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Séries/Sagas - Page 2

  • Sleepy Hollow

    Et hop, une nouvelle review, comme ça, en passant!^^

     

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    Sleepy Hollow

     

    Soyons francs. Sur le papier, cela n'aurait jamais dû marcher. Même en images, comment ne pas imaginer que cela puisse ne donner, qu'au mieux, une série nanarde sans réelle substance ? Quand la première bande-annonce a été diffusée sur la toile, j'ai rigolé, comme beaucoup : pas suite à un amusement sincère, mais de ce rire un peu jaune qu'on réserve à un produit qui n'est drôle que par erreur. Que savions-nous alors, qu'avions-nous vus ? Ichabod Crane -le héros de la célèbre histoire de cavalier sans tête écrite par Washington Irving (dont l'adaptation récente la plus connue reste sans nul doute le bon film « Sleepy Hollow » de Tim Burton)- se retrouvant projeté à notre époque, en compagnie du fameux cavalier sans tête. Un cavalier qui s'arme aussitôt de fusils à pompe et de cartouchières dans le but de faire venir l'apocalypse, la vraie, la biblique ; car on nous dit qu'il s'agit carrément d'un des quatre cavaliers de l'apocalypse (la mort, pour être précis). Et notre héros hors du temps qui se retrouve forcé à faire équipe avec une jeune policière américaine pour contrer les forces du mal et l'avènement du terrible démon Moloch.

     

    Ouaip, si à ces quelques lignes vous n'êtes pas convaincu, je ne vous en voudrai pas. Moi-même, je n'y croyais pas. Mais ce qui ressemble au pitch d'un vieux film de série z ou au synopsis d'une fanfiction issue des délires les plus fous ne tarde pas à surprendre dès ses premiers épisodes...pour devenir une des meilleures surprises de l'année 2013 en terme de nouvelles séries. Et je suis le premier surpris à l'avouer ! Je n'avais d'ailleurs aucune intention de m'y mettre, jusqu'à ce que plusieurs reviews positives ici et là et l'encouragement d'amis enthousiastes me poussent à y jeter un coup d’œil guère motivé, par simple acquis de conscience (un peu comme ce qui m'avait poussé à lire au moins le premier « Twilight » : je ne vais quand même pas dire du mal d'une œuvre que je n'ai jamais lue!). Et bon sang, qu'est-ce que j'ai bien fait de céder ! Une fois mes dubitatives barrières vaincues, je me suis laissé emporter par le charme certain de cette série qui représente à merveille ce qu'on peut attendre d'une série télévisée tout simplement fun, et étonnamment bien écrite, surtout en ce qui concerne ses personnages et les relations qu'ils tissent entre eux.

     

    Et puisque l'on parle des personnages, présentons-les un peu plus en détail, de même que le contexte de la série. « Sleepy Hollow » nous narre donc les aventures d'Ichabod Crane , qui se réveille en 2013 non loin de la ville éponyme, après un peu plus de dieux siècles sous le coup d'un sortilège. Anglais ayant rejoint les futurs américains lors de la révolution, il combattit un terrible adversaire servant les britannique : un soldat réputé imbattable dont il coupa la tête avant de manquer mourir lui-même. Plongé dans un sommeil magique par sa femme Katrina, une sorcière bénéfique, il ouvre les yeux sur notre époque, sans savoir pourquoi ni comment. Au même moment, son adversaire devenu le cavalier sans tête resurgit elle aussi, prête à semer la mort et la désolation sur son passage. Sa première victime ne sera autre que le partenaire de l'autre protagoniste principal de l'histoire, la policière Abby Mills. Tous deux formeront rapidement un duo soudé et efficace, apprenant par la même occasion qu'ils ne sont autres que les deux « témoins » censés se dresser face à l'apocalypse, dont le cavalier sans tête représente le premier héraut. Crane doit s'adapter à cette époque nouvelle tout en acceptant la vie laissée derrière lui, tandis qu'Abby lutte tout d'abord avec son scepticisme face à toutes les choses étranges qui se produisent, ainsi qu'avec son passé et la mystérieuse figure démoniaque que sa sœur et elle auraient croisée dans les bois, alors qu'elles étaient adolescentes... Nos deux héros n'ont alors de cesser de lutter contre le cavalier et toutes les autres créatures surnaturelles qui s'attaquent à la petite ville de Sleepy Hollow, à l'apparence si tranquille. Sorcières, démons, golems, ce ne sont là que quelques exemples des terribles adversaires qui œuvrent dans l'ombre pour faire régner la terreur et la mort sur Terre.

