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Falling Skies

  

Bon, et si on parlait séries ? Ca fait longtemps, après tout ! Et puis j'aime bien ça, moi, les séries. Vraiment beaucoup même. Voir sans doute un peu trop. Je n'ose penser à la « rentrée des séries » qui va s'opérer d'ici septembre, soit quand les nouvelles saisons vont commencer en grand nombre leur diffusion aux USA, notamment (et les USA, ce sont quand même ceux qui ont le catalogue de séries le plus fourni et, aussi, le plus réussi ; bon, question qualité, les britanniques et les canadiens ne sont pas en reste. Les anglophones sont ceux qui ont le mieux réussi à maîtriser cet art télévisuel, inutile de prétendre le contraire). Si c'est comme l'an passé, la plus grande partie de mes journées sera occupée à visionner des heures et des heures de sagas télévisées, de la série policière à la comédie en passant par le fourre-tout qu'est le drama (qui n'a rien à voir ici avec les dramas asiatiques, fort heureusement ; la série, ce n'est pas encore leur fort...). Mais en même temps, j'aurais bien de la peine à me retenir, et à ne pas craquer : il y a tant de belles choses à visionner dans le monde des séries ! Et puis j'en suis arrivé à apprécier au plus haut point ce moyen de raconter les histoires. Je peux apprécier une bonne série aussi bien qu'un bon film ou un bon bouquin. Voir plus, parfois (et on connaît mon amour des bouquins, pourtant). Il y a dans les possibilités narratives des séries télé quelque chose qui me fascine... D'autant plus lorsque cela dépasse le classique feuilleton de la semaine pour devenir une seule histoire, oeuvre monumentale déployée sur plusieurs années.

 

Alors, séduit comme je suis par l'univers fantastique des séries, pourquoi ne pas en parler à nouveau ? Ne serait-ce que pour le plaisir de faire découvrir toutes ces perles visuelles qui pullulent sur les écrans du monde entier ? Si ça se trouve, je pourrais même en faire quelque chose de régulier (si je ne m'en lasse pas et oublie le truc après trois semaines, comme la plupart des choses du genre que j'entreprends). Après tout j'ai déjà mentionné -entre autres sur ce blog- « Lost » ou encore « Gilmore Girls » (deux séries qui n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est le fait d'être deux des meilleures représentatives du genre à mon goût), alors pourquoi ne pas parler d'autres de leurs consoeurs, entre deux épisodes de « Doctor Who » que je viens enfin de découvrir ? Et dont je ne vais pas parler : je viens de m'y mettre, et les premiers épisodes du renouveau de la série datent de quelques années (ce qui n'empêche pas de préciser que « Doctor Who », c'est très chouette!). Or, j'ai envie d'être plus actuel dans mes choix, histoire de jauger ce que les séries ont à nous proposer en ce moment. Du coup, je vais commencer par parler d'une des rares séries estivales en court de diffusion que je suis actuellement (la belle saison étant une période plus que tranquille en ce qui concerne le nombre de séries à suivre, contrairement à la période de folie qui couvre du début de l'automne jusqu'au printemps) : je vais débuter en parlant ici de « Falling Skies ».

 

C'est quoi ?

 

« Falling Skies » est une série américaine de science-fiction créée en 2011 et dont la seconde saison a débuté sa diffusion il y a environ deux mois. On compte dix épisodes de quarante minutes par saison, la deuxième étant arrivé à son huitième cette semaine. La série débute six mois après l'invasion de la Terre par une race d'aliens belliqueux (ne le sont-ils pas tous ? Si, même Alf : il mangeait des chats, bon sang!). L'humanité en est réduite à quelques groupes de résistants qui s'emploient de leur mieux à survivre. On suit ici les péripéties de la Second Mass, un groupe de civils et de militaires parcourant le territoire de plus en plus désolé des Etats-Unis, essayant d'échapper aux vils extraterrestres et luttant pour conserver un semblant de cohésion dans leur micro société quasiment post-apocalyptique.

 

C'est qui ?

 

