? Quel tombeur, ce Tony ! Vous êtes sûr que vous ne voulez pas la lui flanquer, cette baffe ? Voir lui chiffonner sa petite coupe de cheveux classe ? ), Michelle, en train de se maquiller vêtue d’une serviette de bain autour de la taille, une autre enroulée autour de sa crinière. Car là où Tony fait de la muscu et se cultive, Michelle passe sa matinée à s’habiller et se maquiller. Etre la petite amie d’un mec comme Tony, c’est un véritable job à plein temps. Et visiblement pas des plus gratifiants vu le surnom que lui donne le beau Tony : Nips. En raison « d’un de ses nichons bizarres ». Tony n’est que classe, vous dis-je ! Bon, il n’appelle sa copine uniquement pour lui rappeler son anatomie mammaire particulière, mais aussi pour lui rappeler qu’elle a promis de l’aider à dépuceler un ami commun, un certain cliché sur pattes et à bonnet du nom de Sid. Sid que Tony essaie d’appeler, mettant Michelle en attente, mais sans succès, le bougre étant une feignasse. S’en suit une longue scène où Tony appelle tour à tour les autres membres de la bande en mettant l’un ou l’autre en attente, histoire de nous présenter astucieusement l’ensemble de notre belle brochette de héros juvéniles. En vrac, nous faisons donc la connaissance de :

     

    -Chris, qui semble plus ou moins être l’homme aux multiples conquêtes de la bande et qui semble prendre la vie avec la décomplexion typiques des jeunes à casquettes. Il aime aussi porter des écharpes et des tenues aux couleurs bigarées et fantasmer sur sa prof de psychologie.

     

    -Maxie, dans le flamboyant rôle de l’homosexuel de service. Qui répond au coup de fil de Tony alors qu’il est en train de répéter son numéro de claquettes. A son crédit, on peut dire que le cliché du gai de la bande n’est pas plus poussé (que les claquettes, s’entend), car l’acteur nous évite la prestation maniérée typique de ce genre de rôles. De plus, Maxie semble afficher ouvertement sa sexualité et a tout l’air d’être aussi bien accepté que n’importe qui d’autre. Ce qui devrait (je dis bien « devrait ») nous éviter beaucoup de drama de facilité qui nous serait asséné avec la subtilité d’un coup de marteau géant (à la « Glee », pour citer l’exemple me venant le premier en tête…).

     

    -Anwar, qui joue le rôle du musulman, et donc de vague choc culturel. Il prie à la mosquée de son oncle tous les jours, ce qui ne l’empêche pas de laisser son portable allumé et de se faire virer du lieu saint. Bref, le jeune gars qui cherche à concilier les pratiques ancestrales de sa culture avec la vie mouvementée d’un jeune lycéen anglais. Pas grand-chose à  en dire de plus pour l’instant.

     

    -Jalander (dite Jal), qui remplit quant à elle le quota black du casting. Et comme la plupart des jeunes blacks d’un groupe dans une série télé, c’est la fille responsable, intelligente et qui excelle dans un talent impressionnant mais particulier (à savoir ici qu’elle joue –à merveille !- de la clarinette).

     

    Et enfin, cet ensemble ne serait pas complet sans le fameux Sid évoqué plus haut, qu’une astucieuse ruse de Tony (vraiment astucieuse, là, je n’étais pas ironique)  a enfin permis de tirer du lit. Sid est… comment dire. C’est un peu la synthèse de tous les personnages de ce genre. Mais si, vous savez bien !  Le puceau à lunettes, maladroit et ne sachant pas comment parler aux filles, voir comment interagir socialement tout court sans provoquer moult quiproquos. Et il n’est même pas spécialement intelligent (tiens, le quota geek n’est pas rempli, c’est fou !). Sans être crétin, il est tout de même naïf et se laisse embarquer dans les embrouilles de Tony. Le véritable prototype du suiveur dont le principal sujet d’inquiétude est la perte de sa virginité. Alors il profite du moindre moment pour s’entraîner. Littéralement. Il suffit que Tony le mette 30 secondes en attente pour nous présenter un autre membre du casting qu’on le retrouve en train de se palucher sous les couvertures, un magazine d’asiatiques à gros seins dans sa main libre. Sacré Sid ! Non mais bon, qui aurait idée de se lancer là-dedans en pleine conversation téléphonique ? Pour ma part, j’ai toujours préféré les hollandaises. C’est vrai, quoi !

