Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nikita

 

Encore un petit interlude, parce que je viens de terminer de regarder l'épisode de la semaine de la fantastique série qu'est « Nikita », au son de la chanson « Never Let Me Go » de Florence and the Machine. Et du coup, et bien j'ai envie de parler un peu ici. De « Nikita », donc (ceci dit, « Florence and the Machine » c'est excellent aussi : ça, c'est de la bonne musique qu'il est toujours agréable de voir -ou plutôt d'entendre- utilisée dans tel ou tel programme télé) ! Parce que cette série, c'est quand même parmi ce qui se fait de mieux dans le domaine riche et fertile des séries télévisées. Carrément, et ouais, je n'ai pas peur des mots ! Pourtant, il aura fallu lui donner le temps de me laisser convaincre, car quand je m'étais attaqué à la première saison suite à de très bonnes critiques du site IGN (qui m'aura entre autres fait découvrir « Supernatural » ou « Parks and Recreation », donc pour moi une bonne base sur laquelle me fier), je ne m'attendais pas à grand chose. Après tout, il s'agit ici d'une énième série de la chaîne américaine CW, où tous les acteurs ont des allures de mannequins et où l'esthétisme global mise sur cet accent « beautiful people ». En plus, le genre est celui de l'espionnage et de l'action, et ces derniers ne font pas vraiment partie des critères qui retiennent mon attention... Aussi, mon histoire d'amour connut des débuts un peu difficiles, le temps que je prenne le temps de m'immerger dans l'ambiance de cette série, d'apprendre à mieux connaître ses personnages et à apprécier tous les niveaux de l'intrigue. Et maintenant que la saison trois a débuté ce mois-ci avec ses deux premiers épisodes, je peux sans trembler annoncer que la télévision tient là un véritable bijou d'orfèvre, avec plus de carats qu'il n'en faut pour contenter le public le plus exigeant !

 

Il faut savoir qu'à part le nom et la thématique de base, la série n'a visiblement pas grande chose à voir avec la saga dont elle est le remake moderne, à savoir la franchise du film et de la série « La Femme Nikita ». L'héroïne a le même nom et le cadre est semblable dans ce qu'il a de basique mais, au-delà de ça, cette nouvelle mouture a su se créer une identité propre et terriblement efficace. Quant à savoir ce que cela vaut par rapport aux originaux d'époque, je suis mal placé pour le savoir, n'y ayant jamais jeté un œil. Aussi, ce dernier était tout frais, tout neuf, quand j'ai décidé de donner sa chance à cette série et bon sang, ce que j'ai bien fait ! Et pourtant, comme dit plus haut, le pitch de base n'avait rien pour me transcender : Nikita est une recrue formée par l'organisation gouvernementale secrète « Division » pour assassiner des cibles jugées dangereuses par le gouvernement en question. Hors, « Division » finit par devenir une véritable organisation criminelle usant de ses agents pour son profit personnel et Nikita, décidée à leur faire payer la vie qu'ils lui ont volée en faisant d'elle un assassin contre son grès, s'évade. Dès lors, elle n'a plus qu'un but : faire tomber « Division », en y infiltrant une jeune recrue entraînée par ses soins. Oui, dit comme ça, j'avoue, ce n'est pas très sexy, comme scénario. On a peu l'impression d'en avoir vu mille variante, et on s'attend à une bête série pleine d'action et de filles sexy, le tout sur fond d'explosions. Malheureusement, c'est un peu comme ça que la présente également le marketing pour cette série, que je juge désastreux : quand on voit les jaquettes des coffrets dvds ou un trailer, par exemple, on est loin du produit fini... Car au-delà de ce point de départ en apparence peu brillant se cache un véritable bijou.

 