Le corps de la série est dès le début situé autour de la famille Mason : Tom et ses trois enfants. Tom Mason (Noah Wyle, plus connu sous les traits de l'iconique docteur Carter de la série « Urgences ») est un ancien professeur d'histoire, dont la femme est morte lors de l'invasion. Il est le responsable civil de la Second Mass, et fait officie de commandant en second. Il a trois garçons : Hal (Drew Roy) l'aîné, à peine adulte, qui s'implique de son mieux dans la résistance et fait de son mieux pour assumer ses responsabilités ; Ben (Connor Jessup), le second, un adolescent capturé par les aliens dès le début de la série et dont la recherche constitue un point majeur de la première saison ; et Matt (Maxim Knight), le petit dernier, dont la principale occupation semble être de ne pas faire grand chose, sauf lorsqu'il s'agit de trouver les ennuis. Ensuit, il y a le capitaine Daniel Weaver (Will Patton), le militaire en charge de la Second Mass. Le début de la série fait de lui l'officier militaire borné et étroit d'esprit typique par excellence, mais son personnage finira par évoluer pour devenir l'un de ceux les plus intéressants à suivre, de même que sa dynamique avec Tom Mason (deux hommes très différents qui passeront la plus grande partie de la saison une à s'opposer sur tous les domaines avant de petit à petit créer une relation basée sur le respect mutuel et à compléter les capacités de chacun). Pour soigner tout ce petit monde, on peut compter sur la présence du docteur Anne Glass (Moon Bloodgood qui, en plus d'un nom atypique, s'avère être des plus ravissantes à regarder ; ben oui quoi, je suis un homme, qu'y puis-je?), le love interest de Tom. On notera aussi le personnage de John Pope (Colin Cunningham), le meneur d'une bande de motards rednecks qui croisera plus d'une fois le chemin de la Second Mass. Pour le reste, on dénombre pas mal de personnages secondaires qui, à défaut d'être pleinement développés (Dai, par exemple ; je veux en savoir plus sur Dai, bon sang d'bois!), assurent une réelle cohésion et continuité à la série. Oh, et puis il y a beaucoup d'aliens, bien entendu. Et puisqu'on en est à citer des noms, il est intéressant de savoir que la série -créée par un certain Robert Rodat- n'est produite par nul autre que Steven Spielberg en personne.

 

Oui, mais... c'est bien ?

 

Evidemment que c'est bien ! Je ne regarde pas des daubes, non plus (même si, il est vrai, je suis incroyablement bon public)! Bon, en vérité, pour « Falling Skies », c'est un peu compliqué que cela... En effet, sur le papier, avouons-le, ce n'est pas la plus sexy des séries : une énième histoire d'invasion de méchants aliens et de courageux résistants humains (et, en l'occurrence, américains) ? Allons, on connaît la chanson ! Ce sera patriotisme et grosses ficelles sentimentales à gogo, servis par des extraterrestres en plastique et moult violons pendant les scènes qui vont avec ! C'est vieux comme le monde, remboursez, remboursez ! Et bien comme je l'ai dit quelques lignes plus haut, c'est un poil plus compliqué que ça... Car si, en effet, la série commence vraiment sur de telles bases (et les fameuses grosses ficelles qui vont avec), elle prend le temps de se chercher et de trouver finalement son individualité sur la fin de la première saison. Première saison dont j'avais regardé les deux premiers tiers avec un intérêt des plus moyens, en grande partie parce qu'il n'y a pas grand chose à regarder en été question séries. La plupart de ces premiers épisodes sont convenus, sans grande surprise ni véritable twist ; ça se laisse regarder parce que les personnages ne sont pas détestables (mais guère surprenants eux aussi, il faut le dire) et que visuellement, c'est quand même bien tourné. Et puis, petit à petit, alors que la première saison se termine, on sent que les auteurs trouvent leurs marques, on commence réellement à s'investir dans ces personnages et dans les enjeux posés par la série, et on finit d'être séduits par l'ambiance. Aussi, après le final de cette première saison (des saisons plutôt courtes, donc, je le rappelle : dix épisodes de prévus dans chaque, pour l'instant), on a son intérêt un poil plus éveillé et on se dit qu'on jettera un oeil à la suite une fois l'année écoulée... Arrive donc la saison deux. Et c'est franchement, vraiment, nettement meilleur. Certes, la base reste inchangée, certes, il s'agit toujours d'une énième histoire d'invasion alien et de tous ses point discutables concernant sa cohérence, mais... je n'y peux rien, j'suis rentré dedans aussitôt, là où la saison une me laissait quand même un peu plus froid. Le rythme est meilleur, les visuels sont réussis, et on se laisse vite prendre au jeu. Alors, du coup, qu'est-ce qui marche, dans cette histoire vieille comme le monde ? Et bien tout d'abord, il y a les personnages. C'est quand même le plus important, les personnages, dans une série télé, et « Falling Skies » s'en sort plutôt bien en les développant plus en avant dans cette seconde saison. Oui, Tom Mason est l'archétype du brave universitaire, mais diable, que Noah Wyle arrive à le rentre charmant et sympathique ! Et que dire du travail de Will Patton, dont le personnage du capitaine Weaver gagne de plus en plus de dimension au fil des épisodes, et dont l'évolution est un réel plaisir à suivre ! Et je rajouterai également que la dynamique de la relation Tom Mason-Dan Weaver est sans doute l'arc narratif le plus réussi de la saga pour l'instant ! Cerise sur le gâteau : les enfants Mason ne sont pas spécialement insupportables, comme peuvent l'être les jeunes dans d'autres séries qui se basent sur du drame facile et éculé. On échappe pas à quelques écueils du genre entre Ben et son père, mais Hal reste un jeune homme intéressant à suivre, ne serait-ce que parce qu'il ne passe pas son temps à s'opposer à l'autorité comme tant d'autres persos du genre dans d'autres histoires : non, Hal est un perso responsable qui fait de son mieux pour vivre avec et s'adapter à l'autorité. Et si les autres personnages -comme le docteur Glass ou la fripouille qu'est John Pope- sont développés avec moins de consistance et de régularité, ils n'en restent pas moins assez bien posés pour ne pas ennuyer le spectateur. Le scénario global, lui, passe petit à petit de « les braves résistants humains se battent contre les méchants aliens » à « les résistants humains ne sont pas si braves, et font de leur mieux pour essayer de vivre ensemble et de s'adapter à ce monde nouveau et dangereux ». Bon, ce n'est pas encore la parabole sociale de la SF qu'a pu être « Battlestar Galactica », mais la dynamique et le fonctionnement d'un groupe de survivants dans un monde en ruine est plutôt bien explorée, et donne même lieu à un twis plutôt sympa au cour de la seconde saison. On s'attache à cette Second Mass, et on se laisse prendre aux relations que nouent ces personnages entre eux et, surtout, la volonté et l'ingéniosité dont ils font preuve pour survivre. Quant au vils aliens, et bien on peut dire qu'ils sont visuellement assez réussis, comme la plupart des effets spéciaux de la série. Ils ne gagent en développement qu'au cour de la saison deux également, et disposent eux aussi de leur petit twist bienvenue ; et puis, mention spéciale concernant le fait que leur dirigeants ne se baladent pas à poil sur terre. Parfois, il suffit d'un détail comme celui-ci -des aliens avancés qui ont aussi découvert les vêtements- pour tirer, même légèrement, son épingle du jeu. Mais ce qui fonctionne le mieux, à mon avis, c'est la formidable ambiance de la série. Discrète dans la saison une, elle fonctionnait déjà plutôt pas mal avant de fleurir et de porter ses fruits dès le premier épisode de la seconde saison : on s'y croirait ! Il y a un véritable côté post-apocalyptique, avec ses villes en ruine abandonnées qui fonctionne très bien. Un tel setting est attendu dans une série du genre, mais elle est ici véritablement bien employée, et contribue à donné à « Falling Skies » sont véritable caractère. Ce n'est plus tant la lutte contre les aliens qui pique mon intérêt, mais le simple fait de voir la Second Mass évoluer dans les ruines de leur monde, traversant des décors qui rendent de manière impressionnantes ce sentiment de fin du monde moderne, et utilisant la moindre ressource de son environnement pour survivre. Pour les amateurs de jeux vidéos, j'ai même envie de dire que l'ambiance générale n'est pas sans rappeler celle de l'excellente série des « Fallout » ; et de ma bouche, croyez bien qu'il s'agit là d'un compliment des plus impressionnants ! Et c'est dans cette ambiance que l'on apprend à aimer ces petits personnages, à les regarder survivre, tout simplement et à faire de leur mieux pour vivre en société quand, justement, la société globale, mondiale, a disparu. Et si la série se passe bien aux USA, je n'ai pour le moment pas noté de patriotisme trop flagrant ou exagéré ; il est là, bien sûr, on ne peut pas l'éviter, mais il sait se faire discret et rester en second plan. Et dans une série, dans une histoire du genre, ça reste des plus appréciables !

