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Lucie 6

Allez, l'exercice continue! J'ai senti aujourd'hui la baisse de régime qui m'est coutumière dès que j'essaie de maintenir mon attention plus de deux jours sur la même histoire, mais je tiens bon: une page minimum! o/ Et donc, voici:

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A l'intérieur, le train ne payait pas de mine. Les cloisons intérieures étaient du même métal que l'extérieur, et tout était pensé pour être robuste et pratique. A part au sein de Domaine où le décorum régnait, symbole de temps anciens et élégants d'avant la colonisation, l'Hégémonie n'avait jamais accordé une grande importance à l'esthétique. Les belles choses, surtout délicate et raffinées, étaient un luxe rare sur un monde où tout devait être fait pour durer. Mais malgré tout, il y avait quelque chose de si surréel à se tenir là, à l'intérieur de fameux train, que même Martha ne pouvait y rester insensible. Maintenant qu'elle avait enfin posé le pied à bord, elle avait enfin l'impression que ce nouveau départ n'était pas qu'un rêve, et l'excitation qui faisait depuis longtemps rage chez sa fille commençait à la gagner. Arthur Kent, lui, avait l'air plutôt étonné, mais Martha en était venue à conclure que c'était là son air habituel. Il donnait toujours l'impression de ne pas être vraiment à sa place, comme s'il n'était jamais assez sûr de lui pour le savoir. Mais il y avait aussi chez lui quelque chose de doux et, réellement de bonne humeur pour la première fois depuis longtemps, Martha s'amusa lui prendre le bras, l'arrachant à quelque rêverie.

-Allons-y monsieur Kent !

-Hein ?

-Si vous voulez bien me suivre, votre voiture est juste là ! leur dit Ed Travers, désignant la porte devant laquelle trépignait Lucie. Travers appuya sur un bouton, et la lourde porte -Martha remarqua qu'elle était particulièrement épaisse- s'ouvrit avec un sifflement.

-Choisissez les places qui vous conviennent, et n'hésitez pas à vous installer confortablement : si tout va bien, nous devrions accomplir le trajet en à peu près sept heures. Le climat extérieur ne permet pas de maintenir une grande vitesse, mais d'arriver à bon port lentement mais sûrement. Croyez moi, vous ne voudriez pas risquer un accident à la surface d’Éclat ! Rester bloqué là-haut, au milieu de la voie, n'a rien d'amusant. Mais inutile de s'inquiéter ! Les cabinets sont à l'avant de la voiture, et un chariot passera avec des rafraîchissement et des sandwichs.

Travers débitait son discours avec l'adresse de celui qui l'avait déjà fait des centaines de fois, et il faisait de son mieux pour insuffler dans chacun de ces mots ce qu'il espérait être une énergie communicative. A vingt-huit ans, il estimait avoir fait ses preuves dans sa branche et espérait qu'il n'aurait plus beaucoup de tels voyages à effectuer avant de prétendre à une promotion, idéalement dans les services publics de Domaine. Mais en attendant, il essayait de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et cette volée de passagers n'avait pas l'air aussi pénible que d'autres l'avaient été. Il décocha même un sourire plein d'espoir à Martha Robbins, qu'il trouvait plutôt jolie, mais elle ne sembla même pas le remarquer et Travers se retrouva face à Arthur Kent, qui lui souriait en retour, s'imaginant lui retourner la politesse. En voilà un qui n'avait pas l'air malin, se dit le responsable Travers, qui n'en perdit pas ses moyens pour autant et reprit sa présentation :

-Vous trouverez des compartiments à bagages au-dessus de vous, sous le plafond. Ils devraient être assez grands pour contenir la plupart de vos affaires, mais des espace de stockage pour des volumes plus conséquents sont disponibles, adressez-vous à moi si besoin est. En fait, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis votre homme. Si je ne suis pas présent dans le wagon, il vous suffit d'appuyer sur un des boutons situés à l'entrée ou à la sortir pour me signaler que vous avez une requête. Ah, sachez aussi que votre compartiment est aussi chauffé que possible, mais qu'il risque malgré tout de faire un peu frais suivant les conditions extérieures lors du voyage. Le froid d’Éclat a tendance à se répandre partout, mais c'est bien la seule chose, ahahah (il marqua une brève pause puis, voyant que personne ne réagissait, il reprit, à peine décontenancé). Une couverture isolante st placée sous chaque siège pour les plus frileux, mais si vous êtes bien habillés, l'inconfort devrait être minimal. De la lecture et divers jeux sont à disposition, bien sûr, et vous êtes libre de circuler dans la voiture qui vous est allouée. Voilà mesdames et messieurs, je crois que j'ai fait le tour. Installez-vous, et nous devrions partir dans une dizaine de minutes, un quart d'heure tout au plus. En attendant, j'ai d'autres tâches à effectuer, je vais vous laisser prendre vos aises tranquillement. N'oubliez pas le bouton si vous avez besoin de moi !

Et, dans un dernier sourire poli par des années de pratique, Ed Travers se retira, disparaissant derrière la lourde porte qui s'était ouverte à nouveau, et les passagers purent s'acclimater à leur nouvel environnement dans le calme. La voiture était partagée en deux rangées de places séparées par un large couloir. Les sièges étaient par groupe de quatre, se faisant face les uns aux autres. Il devait y avoir entre trente et quarante places en tout, mais elles étaient loin d'être toutes occupées. Au premier coup d’œil, Martha ne fut même pas sûr d'arriver à dix personnes. Ils n'allaient pas risquer la promiscuité, et elle se détendit à cette pensée ; malgré toute une vie passée dans les ruelles étroites des vieux quartiers de l'Hégémonie, elle ne s'était jamais vraiment habituée à ce qu'on empiète sur son espace vital. Et pour ne rien gâcher, les fauteuils semblaient relativement confortable : ils avaient l'air d'être fait en une sorte de cuir d'un rouge passé et s'ils étaient aussi anciens que le reste du train, ils étaient aussi bien entretenus. Des plaques pouvaient être dépliées entre les sièges pour faire office de petites tables, et des lampes étaient disposées à intervalles réguliers sous les compartiments à bagages. Tout contribuait à donner une impression de sécurité, l'imposant train d'acier allant bientôt devenir la forteresse mobile qui les protégerait de l'extérieur. Quant à Lucie, elle n'avait accordé aucune importance aux sièges épais, aux cloisons grises, aux autres passagers qui rangeaient leurs bagages au-dessus de leur tête, parce qu'elle s'était immédiatement précipitée vers une des choses les plus incroyable qu'elle ait jamais vu : là, contre la cloison qui séparait deux groupes de sièges qui se faisaient face, il y avait une fenêtre.

Commentaires

  • Je viens de rattraper mon retard (autrement dit, de lire les 4 derniers chapitres), et... j'en redemande!! :D
    Je suis juste fan de l'ambiance que tu arrives à rendre, et maintenant j'ai hâte de découvrir ce qui va se passer durant le trajet + ce que les Robins vivront à Haven ^^

  • Merci!^^ Content que l'ambiance marche bien! o/

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