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Lucie 42

En ce dimanche quasi-hivernal (neiiiiiiige! o/), "Lucie" continue avec deux pages...et la partie 42 sur ce blog. Et après avoir atteint ce fameux chiffre là, tout est possible!^^

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-Je ne vous cacherai pas que la situation s'annonce difficile. Ce que le caporal Velázquez vient de me raconter change la donne. Son groupe et lui ont été... attaqués. Des créatures rodent manifestement à la surface de ce monde, et elles ont profité de l'ouverture d'un sas de secours pour pénétrer à l'intérieur du train et tuer l'un de mes hommes. Et peut-être même l'apprenti de monsieur Grümman, qui était sortir par l'un de ces sas pour essayer d'atteindre les machines et trouver ce qui cloche. Fort heureusement, le caporal et ses camarades ont put verrouiller derrière eux dans leur retraite, et nous devrions être à l'abri tant qu'on ne laisse aucun moyen de nous atteindre à ces créatures. Pour votre sécurité, je demanderai à chacun d'entre vous de ne pas quitter ce wagon et ce sans exception. Inutile de tenter le diable. Le chauffage fonctionne encore dans cette voiture, et il y a assez de couvertures et de matériel pour prétendre au confort de tout le monde.

-Tout ça c'est très bien, intervint Martha Robbins. Elle s'était naturellement glissée dans le rôle de représentant des civils à bord, personne n'y trouvant à redire. Mais qu'est-ce que nous sommes censés faire ?

-Attendre. D'ici quelques heures, Haven verra bien que nous ne sommes pas arrivés. Les retards sont fréquents à cause du temps, il n'est pas rare que le train reste longtemps bloqué. Au pire, je pense qu'il leur faudra une journée pour se dire qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche, du moins selon le protocole. Dans l'intervalle, je ne vois pas l'utilité de courir le risque d'aller relancer les machines nous-mêmes avec ces bestioles dans les parages. Nous avons beau être armés, nos munitions ne sont pas inépuisables et mes hommes me disent que ces choses ont la peau dure. Je pense que personne n'a envie de s'y frotter à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Et pour le moment, je pense que ce n'est pas le cas.

Il vit que Martha s'apprêtait à parler à nouveau, et il leva la main pour l'interrompre avec un bref sourire, anticipant sa demande :

-Concernant nos réserves, nous avons largement de quoi tenir une journée si besoin est, même plus. D'après monsieur Grümman et monsieur Travers, la nourriture est entreposée entre notre voiture et celle de tête, et nous n'avons qu'à y piocher. Ce n'est pas de la grande cuisine, c'est clair : les archives racontent que les plats servis à bord durant un voyage, que ce soit par air, mer ou terre n'ont jamais été reconnus pour le saveur, et je crains que cela soit inchangé même aujourd'hui, sur Éclat.

Quelques gloussements se répandirent parmi les passagers, profitant de l'assurance du major pour commencer à se détendre un peu. Ils avaient bien besoin de trouver un peu d'humour là où ils le pouvaient. A son tour, John Horst se leva et prit la parole :

-Le major a raison, nous avons de quoi prendre notre mal en patience. La perte du soldat Moore est une tragédie, et nos prières se doivent d'accompagner le jeune Stan Detroit. Quant à nous, tant que nous restons unis devant l'épreuve, nous saurons la traverser comme les hommes -et les femmes- que nous sommes. Ensemble, dans ce wagon, nous serons à l'abri. Et si certains d'entre vous finissent par trouver le temps trop long, je rappelle à tous que je suis un excellent joueur de poker et que je ne suis jamais contre l'idée d'affronter des adversaires à ma mesure.

D'autres petits rires fusèrent, et Canton Adams lui-même se permit un vrai sourire, avant de reprendre à la suite du prêtre :

-Merci John. Vous l'avez entendu, mais méfiez-vous : je crois que le caporal Velázquez y a déjà perdue une partie de sa solde. Alors prenez vos aises, autant que faire ce peut, et ne vous inquiétez pas. La situation est peut-être exceptionnelle -et dans une certaine mesure dangereuse, je ne vous le cacherai pas- mais nous nous en sortirons.

Il signifia la fin de son discours d'un hochement de tête appuyé et balaya tous les passagers du regard. Puis il fit signe à ses soldats de le rejoindre, et ne fut pas surpris de voir Martha Robbins les suivre.

-Situation ?demanda-t-il en premier à Jung Sungmin.

-Madame Miguel ne va pas pas fort, j'ai même l'impression que c'est de pire. Je fais tout ce que je peux pour la stabiliser, mais je ne sais pas combien de temps elle va pouvoir tenir sans soins plus poussés.

-Espérons que nous n'aurons pas à répondre à cette question. Marsters ?

-La blessure n'est pas profonde. J'ai nettoyé et refermé la plaie, et je garde un œil dessus, mais je ne m'inquiète pas trop. Il a eu de la chance.

