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Vie - Page 14

  • L'inconnu et la poignée de porte

    Il arrive parfois, quand vous vous retrouvez fac e à votre clavier, que vous rappeliez avoir un blog. Oui, celui-là même que vous enrichissez en ce moment d’une nouvelle note qui sera lue par les quelques improbables pèlerins qui passeraient encore dans le coin de temps en temps, des fois qu’il y aurait du neuf.

    Et vous êtes bien embêté, car si vous leur mettez effectivement une nouvelle note sous les yeux, de neuf vous n’avez rien à raconter. Oh, ce n’est pas qu’il ne se passe rien de votre côté, mais aucun évènement particulier ne vous a donné l’envie soudaine de vous saisir de votre plume pour le mettre en prose pleine de mots. Et oui, il y a une redondance qui se retrouve jusque dans vos expressions, et point uniquement dans la routine de votre vie.

    Ah si. Il y a quand même quelque chose : ça y est, vous vous êtes lancés dans la grande aventure de la recherche de votre premier logement. Ca a l’air de rien, dit comme ça, mais mine de rien cela représente un grand pas en avant. Du genre de ceux qui vous propulsent dans l’inconnu à bras le corps. Bon, l’ennui, c’est que l’inconnu ça parait alléchant comme ça, mais qu’on ne sait pas ce qu’on va y trouver. C’est un peu le principe, me direz-vous. Si on savait ce que représentait l’inconnu, on ne s’amuserait pas à le chercher, et beaucoup de scientifiques seraient très malheureux s’ils n’avaient plus de raison d’essayer d’expliquer les trois quarts inexplicables de l’univers avec le quart qu’ils croient avoir compris et dont nous rirons tous très certainement lorsque nous aurons six doigts à chaque main et un clone accroché au portemanteau.

    Mais vous vous égarez un brin. L’inconnu, donc. Celui, terrifiant de l’émancipation, qui passe fatalement par la recherche de son premier chez soi, celui où il n’y aura personne pour vous dire d’aller chercher le pain à la migros. Pas plus qu’il y en aura pour faire votre lessive, mais c’est une autre partie du problème que représente cette grande équation pleine d’inconnues. Dont certaines sont d’ailleurs représentées par des lettres qui, au lieu de se réunir par petits groupes en parenthèses, préfèrent arriver chaque mois couvertes d’autres lettres et de chiffres qui font mal aux yeux parce que rarement là où on aimerait qu’ils soient. C’est très humain ça, de s’user les yeux parce qu’on refuse de croire ce qu’on a devant soi lorsque cela ne nous convient pas. Comme quoi, une vision saine peut parfois dépendre d’un simple décalage dans une colonne ; on est finalement bien peu de choses…

     

    Surtout vous, d’ailleurs ; vous êtes bien peu de choses face à l’immensité de l’univers. Et pas le meilleur du mutivers ; celui où vous devez faire face à des histoires soudaines d’assurances et de références n’est vraiment pas votre préféré. Vous auriez pu tomber sur celui où les arbres sont faits de chocolat, mais la vie n’est pas un rêve et votre estomac ne s’en remettrait pas. De toutes façons, paperasse ou chocolat, ça se digère mal en grandes quantités (sans doute à cause de la qualité de l’encre).

     

    La recherche de votre foyer, donc, celui que vous et vos petites choses aller peupler de votre amour et de vos angoisses (vous espérez en trouver un avec assez de placards). La recherche d’un appartement, mais un petit comme vous aimeriez bien avoir (ne dit-on pas que quand c’est petit, c’est mignon ? Ou confondez-vous les adages ?), et bien mes amis, ce n’est pas chose aisée. Vos lecteurs (si vous en avez encore) le savent sûrement au moins autant que vous, vous n’allez pas leur apprendre grand-chose (en même temps, si les blogs étaient faits pour apprendre, ça se saurait). Outre la paperasserie nécessaire qui vous donne l’impression de combattre une hydre tentaculaire (pour un papier de trouvé, deux autres sont nécessaires), la recherche en elle-même vous pose de menus problèmes. Déjà, quand il s’agit d’appeler le numéro d’une annonce à l’air prometteuse (de celle qui vous fait les yeux doux et dont vous pensez qu’elle ne se tirera pas le lendemain sans même laisser un petit mot sur l’oreiller), vous regardez le téléphone comme s’il s’agissait d’une bête prête à mordre, tête de méduse sortie des enfers aux multiples serpents vicieux qui vous paralysent à vue. Vous êtes tout bonnement incapable de décrocher la satanée machine pour vous renseigner et finissez par vous rabattre, la mort dans l’âme, sur une bonne âme encore bien vivante de votre entourage qui passera le coup de fil salutaire pour vous, le coup de fil qui augure de pleines merveilles et promesses qui ne font généralement pas long feu sur l’ardoise brûlante de vos désillusions.