     

    Bref, Sid veut coucher, et ça tombe bien : Tony a un plan. Tony, c’est celui qui a des plans. Consistant généralement à abuser et manipuler ses petits camarades, mais qui ont au moins le mérite d’être actifs. Ce soir, il va y avoir une soirée, et ce sera le moment idéal pour pousser Sid dans les bras d’une fille assez dépourvue d’estime de soi pour le faire entrer dans le monde des hommes (des vrais, qui ont une coupe de cheveux cool comme Chris ou Tony). Et le groupe se retrouve au café local pour discuter du programme, sorte de cellule de soutien pour Sid. Le rôle de Michelle étant de trouver la fille, au grand désarroi de Sid qui comptait un peu sur elle. Bah oui, le meilleur ami à lunettes du héros est amoureux depuis toujours de la copine dudit héros. Avouez que vous ne l’attendiez pas, hein ? Cela dit, la série ne perd pas non plus de temps en drama inutile de ce côté-ci, nous montrant que tout le monde est au courant, Sid affichant ses sentiments avec la subtilité d’un cosplayer obèse de Sailor Moon. Mais tout va bien, car Michelle a une copine assez délurée pour déniaiser notre ado à bonnet (Sid vivant en permanence avec un bonnet noir vissé sur la tête. A se demander s’il l’ôte pour prendre sa douche.). Une certaine Cassie, qui entre et sort de clinique psychologique en permanence pour cause de troubles alimentaires. Voilà donc Sid bien loti, ce qui ne l’empêche pas de bouder un peu devant son milshake en contemplant amoureusement la belle Michelle, occupée à aspirer le visage du beau Tony.

     

    Mais il est temps d’aller en cours et nos héros s’y rendent donc promptement, non sans que Tony ait donné l’adresse d’un dealer d’herbe à Sid. Car rien ne promet une expérience inoubliable et magique comme défoncer à la mari juana la folle de service pour qu’elle consente à se taper le p’tit bonnet.  De son côté, Sid profite donc d’un peu de temps libre pour aller chercher la came et se retrouve face à une maison close. Après quelques scènes façon théâtre de boulevard où les filles le prennent pour un client et où lui regardent de ses yeux ronds et la bouche ouverte, nous faisons la connaissance du dealer et, mes amis, laissez-moi vous dire que je me suis retrouvé devant l’un des personnage au look les plus improbables et génialement ridicules du petit écran de ces dernières années. Maddison « Mad » Twatter (car c’est son nom. Et non, ça ne s’invente pas), est un véritable festival à lui tout seul, tant l’acteur cabotine dans son rôle de petit nerveux à moustaches postillonnant. Il tremble des bacchantes, crachote, roule des yeux fous et menace à tout va. Il finit par céder de la dope à Sid, à crédit et avec la promesse de méchamment le châtrer s’il ne le rembourse pas en 48 heures. Je ne sais pas pourquoi, même si ça fait peu de temps qu’on connaît Sid, j’ai comme l’impression que c’est pas le type à qui ce genre d’affaires ne va pas amener d’ennuis… M’enfin, j’dis ça, j’dis rien. Le puceau quitte donc son nouveau dealer, et je me sens un peu triste : il me manque déjà (à ma grande joie, j’ai découvert que lui et ses moustaches étaient des personnages récurrents. La vie est cool, quand même. Comme Tony.).

     