     

    Avec un scénario si fourre-tout et, il faut le dire, trop gros pour être vrai, qu'est-ce qui fait que la série marche si bien ? Et bien il faut sans conteste s'attarder sur les personnages, leurs relations et le jeu des acteurs qui les incarnent. Tom Mison (Ichabod) et Nicole Beharie (Abby) partagent une véritable alchimie à l'écran dès leur première rencontre, une alchimie rendue d'autant plus efficace et plaisante du fait qu'à aucun moment une romance ne se met en place. C'est quelque chose de rafraîchissant, qui nous épargne l'éternelle dynamique du « vont-ils oui ou non se mettre ensemble ? », et qui permet d'explorer les bases d'une amitié homme-femme sincère, ce qui n'est pas si courant que ça et ce même à l'époque actuelle. Dans le rôle d'un homme projeté dans une époque nouvelle et inconnue, Mison excelle sans jamais en faire des tonnes : son adaptation progressive à notre technologie et à nos coutumes actuelles ne prend jamais le devant de la scène et ne sombre jamais dans le gag facile. Les interactions d'Ichabod avec ce monde nouveau sont la source principale de l'humour de la série, et sont toujours empreintes de finesses et ne se reposent certainement pas sur la base de « l'homme du passé ouvrant grand la bouche et les yeux devant la moindre chose nouvelle, avant de demander pourquoi de petits hommes sont dans un écran de télé ». Ichabod reste un homme éduqué et plein d'esprit qui ne tarde pas à s'adapter, tout en se laissant désarçonner par les slim jeans ou l'obsolescence programme des téléphones portables. Tom Mison campe le portrait d'un homme distingué, honorable et déterminé, tout en lui donnant la subtilité nécessaire à un homme ayant perdu tout ce qui faisait sa vie avant le grand sommeil. De son côté, Beharie n'est pas en reste, avec une policière prête à tout pour comprendre quel est le mal qui menace sa ville...et le monde. Abby est l'archétype de la femme moderne forte et capable, mais un archétype réussi. Son attitude cartésienne est peu a peu remise en question, et il ne lui faudra pas longtemps pour accepter les choses étranges et dangereuses qui se produisent tout autour d'elle. Un mystérieux passé n'y sera d'ailleurs pas étranger... Le principal attrait de la série, son moteur, son cœur, c'est la relation qu'elle entretient avec Crane : la formule des buddy movies typiques est ici grandement écourtée, et il ne faudra que peu de temps à nos deux héros pour s'entendre comme larrons en foire...ce qui semble au final plus naturel que nombre d'histoires traînant en longueur. On croit sans la moindre difficulté à l'amitié qui ne tarde pas à naître entre ses deux personnages, et chacune de leurs interactions, chacun de leurs dialogues, sont aussi naturels qu'incroyablement agréables à suivre. Encore une fois, le fait qu'aucune romance forcée ne soit jetée dans le lot ne peut que bénéficier à leur dynamique, qui n'oublie pourtant pas d'évoluer sans cesse sans jamais frustrer le spectateur.

     

    Car « Sleepy « Hollow » n'est pas une série qui s'amuse avec nos frustrations, pas plus qu'elle ne s'attarde en longueurs et épisodes de pur remplissage. Chacun des treize épisodes (de quarante minutes) de cette première saison font avancer l'intrigue d'une manière ou d'une autre, et il se passe toujours quelque chose d'intéressant nous poussant à vouloir en savoir plus. Non pas seulement pour le mystère, mais pour le plaisir de voir évoluer ces personnages. Le rythme est bien ficelé, l'écriture efficace. Et même si la série ne se dépare pas d'un certain ridicule dans les enjeux, tenants et autres aboutissants de l'histoire ; mais dès que l'on s'habitue à cette histoire d'apocalypse et à un cavalier sans tête armés de cartouchières pour fusils mitrailleurs, on finit par accepter ce qui pourrait être ridicule et le transformer en quelque chose de purement fun. Car le fun est le maître mot de cette série, qui ne laisse du répit aux spectateurs que pour leur laisser le temps de s'amuser d'un trait d'humour bien placé ou de s'investir dans un personnage. Ce qui est d'autant plus aisé que les personnages se comportent avec une cohérence et une intelligence rarement vues dans une œuvre visuelle de fiction. Les héros se sont confiance les uns aux autres, aucun secret n'est gardé que dans le but du drame et de la durée, le scepticisme ne règne pas longtemps, et les relations des protagonistes sont réelles, censées et toujours bien amenées. Et croyez moi quand je vous dis que c'est bigrement rafraîchissant de voir des personnages se comporter ainsi ! Aucune frustration pour le seul but de faire s'étirer des intrigues n'est de mise dans cette première saison, qui se regarde très facilement d'une traite, tant nous sommes retenus en haleine par une écriture simple mais intelligent qui a pour mérite de ne jamais prendre le public pour des idiots. Et tout ça, cela fait un bien fou !