    Bon, ensuite, il y a la visite de ces prisons dorées, promesses de liberté astreignante qu’est la sacro-sainte indépendance. Là non plus, ce n’est pas votre truc. Déjà, vous êtes incapable de vous repérer correctement avec des cartes dans une ville comme Lausanne, alors vous paniquez dès que l’objet de vos attentes les plus folles (qui ne prennent pas beaucoup d’espace et ne demandent au fond que quelques mètres carrés) s’écarte ne serait-ce que d’une rue des zones que vous connaissez (vaguement). Du coup, il faut pratiquement que quelqu’un vienne vous tenir la main jusque devant la porte, vous guide et vous fasse votre goûter si elle est gentille. Car oui, vous avez une peur profonde et sourde, ancienne comme celle des chasseurs-cueilleurs qui devaient visiter la caverne du coin pour voir s’il n’y avait pas de mammouths tueurs avant d’y emménager, de vous présenter seul à une visite. On le sait, vous n’êtes sociable au tout venant que comme le serait, disons, une poignée de porte légèrement dépressive, et l’idée de vous confronter à un locataire inconnu vous faisant visiter son entre vous transperce d’effroi et vous assaillit d’angoisses à n’en plus dormir la nuit (qui dort la nuit de nos jours ? C’est has-been, non ?). Vous savez que si vous n’avez pas un cerbère, fidèle garde du corps ménager à vos côtés pour vous appuyer, vous vous contenterez de bredouiller des syllabes incohérentes en regardant chaque pièce, chaque meuble, avec le regard fou du lapin traqué pris dans le feu d’un boeing sur la piste d’atterrissage. L’inconnu, encore une fois. Le pire de tous : celui éà visage humain. Les inconnues inertes, comme les pièces vides ou ce qu’il y a de l’autre côté du panneau « Attention danger ! » ne nécessitent pas que vous fassiez la causette. Les locataires qui vous font miroiter les merveilles de l’endroit merveilleux dont ils sont si pressés de partir, ça risque d’être autre chose. Vous devenez une poignée de porte vraiment très mal à l’aise, et vous partez du principe qu’au moment où on se prend –métaphoriquement parlant, hein- pour une poignée de porte, les choses ne peuvent que mal se dérouler. Et puis, ce locataire inconnu, vous n’en savez rien. Si ça se trouve, il passe des annonce pour attirer les chercheurs de logement innocents (les chercheurs, pas les logements) afin de les tuer à coup de pelle, de les découper en morceaux dont ils cacheront une partie dans le congélateur tandis qu’ils empaillerons les autres pour faire des sculptures rigolotes qu’ils exposeront dans une galerie d’arts modernes (et soyons francs, personne ne se doutera de quoi que ce soit ; on peut cacher au grand jour n’importe quoi dans une galerie d’arts modernes, ça ne détonnera jamais avec le reste, et ce même si le sang est encore frais).

     

    Bref, c’est l’angoisse. Et si vous n’étiez pas prêts, maintenant que vous en avez l’opportunité ? N’était-ce pas plus confortable lorsque cela n’était qu’un rêve inaccessible, comme la fin de la dernière saison de Lost ? Et si vous n’étiez pas capable de gérer tout cela ? Et si vous finissiez mort et desséchés dans votre premier appartement parce que le stress vous aura fait oublier comment utiliser la poignée de porte pour recouvrer votre liberté ? Et si vous finissiez dans un congélateur avant d’être déguster par un cannibale distingué qui lira du Proust en assaisonnant votre cuisse gauche ?

    Et si la vraie vie, c’était quand même super flippant ?

    En fait nul besoin d’hypothèse : la vraie vie, c’EST super flippant. Tout le monde le sait, mais tout le monde se brûle les yeux en essayant de loucher sur la colonne d’à côté, celle qu’on préfère nettement voir, même si elle pleine de ratures et que, ben, elle n’existe pas vraiment.

    Vous voulez faire encore tellement de chose ! Il y a trouver un appartement (et y survivre). Ecrire cette histoire qui n’arrête pas de vous trotter dans la tête. Connaître à nouveau l’amour (quand on dit que vous avez un cœur de midinette…). Mangez plein de nouvelles sortes de ramens. Lire des dizaines et des dizaines de romans qui attendent sur vos étagères ou dans les rayons des magasins. Trouver quelqu’un avec assez de courage et d’abnégation pour enfin vous refaire l’intégrale de Battlestar Galactica et Lost (surtout Lost, parce que ça vous obsède en ce moment ; maintenant que la fin approche, vous DEVEZ tout revoir depuis le début pour réaliser que c’est quand même foutrement bien construit. Un ou plusieurs volontaires courageux ? Pitié ?). Aller en Ecosse.