    Tony qui, justement, passe une audition de chant dans un lycée privée pour filles en uniforme afin d’apporter un peu de baryton à l’ensemble. Bien évidemment, les écolières gloussent comme des écolières en contemplant le bel éphèbe et en écoutant sa belle voix (non, une baffe ne suffira pas…). Il s’avère même que la fête de ce soir est donnée par une de ces filles de la haute, Abigail. Tony lui fait des risettes, elle glousse un peu plus et je ne donne pas trois épisodes à Tony avant de la trousser derrière les rideaux aux dépends de  Michelle (si vous l’avez oubliée, c’est normal : jusqu’à maintenant et même jusqu’à la fin de l’épisode, elle ne sera là que pour faire la copine canon de Tony). Reste à convaincre Maxie d’annuler sa soirée gai où il a invité ses amis (pour leur présenter son monde) Chris et Anwar, afin qu’ils puissent tous aller supporter Sid ce soir. J’espère simplement qu’ils ne vont pas se réunir dans la chambre à coucher et faire cercle autour du jeune vierge et de sa promise en psalmodiant des mantras d’encouragement. Nos amis se retrouvent tous sur la pelouse du lycée pour rire et discuter, comme dans une pub, et les cours continuent. On rencontre notamment Angie, belle prof de psychologie, en crise de larme en plein milieu de son cour suite à une malheureuse histoire de mec. Chris s’empresse de la réconforter et on apprend même qu’il porte ses livres tous les jours pour mater son décolleté. En enseignante responsable, elle remarque son petit manège et… ne l’en dissuade pas vraiment, semblant même apprécier cette attention de jeune mâle en rut. Il est aussi à noter que tous les jeunes appellent leurs profs par leur prénom. Je ne sais pas si c’est ainsi que cela se passe réellement dans les écoles publiques anglaises, mais le fait mérite d’être noté. Et en parlant de profs, ces derniers comme les parents semblent encore plus barrés que les ados. Détail qui ne manquera certainement pas de prendre son importance par la suite, jouant astucieusement sur le fait que les adultes censés servir de modèles sont aussi barjes que leurs rejetons et élèves. Bref, c’est pas gagné !

     

    Mais avançons un peu et rendons-nous à la fête dans la baraque chic d’Abigail. Sans les autres garçons parce qu’ils sont à la soirée de Maxie et sans Jal parce qu’elle ne sert à rien dans cet épisode pilote. Tony, Sid et Michelle y retrouvent donc Cassie. Cassie est le dernier membre du groupe présenté au spectateur. Elle est blonde, s’habille de manière fantasque et dispense des regards de folle à tout va. Elle n’en est pas moins douce et gentille –très gentille, du genre à faire des câlins à n’importe qui rien que pour dire bonjour. Elle est décalée, sort tout juste –encore une fois- de clinique et s’exprime principalement par onomatopées d’émerveillement (« Waow ! »). Abigail accueille tout ce beau monde  et ils se joignent à la danse en compagnie des élèves chics (dont deux sur trois portent le même prénom, donnant lieu à un trait d’humour bien fichu). Cassie réorganise la cuisine de ses hôtes, guidée par sa compulsion, et Tony et Sid sont bien embêtés parce que personne ne veut acheter l’herbe de Maddison Twatter (uniquement pour le plaisir de réécrire son nom). Mais ils sont jeunes et fous et décident d’oublier leurs soucis. Michelle et Tony dansent avec les autres tandis que Cassie et Sid discutent. Cassie est partante pour dépuceler le petit Sid, mal à l’aise (on le comprend, cela dit). Cassie ne tarde pas à voir qu’il se meurt d’amour Michelle, ce qui n’a pas l’air de la déranger. Mais comme Sid ne peut pas perdre sa virginité dès le premier épisode, ils décident à la place de faire du trampoline.

     

    Quant à Maxie, Chris et Anwar, voyant que l’ambiance de la soirée gaie n’est pas au beau fixe (private joke : « Cuir, cuir, cuir moustache ! »), décident de prendre de l’alcool et de rejoindre la fiesta des gosses de riches. Ils se mêlent à la fête, Chris se déshabille à moitié sans raison et ils dégueulassent les beaux tapis de la môman d’Abigail avec leurs chaussures crottées.  Une bataille rangée éclate entre nos héros et les enfants gâtés, bataille interrompue par Sid portant une Cassie inanimée. La blonde a abusé de ses petites pilules, et ne se réveille plus ! Et là, ses amis ont la bonne idée d’appeler de suite une ambulance et de suivre les conseils des premiers secours ainsi que de… Ah, non, pardon. Je me suis emporté, ça s’est passé légèrement différemment : une jeune et accorte polonaise ayant flashé sur Chris vole les clefs d’une voiture pour eux, à condition de pouvoir mettre le garçon dans son plumard. Evidemment, les ados paniqués apprécient la logique de la solution et s’entassent tous ensemble plus la polonaise dans la voiture, conduite comme un fou par Tony. Après avoir risqué une centaine d’accidents et pendant que Chris et sa conquête commencent quasiment à copuler sur le corps de Cassie, cette dernière se réveille comme si de rien n’était alors qu’ils arrivent enfin à l’hôpital. Cette fille doit sans doute métaboliser les médocs, ou alors elle a gobé des tic tac et a piqué un somme et ce benêt de Sid qui ne connait rien à la vie n’avait rien compris. Enfin bref, le jour se lève et ils parquent la voiture sur les quais pour profiter du paysage pendant qu’Anwar va se soulager contre un arbre. Non, même si elle a vidé un tube de médics, le fait qu’elle se soit réveillée met Cassie hors de danger. Ce serait idiot de contrôler son état au cas où. Pas de temps à perdre, on est jeunes, on est fous, on est irresponsables ! Et en se chamaillant dans cette voiture bondée, on décroche par accident le frein à main (allez, je vous le dis tout de suite : c’est bine la faute de Sid.) et le véhicule et ses occupants finissent dans la rivière. Encore une fois, plus de peur que de mal et tous remontent à la surface sous le regard inquiet d’Anwar. Ca fera une sacrée histoire à raconter ?