     

    Outre les deux héros, le reste des personnages et du casting n'est pas en reste. Orlando Jones incarne le capitaine Irving, le chef de la police de Sleepy Hollow, dont le caractère tout d'abord sceptique ne tardera pas à laisser place à un homme prêt à tout pour aider ceux qui comptent pour lui. Lyndie Greenwood (vue notamment dans « Nikita », où elle joue Sonya) fait la sœur d'Abby, un personnage intriguant et dur au passé difficile, et représente un ajout bienvenu et dynamique à notre équipe de héros, et se révèle une très bonne surprise ; assurément une actrice à suivre. John Cho (connu notamment pour son rôle du jeune Sulu dans les deux derniers films « Star Trek) est présent dans le rôle du policier ayant littéralement vendu son âme au diable, présentant un personnage aussi tragique que pathétique. Le talentueux John Noble (Walter Bishop dans « Fringe », entre autre) est une fois de plus impeccable dans un rôle dont je ne vous gâcherai pas la surprise ; c'est un plaisir que de le voir récurrent dans cette première saison, et d'apprendre qu'il a été nommé au casting principal de la future saison deux, aux côtés de Lyndie Greenwood. Katia Winter est sans-doute celle qui marquera le moins, mais la faute est plus à attribuer au rôle relégué un peu au second plan de la femme d'Ichabod, la sorcière Katrina ; d'abord confinée au rôle de flashbacks ou de demoiselle en détresse, elle semble tout de même sur le point de gagner en importance.

     

    Bref, vous l'aurez compris, « Sleepy Hollow » est pour moi le gros coup de cœur des nouveautés 2013 : du rythme, des personnages extras, une écriture au service de la logique des relations plutôt qu'à leur frustration, de l'humour bien placé et jamais gros et, plus que tout, du fun, du fun et encore du fun ! Si vous avez envie d'une série matinée de fantastique et de grosses ficelles, mais malgré tout fort bien écrite et mise en avant, vous aimerez sûrement suivre les aventures de la petite bourgade de Sleepy Hollow ! Et si vous êtes comme moi, après les révélations inattendues (et fort bien amenées ; car la série a su surprendre avec des twists inattendus, et bien insérés, qui ne tombent jamais comme un cheveu sur la soupe) de cette fin de première saison vous n'aurez plus qu'une envie : que la seconde arrive, et vite !

  • Review: The Musketeers

    Et hop, je dépoussière un peu ce blog, avec une petite review de la nouvelle série de la BBC! ^^ J'ai essayé de faire le plus "pro" possible (si l'on peut dire), et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez (aussi bien de la review en elle-même que de la série!^^)!

     

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    The Musketeers

     

     

     

    Cela faisait depuis la catastrophique -mais amusante, d'un point de vue purement nanar- et dernière adaptation des trois mousquetaires au cinéma (plus précisément « The Three Musketeers » en 2011, de Paul W. S. Anderson, où une Miladay incarnée par Milla Jovovich joue les ninjas sur les toits de Paris, où Christoph Waltz cabotine en cardinal et où le film se termine par les images de l'armée anglaise du Duc de Buckingham -Orlando Bloom- se préparant à attaquer la France...à l'aide d'une flotte volante d'aéronefs steampunks. Tout est dit.), que je n'avais pas découvert de nouvelle adaptation visuelle des fameux « Trois Mousquetaires » d'Alexandre Dumas. C'est maintenant chose faite, avec la nouvelle mouture de ce grand classique, présentée sous la forme d'une série télévisée présentée par la BBC.

     

     

     

    La fameuse chaîne anglaise n'est pas en manque de ces succès ces derniers temps (en témoignent la popularité de « Sherlock » ou du revival de « Doctor Who » depuis 2005), et elle a toujours présenter des séries de qualité, y compris dans le genre historique. Je pense notamment à l'agréable « Ripper Street », une série récente en deux saisons de huit épisodes prenant place dans les rues d'une Londres plus vraie que nature peu après les exactions de Jack l’Éventreur. D'ailleurs, dans son format et dans les moyens employés, « The Musketeers » n'est pas sans rappeler cette dernière.