    Que des petites choses, en comparaison au grand tout. Mais ne vaut-il pas mieux chercher à accomplir ces petites choses plutôt que de passer toute une vie à atteindre ce grand tout ?

    Après tout, qui sait… avoir des rêves de poignée de porte, c’est peut-être mieux qu’un rêve de grandeur : ce sera toujours assez petit pour ouvrir la porte et voir ce qu’il y a derrière !

  • Infréquentable

    Vous êtes un type infréquentable. Parfaitement, comme Bénabar.

     

    Vous êtes un type infréquentable, parce qu’entre autres et de manière non-exhaustive :

     

    -vous coupez votre coca-zero avec de l’eau (en plus d’être un type infréquentable, vous êtes un type abject)

     

    -vous aimez regardez Newport Beach à la télé (Hiiii, Seth Cohen ! Seeeeth ! o/)

     

    -vous êtes parfois d’une mauvaise fois qui confine à la bêtise (vous êtes capable de continuer de beugler votre version des faits alors qu’on vous présente la preuve par neuf et par vidéo que vous avez tort ; Dieu vous le soufflerait à l’oreille que vous nieriez toujours)

     

    -vous préférez vous nourrir d’un reste de pâtes arrosées de tabasco™ plutôt que de TRAVERSER LA RUE (moin de deux minutes, vous avez compté) pour aller au magasin acheter ce qui vous ferait vraiment envie de manger, tellement vous avez la flemme (l’incarnation de la flemme, c’est vous !)

     

    -vous aimez beaucoup Dieudonné (pire, il vous fait rire ! Et de bon cœur !)

     

    -vous n’avez pas d’avenir, du moins pas d’avenir qui fait bien (d’ailleurs, si un jour vous rencontrez à nouveau une fille –ah ah- qui veut bien de vous –ahah- vous ferez le pire mec du monde à présenter à ses parents, particulièrement quand ils vous poseront la question classique « Et vous faites quoi dans la vie, vous, le petit malandrain qui rôde autour de ma fille adorée ? » « Bah, euh, rien. Et si ça se trouve, je vais finir à l’Assurance Invalidité, parce que même si j’ai toute ma tête, il paraît qu’elle est pas assez forte pour que j’assume un boulot et une vie dite normale. Très bon, votre gigôt, madame Truc » … Bon, d’accord, au moins, vous ne vous droguez pas et vous ne sortez pas de prison, mais quand même...)

     

    -quand vous voyez affiche sur la faim dans le monde, vous pensez aussitôt « Tiens, je mangerais bien un kebab ! »

     

    -vous mangez généralement un kebab par semaine (et il est même arrivé que vous en mangiez deux dans la même semaine !

    -et vous les mangez mal (ça dégouline ! ;_ ; )

     

    -d’ailleurs, en parlant de nourriture, vous raffolez de la viande de cheval (en steak, en fondue, en brochette, en rôti… ) et vous n’avez aucun remords

     

    -enfin, pour en terminer question bouffe, vous adorez aller manger au McDonald’s

     

    -vous n’êtes pas anti-américaniste (à vrai dire, vous vous en fichez d’être pro ou anti, vous n’êtes en fait rien, mais des gens vous en veulent quand même)

     

    -souvent, vous oubliez de voter (et quand vous le faites, vous vous en fouter mais alors grave !)

     

    -vous n’aimez pas Final Fantasy VII (ça, c’était l’argument geek)

     

    -vous préférez les films de Peter Jackson aux bouquins de Tolkien

     

    -vous avez acheté un cd d’une fille qui était à la Star Academy une fois, et qui n’avait même pas gagné (et puis ce n’est pas de votre faute si la seule fois où vous avez regardé –il y a un ou deux ans parce que votre sœur était là un soir et qu’elle avait la télécommande- vous êtes tombé sur quelqu’un dont vous avez apprécié la prestation)

     

    -vous pouvez citer un dinosaure pour chaque lettre de l’alphabet, au grand dam de ceux qui n’en ont rien à fiche, ce qui fait quand même pas mal de monde

     

    -parfois, vous ne vous rasez pas pendant près d’une semaine –voir plus- parce que vous avez la flemme (et aussi, vous trouvez que se raser est un des trucs les plus ennuyeux du monde !)

     

    -vous êtes un sale agnostique

     

    -vous faites exprès de monopoliser l’espace où vous vous asseyez dans les transports publics pour qu’aucun salopiaud n’ait l’idée de venir s’asseoir près de vous et vous pourrir votre espace vital

     

    -...