 

Bref...

 

Les +

 

-ça commence par une histoire vieille comme le monde, mais qui finit petit à petit par être pas trop mal racontée, avec sa véritable marque de fabrique

 

-les personnages sont assez attachants pour qu'on s'intéresse à ce qui leur arrive, avec un GROS point pour la dynamique de la relation Mason-Weaver

 

-une ambiance de folie dès les premiers instants de la saison deux (LE point le plus fort de la série, vraiment!)

 

-une réalisation et des effets vraiment corrects (mention spéciale aux décors qui sont les premiers à contribuer à l'ambiance de folie précitée)

 

-une série de SF, c'est assez rare, une série de SF qui se révèle de plus en plus solide, c'est encore mieux ; et puis c'est parfait comme série estivale

 

Les -

 

-pas mal de grosses ficelles tout de même, dans cette histoire d'invasion alien assez classique

 

-certains personnages moins développés que d'autres

 

-il faut réussir à tenir toute la saison une avant de réellement sentir s'éveiller son intérêt

 

Bref, « Falling Skies » ne sera pas pour tout le monde ! Cette série comblera avant tout les amateurs de SF qui trouvent qu'elle est trop peu présente à la télévision, et ne récompensera que les plus patients d'entre eux tandis que ceux qui attendent une pleine originalité et un rythme percutant auront sans doute abandonné le navire en cour de route. Mais pour les patients, donc, dès le début de la saison deux, la série trouve réellement ses marques et propulse sur le devant de la scène une ambiance magnifiquement retranscrite. Pour le reste, ça la joue tout de même assez « safe », il faut le dire, mais il y a le mauvais « safe » paresseux et sans passion, et le bon « safe » qui essaie, fait de son mieux et finit par arriver à se faire remarquer ; « Falling Skies » fait assurément partie de cette seconde catégorie à mes yeux. Une bien bonne alternative au manque de séries estivales, en sommes, et dont la qualité ne cesse de s'améliorer et de surprendre à mesure qu'avance cette deuxième saison (et une saison trois a déjà eu on feu vert ; comme quoi, cette série réussit à trouver son public là où d'autres du même genre auraient sûrement échoué) !

     

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