     

     

     

    Mais si j'ai décidé d'y jeter un coup d’œil, c'est avant tout parce que je porte depuis mes plus jeunes années un amour certain pour l'univers des Trois Mousquetaires de Dumas. Ce qui fut mon premier gros roman reste une aventure efficace qui a su traverser les époques pour faire entrer dans la culture populaires les noms de D'Artagnan, Athos, Porthos, Aramis et Milady ou encore la fameuse devise « Un pour tous, tous pour un ! ». Et qui y a-t-il d'étonnant à cela ? Personnages hauts en couleur, combats flamboyants à l'épée, actes de bravoures et intrigues politiques sont autant d'ingrédients dans la formule d'un succès sûr. Ce n'est pas pour rien que le roman a connu une quantité non négligeable d'adaptations au cinéma et ailleurs (à ce titre, je conseille « Les Trois Mousquetaires » de 1948, réalisé par George Sidney et dans laquelle Gene Kelly incarne D'Artagnan avec tout le charme qui lui est coutumier ; outre une fidélité certaine au roman, le film fait preuve d'une chorégraphie impressionnante aujourd'hui encore dont les nombreux combats plein de bravoure et d'un certain humour qui le parsèment. L'un des films qui aura bercé mon enfance, et qui m'aura fait user jusqu'à la bande la VHS qui le contenait!). En terme de séries, j'avoue n'être personnellement pas tombé sur beaucoup d'adaptations, mais je me souviens avec nostalgie du fameux dessin animé « Albert le 5ème Mousquetaire » et sa chanson de générique plus qu'entraînante (et destinée à se graver à vie sur votre cortex cérébral, que vous le vouliez ou non), même s'il n'a pas grand chose avoir avec l’œuvre originale si ce ne sont les noms des principaux personnages.

     

     

     

    A bien des égards, la série de la BBC qui nous intéresse ici n'est pas non plus des plus fidèles au roman de Dumas dans le déroulement de son intrigue. On y retrouve certes les quatre mousquetaires et amis combattant, au nom du roi (et surtout de la reine), les ennemis de la France et les machinations du cardinal de Richelieu et la belle et dangereuse Milady. Les origines de certains personnages sont tronquées, à l'image de celle de D'Artagnan. De jeune fermier idéaliste se rendant à Paris avec le rêve depuis toujours de devenir mousquetaire, il devient un jeune fermier décidé à venger la mort de son père, tuer par des imposteurs déguisés comme des mousquetaires pour jeter l'opprobre sur l'ordre. Quiproquo qui sera vite réglé et permettra au héros -un peu par hasard et n'en ayant ici jamais rêvé- de se parer à son tour de la casaque des soldats du roi. Exit aussi, les fameuses scènes de rencontres entre lui et ses trois futurs camarades qui, suite à une série de malentendus amusants, finissent par le pousser à les défier successivement en duel avant de gagner leur respect. Dans cette nouvelle mouture, la rencontre entre nos héros est plus brève, et sous des auspices qui différent en grande largeur du roman de base. Mais si je prends soin ici de mettre en lumière certaines différences fondamentales, ce n'est pas dans l'intention de les critiquer. Certes, mon affection pour le roman m'aura pousser à grogner un peu au début, mais elle a vite laissé place à ma curiosité de voir comment les choses allaient évoluer dans cet univers si semblable, mais aussi si différent de l'origine. Et c'est bien là, je pense, la raison d'être d'adaptations : il ne s'agit pas toujours d'être fidèle le plus possible, mais de diverger ici et là pour construire son propre univers parallèle, tout en gardant à l'esprit les principales propriétés de l’œuvre dont elles s'inspirent (comme le fait à merveille la série américaine « Elementary », qui place Sherlock Holmes dans un cadre moderne, à New York, et avec une Joan Watson à ses côtés. Au-delà de simples artifices destinés à faire parler d'eux, ces changements ont une réelle importance, et participent à la qualité surprenante de cette série tout en restant fidèle à l' « esprit Sherlock Holmes » ; à vrai dire, j'en suis venu à plus l'apprécier que la fameuse « Sherlock » de la BBC).

     

     

     

    Pari réussi donc pour « The Musketeers » : l'ambiance, l'aventure, la bravade, les personnages que l'on connaît sont bien là, mais suffisamment détournés dans l'intrigue pour surprendre le spectateur plutôt qu'en le mettant d'avance face à une histoire dont il connaît déjà le déroulement. A la manière de « Ripper Street » citée plus haut, la série prend également des allures épisodiques. Si des événements se déroulent en continu pour instaurer une certaine trame de fond, il s'agit surtout de présenter chaque semaine une nouvelle aventure qui se suffit à elle-même, et qui n'est pas sans rappeler le schéma de certaines séries procédurales. Cela surprend au début, surtout pour une série dotée d'un cadre si historique et adaptée d'un récit si soutenu, mais on finit rapidement par accepter ce fait, comme on finit par accepter qu'il s'agit tout bonnement de raconter une nouvelle version du mythe des trois mousquetaires, et non ressasser le roman de Dumas. Les puristes qui n'aiment pas ce genre de procédés n'y verront sans doute que peu d'intérêt, mais ceux qui ont simplement envie de voir chaque leur dose d'aventures « mousqueteriennes » avec les héros de leur enfance présentées sous un jour différent trouveront là un agréable moment de passer le temps.

