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Grimm

Tiens, aujourd'hui, je vais continuer de parler séries, et je vais profiter du fait que la deuxième saison de « Grimm » ait commencé sa diffusion pour la présenter en quelques mots. Amateurs de contes remis au goût du jour, c'est parti !

 

C'est quoi ?

 

« Grimm » est une série américaine créée en 2011 qui compte une première saison de vingt-deux épisodes et dont la seconde vient de débuter, son premier épisode ayant été diffusé ce début de semaine. Il s'agit d'une série à cheval entre le genre procédural et fantastique, généralement du genre macabre. L'histoire se déroule de nos jours, dans la ville de Portland. On y suit les aventures d'un inspecteur de police qui se découvre une particularité des plus atypiques : il est un Grimm, le descendant d'une longue lignées de personnages capables de discerner les créatures monstrueuses qui se cachent derrière une apparence humaine et dont sont issus nombre d'histoires et de contes. Et quand les crimes sur lesquels il enquête s'avèrent de plus en plus concernés par le surnaturel, il n'aura pas d'autre choix que d'apprendre à mieux connaître ce nouveau monde plongé dans l'ombre...

 

C'est qui ?

 

La série tourne autour de Nick Burkhardt (David Giuntoli), un détective au sein de la brigade homicide de la police de Portland, ville côtière des Etats-Unis. Ayant perdu ses parents très jeunes lors d'un mystérieux accident, il a été élevé par son étrange tante Marie. C'est elle qui, sur son lit de mort, lui révélera une étrange vérité : comme elle et comme ses parents avant lui, il est un Grimm, le descendant d'une longue lignée de chasseurs de monstres. Et les pouvoirs de Nick commencent à se révéler au début de la série, lui permettant de voir la véritable nature des créatures ancestrales qui se dissimulent derrière des traits humains. Fort heureusement, elles ne sont pas toutes maléfiques, et Nick fera dès le premier épisode la connaissance de Monroe (Silas Weir Mitchell), un « blutbad » (l'équivalent d'un loup-garou) pacifique, végétarien et luttant sans cesse contre sa nature de prédateur, qui l'épaulera dans ses enquêtes et lui en apprendra beaucoup sur ce nouveau monde. Nick peut également compter sur son partenaire, Hank (Russel Hornsby), ainsi que sur sa petite amie Juliette (Bitsie Tulloch) ; mais Nick aura bien de la peine à jongler entre son travail et sa vie de couple alors qu'il détient un tel secret... On mentionnera également la présence du mystérieux capitaine Renard (le toujours excellent Sasha Roiz), le supérieur de Nick, qui semble en savoir bien plus que ce dernier sur le monde des Grimm, ainsi que celle du Sergent Wu (Reggie Lee), un policier de terrain apportant régulièrement son aide aux enquêtes de Nick sans jamais en réaliser l'étrangeté. Et les derniers épisodes de la première saison introduisent également Rosalee (Bree Turner), une « fuchsbau » (soit une femme renarde) qui sera d'une grande aide pour Nick et Munroie et qui aura rejoint le casting principal dès la deuxième saison.

 

Oui, mais... c'est bien ?

 