-Il s'en est bien tiré en tout cas, il s'est comporté à merveille pour un simple civil, intervint Velázquez. Pas comme cette couille molle de Travers.

-Au moins nous savons sur qui compter en cas de grabuge, et qui laisser à l'écart. Que puis-je pour vous, Martha ?

-Tout ça c'est très bien, et on est mieux ici que dehors, mais vous n'avez pas mentionné le saboteur...

Le regard déterminé, les mains sur les hanches, elle était l'image même de celle qui n'allait pas s'en laisser compter, et Adams fut une fois de plus impressionné.

-Nous n'avons que des soupçons pour l'instant.

-Vous savez très bien que le train n'a pas pu s'arrêter tout seul, pas comme ça. Grümman le sait, Paul le sait, tout le monde le sait.

-Peut-être. Non, vous avez raison, il n'y a pas vraiment de doute. Mais je ne vois pas l'intérêt de sans cesse le rappeler aux autres, surtout dans la situation dans laquelle nous sommes. Et puis il y a des chances pour que ces créatures l'aient trouvé les premières et dans ce cas, le problème est réglé.

-Ou...? insista Martha, et Adams poussa un bref soupir, sachant où elle voulait en venir.

-Ou il se cache parmi nous. A vrai dire, il est même possible qu'il ait bénéficié de l'aide de Stuart pour passer plus loin dans le train, notamment le wagon où nous étions stationnés. Des éléments s'additionnent en cette faveur, et je ne serais pas étonné que cette petite fouie y ait été pour quelque chose. Si il fait partie de tout ça, il a peut-être même agi seul mais j'en doute, se salir directement les mains n'est pas son genre. Et il ne risque plus de nous donner des réponses... Si je vous dis tout ça, c'est parce que je sais que je peux avoir confiance en vous, Martha, et que vous ne me lâcheriez pas la grappe tant que je ne vous aurai pas tout dit. Et puis au point où nous en sommes, les secrets sont inutiles.

-Si j'insiste, c'est parce que j'ai une petite fille à protéger, et que je ne suis pas à l'aise à l'idée qu'un criminel se trouve à bord du même train qu'elle. Les créatures dehors, c'est une chose, mais un individu comme ça parmi nous, c'en est encore une autre, et je crois savoir ce qui est le pire...

-Nous allons garder un œil sur Lucie, vous le savez. Nous n'allons pas laisser quoi que ce soit lui arriver, à elle ou à n'importe qui d'autre. Je refuse de perdre quelqu'un de plus.

-Très bien, je vous crois. Et je pense que nous sommes en de bonnes mains. Je le pense vraiment.

Elle sourit, serra le bras d'Adams, et s'en fut aussitôt rejoindre sa fille.

-Et bien, quelle femme...commenta Velázquez, tandis que le major se grattait la tête.

-Vous l'avez dit, caporal... Attendez, qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

-Oh, rien.

-Il ne veut jamais rien dire, major, fit le caporal Jones, mais elle souriait elle aussi à présent.

-Personne ne veut rien dire du tout, continua Paul Ravert.

-Rien de rien, c'est pas notre genre, renchérit Sungmin.

Canton Adams grogna entre ses dents, et décida de changer de sujet :

-Bon, comme prévu, nous allons prendre notre mal en patience le temps qu'il faudra. Ouvrez l’œil, et le bon. Ravert, j'aimerais que vous planchiez avec Marsters sur la manière dont on pourrait théoriquement relancer les systèmes de ce transport. Parce que si rien de bouge, nous devrons bien tenter une sortie en direction de ces foutues machines. Mais c'est vraiment si nous devons finir par envisager le pire. Je préfère être bien préparé si besoin. Jung, vous ne quittez pas vos patients d'une semelle : vous êtes le dernier que j'ai envie d'envoyer crapahuter dans un train plein de bestioles mangeuses d'hommes.

-Pas d'objections, major. Bon plan, si j'ose dire.

-Et pour le reste ? On ne va vraiment pas creuser la piste du saboteur?s'enquit Samantha Jones.

-S'il est vraiment parmi nous, il cache bien son jeu. Et nous avons les moyens de le contenir s'il se dévoile.

-Vous pensez vraiment que Stuart était dans la combine ?

-Entre le tabac hors de prix et son attitude générale, il y a de fortes chances pour que ce soit le cas. Et il aura payé le prix fort. Mais focalisons-nous sur ceux qui sont encore là. Paul, j'aimerais aussi que vous alliez voir comment sortir Grümman de la voiture de tête. Nous pourrions avoir besoin de lui, et je pense qu'il sera content de ne plus être bloqué tout seul dans son coin.

-Bien major.

-Et pour le reste ?

-On attend, Velázquez. Pour le reste, on attend.

Commentaires

  • Ah, ce suspens...!

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