     

     

     

    Après tout, les bases de ces célèbres personnages sont bien là : Athos (incarné par Tom Burke) est noble, réservé et ombrageux, Porthos (Howard Charles) est batailleur et flamboyant, Aramis (Santiago Cabrera) est coureur de jupons et religieux et D'Artagnan (Luke Pasqualino) est aventureux, brave et doté de tous les avantages et travers du jeune inconscient. Le cardinal (joué par Peter Capaldi, le prochain Docteur dans « Doctor Who ») complote, et Milady Maimie McCoy) se trouve être aussi belle que mortelle. Les repaires des habitués sont donc modifiés pour les biens d'une nouvelle intrigue propre à la série tout en n'étant jamais bouleversés. Quant au casting, il se révèle pour le moment adéquat ; réussi pour certains, plus en demi-teinte pour d'autres. Burke confère à Athos toute la retenue et la sévérité propre au personnage torturé qu'il incarne, Pasqualino réussit à rendre le rôle de jeune premier de D'Artagnan plus attachant qu'insupportable, et Howard Charles est sans doute la surprise du lot, son Porthos présentant pour le moment le plus de nuances tout en conservant le rôle plus brutal dans lequel on attend le mousquetaire après tout le plus réputé pour le côté brut décoffrage. Cabrera est plus en reste avec son Aramis, qui n'a pas encore eu le temps de se départir du cliché d'homme à femmes tel qu'on l'imagine. Quant à Capaldi, dans le rôle du cardinal, il reste lui aussi très réservé dans son jeu, du moins pour le moment. Ce sont -malheureusement- les personnages féminins les plus desservis pour le moment : McCoy ne convainc pas encore dans le rôle de la redoutable Milady, et Tamla Kari (qui joue Consrtance Bonacieux, le « love interest » de D'Artagnan dans le roman) gagnerait à plus de subtilités et flirte avec les clichés de « la femme forte dans une époque où ce n'est pas commun ». Mais après trois épisodes, il est encore trop tôt pour juger du talents de tous ces acteurs, qui se montrent tous capables et crédibles. On peut également noter des prestations notables dans le domaines des guest stars, même en seulement trois épisodes : Jason Flemyng offre sa présence au personnage de Vadim dans le second épisode, et James Callis (plus connu pour le rôle du docteur Gaius Baltar dans « Battlestar Galactica » nous offre une prestation des plus flamboyantes dès l'épisode trois dans le rôle d'un aventurier beau parleur qui lui va comme un gant ! Enfin, il est agréable de constater la diversité du casting principal, jusque dans deux de ses héros de couleur : cela s'insère plutôt bien dans ces mousquetaires, et peut même se présenter comme clin d’œil aux origines aux origines d'Alexandre Dumas en personne.

     

     

     

    C'est sans-doute le plus gros problème de la série pour le moment : il est trop tôt pour en juger vraiment. L'intrigue de fond n'a pas encore assez décoller pour que le spectateur s'en fasse une idée, et il est dur de dire si le côté très épisodiques de la série lui servira, ou se montrera être au contraire son plus grand obstacle. Et malgré toutes ces inquiétudes, il n'empêche que cette série fait pour le moment preuve d'assez de qualité et, surtout, de panache (élément selon moi le plus essentiel à toute adaptation des mousquetaires) pour maintenir l'intérêt du spectateur. L'ambiance historique est bien retranscrite (les décors et les costumes montrent qu'une valeur conséquente de la production y est attachée), le casting principal suffisamment attachant, et l'on suit finalement avec plaisir les aventures de nos quatre héros. Les trois premiers épisodes ont chacun réussi à présenter une heure (la durée d'un épisode) d'aventures et de fun, avec tous les combats à la rapière, coups de mousquets fumants et soupçons d'intrigues politiques que l'on attend des « Trois Mousquetaires ». Et le fun, je pense, étant le maître mot dans tout cela. Si vous vous attendez à une version fidèle et académique du roman, passez votre chemin ; si vous voulez simplement passer un moment d'évasion dans la Paris de 1630 en compagnie des braves de vos héros, donnez lui une chance !

     

     

     

    Au final, il est donc encore trop tôt pour juger de la qualité globale de « The Musketeers ». L'intrigue principale n'est pas encore amenée, certains acteurs convainquent moins que d'autres, et on peut y déceler une certaine maladresse dans le rythme et le scénario, mais ce sont pour le moments des critiques qui tombent dans le cadre du « ce n'est que le début, et cela peut encore s'améliorer ». Après tout, et c'est surtout vrai dans le cadre des séries télévisées, il faut parfois du temps pour qu'une émission trouve ses marques et décolle réellement. En attendant de voir si cela sera bien le cas, « The Musketeers » reste une série à la « production value » certaine et, le plus important, certes pas dénuée de fun. Et peut-être est-ce l'enfant avide d'aventures hautes en couleurs en moi qui parle mais, au fond, n'est-ce pas là le plus important ?