Bah oui, c'est bien. Mais au risque de me répéter, c'est un peu comme « Falling Skies » : il faut prendre le temps d'entrer dans la série, et elle ne plaira pas à tout le monde. Mais une fois que l'histoire et les personnages finissent par gagner en profondeur, on finit par réellement s'investir dans cet univers et à s'attacher aux êtres qui le peuplent. Dans un premier temps, le contexte à le mérite d'être intéressant : à avoir une réinterprétation moderne des contes des Frères Grimm (mais pas seulement, car la série puise ses références au-delà de leur répertoire) : les créatures qui en sont issues existent depuis toujours, et elle se cachent parmi nous. « Grimm » fait partie de cette vague narrative qui décide de remettre les contes de fées au goût du jour ; on peut penser à la série « Once Upon A Time », créée la même année, ou encore à l'excellent comics « Fables ». Mais « Grimm » trouve un ton bien à elle dès le début, se voulant assez sombre, plus proche de l'ambiance d'un « Supernatural » que des couleurs de « Once Upon A Time ». Les crimes sont souvent sauvages, les « wesen » (le nom donné dans la série aux créatures fantastiques) sont rarement beaux, et le ton n'est pas à la légèreté. L'autre élément principal de la série, c'est son côté procédural : un crime est commis, Nick réalise que le meurtrier est un wesen d'une sorte ou d'une autre, et il doit se débrouiller pour l'attraper tout en maintenant son secret. A vrai dire, c'est ce schéma typique des séries policières qui a une fâcheuse tendance plomber le rythme de la première partie de la saison une. Il y a un côté « monstre de la semaine » qui n'est pas sans rappeler la construction des séries « Charmed », « Supernatural » ou encore « Smallville ». Il s'agit surtout d'enquêtes policières banales, dont la seule surprise provient de la découverte du wesen de la semaine. Les personnages -Nick en premier- n'évoluent que peu, et on en apprend bien peu sur l'univers en lui-même. Et puis, au moment où s'y attend le moins (un peu de la manière dont « Supernatural » avait progressé en son temps), « Grimm » prend soudainement de la vitesse. De nouvelles clefs sont données au spectateur, qui en découvre plus sur le monde créé par les scénaristes de la série, et une véritable mythologie finit par émerger, de même qu'une trame de fond qui finit par prendre le pas sur le côté procédural/monstre de la semaine, ce qui n'est pas sans déplaire aux amateurs de séries dont le scénario se construit sur la durée. Les prémices d'une véritable quête pour notre héros émergent et plus on avance, plus l'histoire globale prend son envol. La série finit par prendre ses marques dès la seconde moitié de la première saison, et cette trame de fond permet réellement d'intriguer le spectateur et de lui donner envie d'en savoir plus. Et pour ne rien gâcher, c'est au même moment que les personnages commencent réellement à 'étoffer et à prendre de l'épaisseur. Nick, héros plutôt lisse et sans surprises, finit par devenir un véritable personnage plutôt qu'un simple « héros typique ». Cela devient vraiment intéressant de le voir s'adapter à ce monde fantastique et de contempler ses réactions, pas toujours en accord avec les préceptes de ses ancêtres Grimm et chasseurs. Comme le prouve d'ailleurs son amitié avec Monroe le loup-garou, qui est sans conteste le personnage le plus attachant de la série. Impeccablement interprété par son acteur, Monroe est un véritable régal ; il apporte un peu de légèreté bienvenue dans la série, sans pour autant être relégué au rang de simple rôle comique. Au contraire, son caractère et son évolution sont très agréables à suivre, et c'est chaque fois un plaisir d'en apprendre plus sur ce loup-garou très étrange : végétarien, pacifique, amateur de bons vins, horloger, joueur de contrebasse... Doté de multiples facettes, Monroe est à mon avis l'une des principales raisons qui permet véritablement de s'impliquer dans la série. De même que sa relation avec Nick, débutée à contrecœur et évoluant petit à petit en une véritable amitié entre le monstre et le Grimm, celui normalement chargé de le chasser. Et lorsqu'on rajoute à tout cela Rosalee, une femme renard introduite plus tard dans la saison et qui complétera le trio d'enquêteurs du surnaturel, ce n'est que du bonheur de voir tout ce petit monde interagir. De même, les simples humains de la série évoluent également : Hank et le sergent Wu, les partenaires policiers de Nick, ont tous droit à leur intrigue et à leur développement. Ainsi que Juliette, la petite amie de Nick. Si elle n'est pas réellement mise en valeur du début de la série, se contentant juste d'être la petite amie du héros, elle finira aussi par gagner en relief et à devenir un personnage à part entière, ce qui sera déterminant pour permettre de croire réellement en leur couple. Et je mentionnerai brièvement le fait que j'apprécie toujours lorsqu'une série prend le parti de débuter dès le début avec un couple établi plutôt que de se perdre dans une éternelle histoire d'amour incertaine. D'autant que « Grimm » finit là aussi par trouver sa marque et à rendre le tout crédible ; même si on trouvera là-dedans un autre cliché, celui du secret que se doit de garder le héros pour protéger ses proches. Enfin, il y a le fameux Capitaine Renard, qui contribue beaucoup à établir un véritable background mythologique à la série tout en conservant une véritable aura de classe et de mystère : c'est typiquement le genre de personnage dont les vraies intentions sont dissimulées et qui pourrait se révéler agaçant s'il n'était pas aussi impeccablement joué par Sasha Roiz, à qui ce genre de personnage mystérieux et classieux va comme un gant. Et dès que la trame de fond vient au premier plan et que les personnages suivent, la série devient on ne peut plus agréable à suivre, réussissant à piquer l'intérêt du spectateur et à lui donner envie de connaître la suite. L'élément procédural finit par être relégué au second plan, et l'ambiance moderne et macabre de ces anciens contes remis au goût du jour est plutôt bien servir par un travail des plus corrects du côté des effets spéciaux : si certaines créatures sont parfois dotées d'un design et d'une application de ce dernier plutôt maladroits, la plupart des costumes, des maquillages et des apparences de ces monstres sont assez réussis pour qu'on se laisse prendre au jeu. Et une fois qu'on s'y laisse prendre, difficile de décrocher ! Si la saison deux continue de suivre les mêmes pistes et d'étoffer cette trame de fond pleine de complots, de mythologie et de personnages intrigants, il y a sérieusement de quoi passer un très bon moment devant son écran !

 

Bref...

 

Les +

 

-une véritable mythologie et trame de fond qui prend ses marques dès la seconde partie de la première saison

 

-une adaptation moderne intéressante des contes de Grimm et autres

 

-des personnages tour à tour attachants et intrigants dès qu'ils commencent à gagner en épaisseur (avec une mention spéciale pour le personnage de Monroe, captivant dès le début)

 

-la relation Nick-Monroe

 

-une ambiance plutôt réussie

 

Les -

 

-le côté procédural, pas toujours des plus réussis ou captivants (mais qui perd un peu en importance au fur et à mesure que la série évolue et prend ses marques)

 

-la première moitié de la saison une, qui met du temps à trouver son rythme

 

Bref, au même titre que « Falling Skies », « Grimm » ne sera sans-doute pas pour tout le monde. Là encore, il faut avoir la patience de suivre plus ou moins une dizaine d'épisodes avant de découvrir la richesse de l'univers qui nous est tout d'abord proposé au compte-gouttes. Mais une fois ce cap passé, s'attacher aux personnages et suivre l'intrigue devient plus aisé : une véritable trame de fond est posée, sa mythologie s'étoffe et l'ensemble finit par trouver ses marques et à donner un ton propre à la série. Il ne reste qu'à espérer que la seconde saison continue dans ses directions et ne sombre pas à nouveau dans un côté procédural trop marqué, et « Grimm » aura alors tout le potentiel pour rester une série pleine de mystères des plus chouettes à suivre !

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