    -

    Et vous allez vous arrêter là. Si après ça, vos lecteurs, ne comprennent pas que vous êtes infréquentable, vous ne pouvez plus rien pour eux.

     

    Enfin, musique (le titre de Bénabar, évidemment, que je vous mets en lien sur youtube parce que hautetfort refuse de prendre votre mp3, et que vous avez la flemme de faire autre chose qu’un lien à copier-coller par vos lecteurs eux-mêmes -ça leur fera les pieds!- de la première vidéo youtube venue) : http://www.youtube.com/watch?v=91UU0E5wPMQ

  • And a new year begins...

    ...et elle ne semble pas vraiment se décider à se démarquer de l'année dernière. Mais après un bon gros coup de déprime post-new year, vous revoici d'humeur plus posée, à défaut d'être plus sereine. Et vous revoici sur ce blog, surtout. Notez, ce n'est pas comme si vous aviez grand chose à raconter, mais vous aviez envie de venir y mettre quelques mots, des fois que des gens passeraient encore de le coin, pauvres hères égarés sur les méandres du web. It's just that.

    En parlant de that, il faut que vous vous expliquiez sur la relative fréquence de mots anglais disséminés ci et là: depuis quelques temps, vous avez tellement pris l'habitude de lire en anglais (parce que les délais de traduction de vos auteurs fétiches sont trop longs: plus de deux, voir trois ans pour voir arriver en pays francophones le dernier Pratchett, par exemple! Vous ne tpouvez PAS tenir, c'est trop DUR!), de regarder les films et les séries en VO (c'tellement plus naturel, même s'il y a de rares exceptions valables en VF), de jouer à des jeux vidéos en anglais (parce que les éditeurs ne se foulent pas pour les traductions; ils les sortent en PAL mais ça s'arrête là...)... que sans même le faire exprès, vous vous mettez régulièrement à vous exprimer en anglais lorsque vous parlez tout seul (en public vous n'osez pas, vous avez trop honte de votre accent) et surtout de PENSER en anglais. Alors que basiquement, vous êtes une tanche en anglais. Vous comprenez quand vous le lisez, mais vous ne savez pas le prononcer, vous le comprenez mal quand il est parlé et vous avez des notions de grammaires catastrophiques (une ligne, douze fautes, merci l'éducation nationale (copyright Nicole de Buron)). Et pourtant, voilà que dans votre tête défilent les expressions anglaises, les phrases anglaises, les mots anglais... C'est peut-être banal pour la plupart de vos lecteurs, mais vous, cela vous a surpris. Vous vous y êtes fait, cependant. A vrai dire, quand vous réfléchissez à vos nombreuses histoires, vous imaginez les scènes en anglais: c'est terrible, mais ça vous paraît plus naturel et "classe" que votre langue maternelle. C'est fou, isn't it? Non? Ben vous, vous trouvez.

    C'est un peu comme votre manière de concevoir vos histoires et vos écrits, qui a radicalement changé. Vous avez maintenant un procédé purement cinématographique, imagé, de penser aux scènes que vous voulez écrire. Vous avez ces scènes qui défilent, comme les plans d'un film ou les cases d'une bande dessinée, et vous avez parfois beaucoup de mal à retranscrire tout cela en mots. Comme si, le décor étant tellement là, tellement planté dans votre tête que vous vous fatiguez rien qu'à l'idée de vous lancer dans "une redite descriptive". Du coup, vous avez l'impression que vos rares textes sont de plus en plus vides, de plus en plus dépourvus de liens corrects pour de l'écriture "romanesque"... Peut-être que c'est simplement parce que votre perception a changé que vous vous inquiétez et vous décevez un petit peu, mais vous ne pouvez vous en empêcher. Si ça se trouve, votre manière d'écrire plaît toujours, peut-être que vous avez évolué dans le bon sens... Mais vous êtes incapable de le percevoir ainsi. It's a pity... (vous n'avez pas pu vous en empêcher...)

    Bref, assez de blabla pour aujourd'hui! Si la déprime précitée est moins forte, vous êtes encore vaguement morose, et n'avez aucune envie de vous épancher misérablement sur la vacuité de votre existence (oups, trop tard!). Vous allez plutôt relire le mail de votre ancien prof de philo pour retrouver le sourire, et essayer de vous traîner de manière vaguement constructive pour le reste de la journée. Ou pas.

    Allez, à plus les gens! Si ça se trouve, vous repasserez dans l'coin avant six mois!

    Et, pour terminer, un peu de musique (ce morceau est tout simplement magnifique, don't you think? Vous, il vous calme.):


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