     

     

     

  • Game of Thrones. Mais bourrés.

    Non parce que bon, à force de jouer aux jeu des trônes, faut bien se détendre! Bref, tout cela est parti d'un délire (né justement à la suite d'une soirée à remater des épisodes de la série avec le drinking game qui va bien) où on a brièvement évoqué ce que pourrait donner une rencontre entre Tywin et Stannis. Et de fil en aiguille, on s'est demandés comment ils seraient, eux, s'ils étaient bourrés. Et du coup, là tout de suite j'ai pas résisté, fallait que j'écrive un truc dessus! Ce qui est chouette, parce que j'écris bien peu ces derniers temps. Oh, et quand je pense que ce que l'on peut considérer comme une de mes premières incursions dans le monde la fan-finction consiste à faire se rencontrer bourrés Stannis et Tywin... Je n'ose pas imaginer la suite! XD

    Bref, voici la chose, donc:

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    "-Moi j'dis... moi j'dis qu'on n'a pas une vie facile, quand même.

    Tywin Lannister ponctua sa phrase en frappant la table de son gobelet d'étain désormais vide, ce qui le rendit plutôt triste. En plus, il n'était même pas en or. Quelque chose lui disait qu'un Lannister se devait de boire dans un verre en or, ou du moins c'était là ce qu'on attendait de lui. On attendait décidément de lui beaucoup de choses. Qu'ils attendant. Pour l'heure, il allait s'en resservir un petit. Il claqua des doigts, et la petite silhouette de son échanson se précipita pour remplir le verre.

    -Hééé, m'oublie pas, petite !

    Assis en face de Tywin, Stannis Baratheon voulut claquer des doigts, mais il ne réussit qu'à les frotter l'un contre l'autre sans un bruit, et s'y reprit plusieurs fois, sans le moindre succès. D'un geste maladroit, il se saisit néanmoins de son verre une fois celui-ci réapprovisionné, et son esprit d'ordinaire si acérée dut lutter pour reprendre le fil de la conversation.

    -Non, pas une vie facile, c'clair, confirma-t-il entre deux gorgées. Pourtant, c'est nous qui nous tapons tout l'boulot, parfaitement. Ah ça, pour parler et comploter, ils sont forts, les gens, mais pour agir, ça non. Sont pas doués.

    -Pas doués, répéta Tywin, lui même un peu hébété. Il n'avait jamais été hébété, avant ; c'était là une sensation fascinante. Au moins aussi fascinante que les délicates particules de poussières qui dansaient dans l'obscurité, illuminés par la lueur de la lune qui filtrait à travers le verre épais des fenêtres du grand hall. Tywin se sentait d'humeur poète, ce qui ne lui était pas coutumier non plus. Il eut l'impression que la lune lui adressa un clin d’œil et ça non plus, ce n'était pas normal. Bah, rien qu'une nouvelle lampée ne changerait pas !

    -Nan, pa'c'que bon, hein, t'vois, faut bien que des gus comme nous prennent des décisions ! Et quand un gus comme nous prend une décision, et ben les gens, y n'sont jamais contents. Ils râlent tout le temps, les gens, d'abord. Fichue populace.

    -Ah, le peuple... Tywin grimaça. Me parle pas du peuple. Les petites gens, c'est rien que des emmerdeurs, si tu veux mon avis !

    -Ce sont, le corrigea Stannis. Tout l'alcool du monde ne le détournerait pas du droit chemin de la grammaire. Il voulut froncer les sourcils d'un air sévère, ne réussit qu'à plisser le droit, et s'en contenta, ce qui lui contribua à lui tourner le visage de travers. Ce qui ne changea pas grand chose pour son interlocuteur, pour qui le monde avait basculé trois verres auparavant. Il n'osait pas tourner la tête, des fois qu'il se retrouverait au plafond.

    -Oh, me casse pas les noix, j'dis c'que j'veux. J'nique la grammaire, parfaitement. J'la rachète la grammaire, si j'veux, et j'la change, ouais. Chuis un Lannister, j'en ai les moyens !

    -J'aime bien ça moi, les noix, lança Stannis d'un air rêveur. Et malgré le silence qui régna soudain dans la salle, il ne put s'empêcher de continuer sur sa lancée : J'ai toujours préféré ça au reste. Les noix, y a qu'ça de vrai. On dit qu'les abricots c'est meilleur mais en vrai, j'ai jamais pu piffer ça, les abricots. J'fais semblant pour plaire à ma femme. Hein qu'c'est dégulu..dégeul...pas bon les abricots, Davos ?