     

    Et voilà que Sid décide de passer la nuit chez son pote Tony, tandis qu’ils se demandent ce qu’ils pourront bien faire pour rembourser Mad le dealer, étant donné que la dope a coulé dans la flotte avec la bagnole. Sacré Sid, va ! On retrouve même la voisine d’en face, visiblement déçue de ne pas voir le beau Tony à se fenêtre ce matin. Elle semble effectivement faire exprès de se trémousser à poils à heures fixes derrière sa fenêtre pour profiter des regards lubriques de son voisin d’ado. Quand je vous dis que ce sont les adultes, les plus tarés, dans cette série ! Mais Tony, fourbu (mais dont la coupe s’est déjà remis de l’accident), préfère rester au lit avec Sid pour discuter des évènements comme si de rien n’était. Après tout, il ne s’agit là que d’une voiture volée finissant dans la rivière, de trois livres de drogue perdue et d’un dealer menaçant. Aussi, ils ne passent que 5 secondes à essayer de se rappeler si Chris et la polonaise étaient toujours dans la voiture au moment des faites où s’ils les avaient déposés avant. Mais bon, ça ne les inquiète pas plus que ça, ce sont des oufs, et on sait bien que Chris reste au générique de la série (la polonaise, on s’en fiche).

     

    Et c’est sur cette belle image de Tony et de Sid allongés dans le lit, pensifs, que se conclut l’épisode pilote de cette chouette série qu’est « Skins ».

     

    Oui, vous avez bien lu, chouette série. Malgré tout ce que je peux en dire, et bien… ça marche. Ca marche même bien ! Notamment grâce à un casting excellent et naturel qui n’en fait pas des tonnes, surtout dans des rôles comme celui de l’homosexuel ou de la fille au désordre alimentaire. Et ça fait du bien. Les scènes se suivent avec habileté, la réalisation est impeccable et malgré pas mal de clichés, l’ambiance réussit à nous plonger dans ce petit monde de l’adolescence anglaise. On s’intéresse rapidement aux différents personnages (si, même Tony) et s’attache même assez vite à cette petite bande. Bien sûr, étant un pilote, tous ne sont pas mis en avant et l’épisode souffre des scènes d’exposition typique d’un premier épisode, mais cela ne gâche rien au plaisir. Et puis, il y a Maddison Twatter, PHD (pour « Pretty huge dick », comme il l’annonce fièrement.)Rajoutons une très bonne utilisation de la bande son et de belles images qui ne sont jamais forcées. « Skins » dispose dès de le départ de quoi se démarquer dans le monde des séries, sans tabou mais sans choquer gratuitement non plus. On a envie de voir ces personnages évoluer, d’en apprendre plus sur eux, et c’est là une grande qualité pour une série ! Bref, je n’ai qu’une envie : me plonger dans la suite de cette chronique moderne nous narrant les tribulations d’adolescents luttant pour se faire une place dans un monde complexe et pas toujours rose, avec des modèles adultes souvent bien plus barrés que leurs gosses. Bref, que du bon !

     

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    Et pour terminer...

     

     !!!FESTIVAL  MAD TWATTER!!!

     

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    "Mad Twatter, PHD. Means "Pretty huge dick". Har har har!"

     

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    Franchement, une tête pareille, ça inspire la confiance, hein?

     

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    Tiens, non.

     

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    "C'est moi, qu'tu regardes?" (Mad, ou une moustache à faire palir d'envie Nietzsche en personne)

     

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    "NE TE FICHE PAS DE MA MOUSTACHE, JEUNE IMBECILE!"

     

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    Purée, je m'en lasse pas. x)