Derrière l'esthétique typiquement « CW », avec en têtes des acteurs tous séduisants (mais très loin d'être mauvais, c'est même tout le contraire), se cache une historie ficelée aux petits oignons. C'est bien simple, en terme de travail du scénario, « Nikita » est sans-doute l'une des séries les plus brillantes et efficaces tellement c'est bien écrit. Je le redis : du vrai travail d'orfèvre. Ne comptez pas y déceler beaucoup de plot-holes et d'incohérences, d'autant plus quand la plupart d'entre eux se font élucider au fil du temps. Le rythme est magistralement exécuté, et c'est là la grande force de la série, ainsi que d'une certaine manière son originalité : elle n'a jamais peur de se renouveler, et n'attend pas le cliffhanger d'une fin de saison pour changer la donne. Non, la donne est changée plusieurs fois par saison, tellement les retournements de situation sont nombreux -et ce sans être tirés par les cheveux ! Plusieurs fois au cours d'une même saison, on a l'impression de se retrouver soudain confronté à une sorte de nouvel épisode pilote tellement la situation est retournée de bout en bout. La série n'a jamais peur de surprendre ou de bouleverser son équilibre, et c'est un élément incroyablement rafraîchissant, d'autant plus quand il est aussi bien exécuté que ça. Attendez-vous à être surpris par la vitesse à laquelle les événements se déchaînent, et au brio de leur mise en scène, un autre domaine où « Nikita » excelle. Rien n'est jamais ce que l'on croit, et le chemin est difficilement prévisible, tant les objectifs changent et se modifient, et ce avec une véritable cohérence d'ensemble malgré tout et pratiquement aucun points d'intérêts perdus en chemin (au contraire de « Fringe » par exemple, qui a un peu tendance à vouloir se réinventer tous les six épisodes, mais en oubliant les trois quarts des trames précédentes en cours de route). Cette volonté de ne jamais perdre de temps -ce n'est pas dans « Nikita » que les intrigues traînent en longueur dans le seul but de rajouter plus d'épisodes- donne à cette série un dynamisme fort et, quelque part, très frais, loin de ces status quo souvent trop prononcés dans la plupart des autres séries. Dans « Nikita », il n'y a que peu de status quo, et ce dernier n'est jamais à l'abri de se voir soudainement renversé. Et c'est un régal de voir les nouvelles pistes dans lesquelles se lance la série, comme en ce début de saison trois qui ressemble au début d'une série différente tant elle se réinvente déjà, tout en conservant tout ce qui fait sa force depuis deux saisons.

 

Et quand on ajoute à tout cela des personnages très réussis incarnés par des acteurs de talent, c'est encore mieux ! Maggie Q (Nikita) incarne à merveille la femme d'action, tout en étant capable d'y apporter un côté vulnérable sans trop se perdre dans les clichés du genre. Lyndsy Fonseca est tout aussi bonne dans le rôle d'Alexe, la jeune recrue infiltrée par Nikita dans « Division ». Fonseca est véritablement une jeune actrice de talent (en plus, je l'avoue, d'être sans doute un de mes plus gros crushs d'actrices de ma carrière de spectateurs, en sachant que je n'ai que très rarement des crushs pour des actrices ; yep, cette fille est incroyablement mignonne!). Melinda Clarke (Amanda, la psy de « Division ») est une habituée des rôles de garce façon reine des glaces, qui lui conviennent à merveille, et les hommes ne sont pas en reste entre un Shane West torturé et sa voix rocailleuse (Michael, l'ancien superviseur de Nikita à la loyauté mise à l'épreuve) et Aaron Stanford (Birkhoff, le génie de l'informatique de « Division », qui contribue à l'humour de la série en s'appropriant brillamment le cliché du geek de service sans jamais le rendre insupportable ; l'évolution de son personnage est d'ailleurs un aspect terriblement intéressant de la série). Mais à mon avis, la vedette est volée par le brillant Xander Berkeley dans le rôle de Percy, le terrible type en costume trois pièces qui règne sur « Division ». Doté d'un charisme et d'une présence sans égal, d'une personnalité fascinante et diffusant une véritable menace, Percy est sans doute -pour moi en tout cas- l'un des antagonistes les plus réussis et les plus redoutables de toute l'histoire de la télévision -et voir même de la fiction en général ! Manipulateur, intelligent, rusé, égocentrique, dangereux, il ferait passer le dieu nordique des magouilles Loki pour un vulgaire marchand à la foire ambulante. Percy, c'est l'un de ces méchants qui fascine dès la première apparition, de ceux qui restent toujours en contrôle et qui font le mal avec tellement de classe et de talent qu'on peut parfois se surprendre à avoir envie de le voir gagner. Oui, c'est à ce point : Percy, c'est juste un de ces personnages qui marquent sur tous les niveaux !

 

Bref, au final, tous les ingrédients sont réunis pour proposer une série explosive, intelligente, dynamique, au rythme sans tâche et dotée d'un script aux petits oignons. C'est à mon grand regret l'une des séries les plus sous-estimées par le grand public et sa propre publicité, et tout amateur d'histoire impeccablement construite qui ne prend jamais ses spectateurs pour des idiots se devrait d'y jeter un oeil et de prendre le temps de s'attacher à cet univers où tout peut changer en un instant, et pas seulement en fin de saison dans le but de garder son audience. Vous voulez quelque chose de léché, d'esthétique, de rythmé et, plus que tout, d'intelligent et dotés de vrais personnages forts ? N'hésitez plus, cette série est pour vous ! Pour ma part, je suis plus que convaincu et, même si oui, je sais, je suis parfois trop bon public, là je peux vous assurer que c'est une série qui vaut largement le détour. Ne serait-ce parce que des séries comme ça, aussi dynamiques et ayant aussi peu froid aux yeux que ça concernant son rythme et ses changements, ça ne court pas les rues, et c'est toujours un véritable bol d'air frais dans ce monde parfois un peu saturé de la série télévisée.

 

Les commentaires sont fermés.