    Ser Davos Mervault n'avait manifestement aucune envie d'être appelé à témoin sur ce point précis de la conversation, et ne sut plus ou se mettre devant les regards intrigués qui s'étaient tournés vers lui et Stannis suite à cette histoire de noix. Il avait passé sa soirée à tenir la chandelle entre les deux seigneurs, et il se demandait tristement si la situation pouvait être pire.

    -Les noix c'du solide, c'dure ! On peut compter sur les noix, comme j'ai toujours compté sur Davos !

    Visiblement, elle pouvait l'être. Pire, donc. Le chevalier aux oignons se maudit intérieurement une énième fois pour avoir proposé le premier toast. Il s'était dit que l'alcool délierait un peu les langues des deux hommes. Trop fiers pour céder face à l'autre, ils avaient passé les trois premières heures de la réunion à se regarder dans le bleu des yeux. Dommage qu'aucun n'ait de barbichette, s'était dit Davos. Quoi qu'il en soit, les premiers verres avaient donné naissance aux seconds et, depuis, disons qu'il y avait eu beaucoup de seconds. Les deux seigneurs avaient manifestement besoin de ventiler. Le poids des responsabilités avait dû finir par craqueler leur armure. Quelque chose comme ça. Davos chercha désespérément de l'aide du regard, mais personne dans l'assemblée n'oserait intervenir. L'échanson haussa les épaules.

    -C'là qu'tu t'gourres, mon pote ! reprit Tywin avec vigueur. Faut compter sur personne, Stan ; je peux t'appeler Stan ?

    -Comme tu veux Titi.

    -Super. Donc t'vois Stan, tu peux compter sur personne. Quand tu fais confiance aux gens, ben ils finissent toujours par te planter un dos dans le couteau.

    -Ça doit faire mal. Mais Davos, il a même pas de couteau, je risque rien. Qu'est-ce qu'il ferait, il essaieraient de me poinçonner avec un oignon ? Har har har !

    Davos dut lutter pour ne pas rouler des yeux. Il n'aimait pas vraiment voir son seigneur dans cet état mais, à cet instant précis, disons que s'il avait eu un oignon sous la main, il n'aurait sans-doute pas hésité à l'enfoncer dans la bouche de Stannis histoire de limiter les dégâts.

    -De toute façon, même avec un couteau, j'pense pas que j'risquerais grand chose, faut dire que Davos, y manque un peu...de doigté, si tu vois c'que j'veux dire !

    Tywin et lui s'esclaffèrent de bon cœur, tandis que Davos se renfrogna d'autant plus.

    -Allons mon Dada, c'juste une blague ! Stannis voulut lui flanquer une tape dans le dos, manqua sa cible, et se demanda lequel des jumeaux de son homme de main était le vrai. J'déconne, quoi, pa'c'que t'es mon seul copain, en fait.

    Les yeux bleus du Baratheon s'embrumèrent de larmes, et il réussit à saisir le col de Mervault, lui soufflant une haleine débordante d'amour et de bon vin au visage.

    -Hein qu't'es mon seul pote ? Déjà tout petit, personne y voulait jamais jouer avec moi...

    -J'ai jamais joué, moi. Jouer, c'pour les faibles ! Tywin frappa la table de son poing pour ponctuer son affirmation. Même mes gosses, j'les ai toujours empêcher de jouer ensemble, pour pas qu'ils deviennent mous.

    -Ça en a pas empêché certains de fricoter, si tu vois c'que j'veux dire.

    -T'vas trop loin, là !

    Tywin se jeta en travers de la table, balayant les assiettes et les gobelets sur son passage. Il glissa sur quelques mètres de bois solides avant d'atteindre sa cible assise à l'autre bout, et tous deux basculèrent sur le sol dans un fracas de chaises renversées. Ils roulèrent quelques secondes sur la pierre, amalgame pathétique de bras et de jambes. Enfin, ils finirent par se séparer et restèrent coucher sur le dos, haletant, à contempler le haut plafond.

    -Suis désolé, mais j'aime pas ça, on me ressort toujours la même histoire...

    -Y a pas d'mal... Mais y a qu'la vérité qui baise. Qui blesse. J'veux dire qui blesse.

    -Qu'est-c'qu'j'y peux moi, si y en a un qui tronche sa sœur dans les bestibules !

    -Vestibules.

    -Oh, ta gueule !

    -Te plains pas quoi, au moins tes gosses sont pas des dégénérés. T'as déjà vu la tronche de ma fille ?

    -Non.

    -Bah moi non plus, elle est cachée derrière la mocheté. Elle est comme sa mère celle-là. J'suis sûre que ça sera une grosse frigide.

    -C'peut pas être si terrible.

    -On voit qu'tu connais pas ma femme !

    -T'as p'têt' un nain comme fils, toi, hein ? Non, alors ta gueule !

