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Lucie 64

Un p'tit bout de plus!

 

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Kenneth Marsters poussa la deuxième porte depuis qu'il avait quitté le wagon des passagers en compagnie de Paul Ravert, et le soldat entra le premier dans la nouvelle voiture, en position de combat. Il balaya la semi-pénombre de la voiture éteinte de la lampe de son arme et, lorsqu'il jugea l'endroit sûr, il fit signe à Marsters de le rejoindre. L'ingénieur marchait lentement, prudent ; il avait toute confiance en Ravert, mais il ne baissait pas sa garde pour autant, restant vigilant. Mais le chemin semblait pour le moment relativement sûr. Quand le major avait finalement donné l'ordre aux deux hommes de se rendre aux machines, cela faisait quelques heures qu'on n'avait entendu les créatures rôder de l'autre côté de la première porte ou se jeter contre des cloisons. De la voiture de tête, Daniel Grümman n'avait plus énormément de contrôle sur l'ensemble du train, mais il avait pu rediriger une partie des réserves d'énergie vers l'arrière. Cela affectait le système de chauffage, qui serait du coup presque inexistant du côté des passagers, qui s'étaient emmitouflé de leur mieux. Marsters lui-même avait passé un des manteaux isolants de secours pris dans les réserves du train, et Ravert portait une cape militaire du même tonneau par-dessus sa tenue de sortie bien épaisse.

-Un wagon de plus, toujours rien à signaler, annonça Ravert dans sa radio à l'attention du major Adams. Nous continues notre progression.

-Bien reçu Ravert, restez prudents.

-Toujours, major.

Il y avait dans tout ce protocole militaire quelque chose de rassurant, songeait Marsters. L'ingénieur n'avait jamais recherché une vie bien cadrée, et il n'était pas un adepte des protocoles, d'où qu'ils viennent, mais dans la situation présente, il s'en accommodait plutôt bien.

-Cela fait longtemps que vous servez? demanda-t-il sur le ton de la conversation à Ravert. Il aimait bien le soldat, et il était curieux d'en apprendre plus sur l'un de ces hommes en uniforme.

-Six ou sept ans, je pense. Je n'ai pas une très bonne mémoire des dates ; il faudrait demander à Sungmin, on s'est engagés ensemble. C'était surtout son idée.

-Sungmin est un chic type. Et il sait y faire. Il n'était pas très content que je me joigne à cette petite escapade.

Ravert sourit, avec une tendresse qui n'échappa pas à Marsters, qui ne prêtait habituellement aucune attention à ce genre de choses.

-Sung n'abandonne jamais un patient.Et il peut se montrer redoutablement autoritaire quand il le veut.

-J'ai remarqué, oui. Lui et vous, vous êtes...proches ?

Marsters se sentit un peu gêné, de ne pas savoir comment verbaliser sa question correctement, il avait peur de se montrer trop indiscret, ou grossier. Mais il était juste curieux. Il l'avait toujours été, et cela lui avait joué un mauvais tour plus d'une fois. A son grand soulagement, Ravert se contenta d'un rire bref, plus amusé que courroucé.

-Oui, nous le sommes. Techniquement, le règlement fronce les sourcils sur les relations au sein d'une même escouade, mais la plupart des officiers ferment les yeux. Adams n'a jamais jugé bon de nous séparer, Sung et moi. On ne l'aurait pas bien vécu, sinon. Où il va, je vais. Et vice-versa. On est inséparable depuis...toujours, j'ai l'impression.

-Vous avez de la chance. Une telle rencontre... C'est une belle chose.

-Et vous Ken, personne de spécial que vous avez laissé au complexe ? Ou une jolie fille qui vous attend à Haven, peut-être ?

-Je n'ai jamais...je n'ai jamais vraiment accordé beaucoup d'attention à ces choses-la. J'ai assez de défis sur mon plan de travail...

-Mais ? Je sens venir le mais, un bon mais ! Ravert souriait de toutes ses dents tandis qu'il les guidait d'un pas prudent à travers le wagon. Ils atteignirent la nouvelle porte de séparation, et le soldat se mit à genou pour travailler sur le verrou. Au contraire des portes extérieures, fermées par le système même, il n'y avait plus que les mécanismes pour fermer les internes.

-Et bien, disons que lorsque j'ai su que le docteur Ariani était l'une des personnes à l'origine du projet Haven, je me suis dit que j'avais bien envie de faire partie de l'aventure. Marianne -c'est son nom- et moi, on était... plutôt proches durant nos études. Mais je me suis laissé absorber par ces dernières, et ...disons que j'ai laissé passer ma chance. Mais le temps passe, et quand j'ai vu que je pouvais briguer un poste là-bas...

-Vous avez bien fait, Ken.

-Peut-être. Mais je pense que ça n'a plus vraiment d'importance...

Kenneth grimaça de douleur et changea son bras blessé de position, essayant d'en trouvant une un peu plus confortable pendant que Ravert continuer de travailler sur la porte.

-Pourquoi est-ce que vous dites ça ?

Kenneth se massa le bras et, la mine sombre, sembla sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa au dernier moment.

-Ah, c'est bon ! s'exclama Ravert, coupant court de toute façon. Je vais l'ouvrir, préparez-vous.

L'ingénieur serra plus fort le pistolet dans sa main valide ; Adams lui avait fourni l'une des armes de rechange de l'escouade, au cas où. Marsters n'était pas sûr d'en faire un usage flamboyant si besoin était, mais le simple fait de le tenir le rassurait. Un peu.

-Je suis prêt.

-Ok, on avance.

Ravert poussa la porte, arme en avant. Le nouveau wagon était plus sombre que le précédent, dépourvu de fenêtres et les lumières hors d'usage. Le faisceau de la lampe de Ravert perça les ténèbres, mais ce fut le son qui les avertit en premier. Ils entendirent un sifflement guttural, et un grondement sourd. La seconde d'après, la bête attaquait.

Commentaires

  • Hiiii, elle m'a manquée, cette série... vivement la suite! =)

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