    -Boh, il est très bien le p'tit Tyrion.

    -C'pas faux, c'pas faux. En fait, c'est l'plus futé des trois, j'le jure. Et...et j'réalise que j'lui ai jamais dit.

    La voix de Tywin se brisa dans un sanglot étouffé, et les deux hommes s'assirent maladroitement avant de se tomber dans les bras.

    -Allons, allons, j'suis sûr qu'il le sait, ton gamin !

    -J'lui mène la vie dure, c'pour son bien, t'sais !

    -Mais oui mais oui, aller, une petite moumouche, ça te fera du bien ! Faut vider son sac !

    -Merci, c'est gentil.

    -Erk, pas dans ma tunique, c'est pas hygini...hiagin..c'pas propre, quoi !

    -Snirfl. Pardon.

    Tywin s'essuya le nez d'un revers de manche, et ils s'appuyèrent l'un sur l'autre pour essayer de se relever. Davos dut venir à leur aide, et les deux hommes s'agrippèrent à Mervault, qui dut demander l'aide adroite de l'échanson pour les remettre sur leurs sièges. Ils en profitèrent immédiatement pour redemander à boire, et la petite domestique officia avec rapidité et efficacité. Davos, lui, poussa un profond soupir, et sirota son lait de chèvre. Stannis l'avait bombardé capitaine de soirée une heure plus tôt, prétextant que comme bon, c'tait déjà un cap'taine, t'vois, ben c'tait logique, t'vois, tu fermes ta gueule et tu fais pas chier.

    -C'est ça l'truc, on prend toutes les décisions difficiles, et le reste du monde nous le reproche.

    -Y fait chier, le reste du monde. J'y chie dessus, tiens, au reste du monde ! Y serait bien dans la merde, sans nous, le reste du monde!

    -Bah techniquement, si tu lui chies dessus, il pourra pas vraiment faire autrement.

    -T'vois c'que j'veux dire...marmonna Tywin, qui se sentait tout de même un peu mal à l'aise. Ces histoires d'excréments lui rappelait qu'il était un peu constipé ces derniers temps, et il se demandait ce qui allait bien finir par lui relâcher les boyaux. C'que j'veux dire, c'est qu'on passe pour les méchants, alors qu'on veut juste mettre de l'ordre, faut bien faire tourner la boutique.

    -Ouais, l'ordre, c'est important, renchérit Stannis, enthousiaste, avant de se rembrunir aussi sec que le demi qu'il venait de s'envoyer d'un coup. Il rota bruyamment.

    -Santé ! C'clair. Sans nous, ce serait le bordel. Heureusement qu'on a les couilles de les prendre, les décisions difficiles, parfaitement !

    -Ouais, r'fait'ment ! Et du coup, comme on réussit dans la vie, ben les gens, ils sont jaloux. Alors ils nous en veulent, ils compotent...

    -Complotent. J'crois que tu veux dire qu'ils complotent.

    -Ouais, c'pareil. Puis Stannis s'interrompit soudain, l’œil gourmand : le vin lui donnait faim : c'bon ça, la compote.

    -Laisse moi deviner, aux noix ? Tywin lança un clin d’œil à Davos, qui ne trouva pas ça drôle. Heureusement, Tywin revint bien vite sur le sujet qui le préoccupait. De toute façon, les comploteurs, les traîtres, j'les repères tout d'suite moi ! J'ai l’œil, j'ai du nez ! Les espions, les planqués, les déguisés... Y en a pas un qui me passerait devant le pif sans que je le coince tout de suite, j'sais tout, j'suis rusé comme un renard !

    Dans le même temps, il tapota l'épaule de l'échanson, et Arya Stark lui remplit une fois de plus son verre.

    -T'sûr ? Ils sont doués les espions, des fois. Varys par exemple, il est toujours planqué partout !

    -Partout ? En même temps tu veux dire ? Il est super fort !

    -Nan mais c'est une métaphore ! C'que j'veux dire, c'est que si y a un type qui s'cache derrière la plante en pot, c'est lui, à coup sûr !

    -Qu'est-c'tu crois ? T'es Varys déguisé, hein ? Avoue, lâche ! Tywin commença à tirer sur les cheveux de la gamine, qui réussit à étouffer un petit cri. Nan, c'pas une perruque. T'vois, tout est dans l'pif, j'te dis ! Le Lannister se tapota l'aile du nez.

    -Bon, c'pas tout ça, mais j'ai soif, moi !

    -Ouais, moi aussi !

    -A boire !

    Et une fois leurs gobelets remplis, ils reprirent :

    -Bon, où c'est qu'on en était, déjà ?

    -Nan, c'est «Où est-ce qu'on en était », d'abord...

    De son coté, Davos poussa un profond soupir : la nuit allait être longue..."