Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Lucie 20

    Je sais, je sais, il n'y a pas eu de page hier, mais ce n'était pas par flemme: je n'ai vraiment pas eu le temps! Ce sont des choses qui arrivent, l'important, c'est que je puisse continuer! Voici la page dominicale, donc!^^

     

    ______________________________________________________________________________

     

     

    -Ça ne me dit rien qui vaille... D'autant que tout indique que si le train a stoppé net, c'est à cause d'une manipulation interne, finit par dire Stan Detroit, croisant le regard de Marsters.

    -J'allais vous demander si vous en saviez plus sur cet arrêt forcé, vu votre poste... Tout ça confirme ce que je pensais déjà...

    -Quelqu'un aurait volontairement stoppé notre course ? Mais pourquoi ? s'étonna Arthur Kent.

    -J'en sais rien. Mais c'est possible de le faire, quelqu'un qui aurait accès aux machines plus loin dans les wagons pourrait simplement les arrêter en pleine course, ce qui causerait le choc qu'on a ressenti et grillerait plus d'un circuit au passage.

    -Et ça aurait un rapport avec ce qui causait tout ce raffut dehors ?

    -Vous n'en savez pas plus que moi là-dessus...

    -Je propose qu'on remette à plus tard le fait de se soucier de l'extérieur pour se concentrer sur ce qui se passe dans ce fichu train ! Les interrompit Martha. Comme ma fille, perdue quelque part là-dedans avec, si je vous suis bien, un potentiel saboteur.

    -Il y a une gamine plus loin ? Stan Detroit écarquilla les yeux.

    -Oui, nous sommes partis à sa recherche, mais nous sommes bloqués ici... Sans courant ni carte pour ouvrir cette porte. Je pensais jeter un œil aux circuits, mais je ne sais pas si je vais pouvoir y faire quelque chose... Peut-être que vous... ?

    -Non, malheureusement non. On me forme pour guider le train, pas pour le bidouiller. Peut-être que monsieur Grümman -c'est le chef opérateur- saurait, mais il est resté dans la voiture de tête, il faut que quelqu'un y soit au cas où la machine se relance. Le jeune homme se gratta pensivement le menton, jeta un regard au sas qu'il avait refermé derrière lui, comme pris d'une hésitation soudaine, puis reprit :

    -Je ne suis pas pressé de retourner dehors, mais je pourrais sortir et continuer de longer le véhicule. Je finirai bien par trouver un autre sas que je pourrai ouvrir, et ça me permettra d'aller plus loin à l'intérieur, de voir si je trouve la gamine. Peut-être même vous ouvrir cette porte depuis l'autre côté, qui sait ?

    -Vous feriez ça ?

    -Je suis responsable de ce train et de ses passagers, tout comme monsieur Grümman et cet abruti de Travers, et il semblerait que je sois le seul capable de faire quelque chose pour l'instant.

    Prise d'une impulsion subite, Martha Robbins se précipita pour serrer cet inconnu dans ses bras et déposer un baiser sur la joue du jeune homme, qui se mit à rougir.

    -Merci, Stan Detroit.

    -Bon, et bien j'imagine que je n'ai pas de temps à perdre...balbutia l'assistant conducteur.

    -Bonne chance !

    Ken Marsters lui serra la main, de même qu'Arthur Kent, et Stan enfila à nouveau sa cagoule, ses lunettes de protection et remit sa capuche. Aidé de l'ingénieur, il ouvrit le sas dans un grincement, laissant entrer une rafale d'air d'un froid mordant constellée de poussière de neige et il sauta à terre. Il leva un pouce et, tandis qu'il se mettait en route, Arthur et Kenneth refermaient derrière lui. A nouveau à l'abri dans le passage scellé, les trois passagers ne purent malgré tout s'empêcher de trembler encore un bon moment, frottant leurs mains froides l'une contre l'autre et se serrant dans leurs manteaux.

    -Ce gosse a du courage, je ne l'envie pas...mentionna Marsters.

    Arthur hocha la tête, mais semblait moins convaincu, et il s'en voulait de penser cela de Stan Detroit. Le garçon avait fait preuve d'un comportement exemplaire, et l'écrivain ne pouvait s'empêcher de sombrer dans la comparaison, surtout vis-à-vis de Martha. Il poussa l'équivalent d'un soupir mental, reconnaissant bien là dans son attitude ce qui l'avait poussé à fuir son ancienne vie et la femme qui la représentait. Il avait la désagréable impression de rester prisonnier de la personne qu'il était, et dont il avait un mal fou à se défaire. Et, surtout, à affronter.

    -Bon, fit-il soudain, d'un air un peu bougon qu'il ne put s'empêcher d'afficher et ce à son grand désarroi. J'avais parlé d'aller chercher cette clef, je crois... Ken, vous devriez vous mettre au travail sur cette serrure, au cas où Detroit mettrait plus longtemps que prévu ou se retrouverait coincé de l'autre côté. Inutile que nous restions là à rien faire...

    Kenneth et Martha échangèrent un regard perplexe suite au comportement étrange de leur compagnon, jusque là d'humeur si égale. Martha voulut dire quelque chose mais n'en eut pas le temps, Arthur tournant les talons d'un pas décidé en direction de là où ils étaient venus.

    -Qu'est-ce qui vient de se passer?demanda un Kenneth Marsters interdit.

    -Je me demande...répondit Martha, qui en réalité pensait le savoir. Les hommes...

    Kenneth attendit encore un instant, des fois qu'elle explique ce qu'elle attendait par là, mais elle resta silencieuse, son beau visage froissé par les sourcils clairs qu'elle fronçait. L'ingénieur haussa les épaules et se mit au travail, examinant le petit panneau de commande à côté de la porte ; il espérait qu'Arthur penserait à lui apporter ses outils...

     

  • Lucie 19

    Et hop, la petite pageounette du jour, vite fait!^^

     

    ___________________________________________________________________________________

     

     

    -Heu...lâcha l'écrivain, perplexe. Est-ce que...

    -Oui, je l'ai entendu aussi, dit Ken.

    -C'est peut-être le courant qui revient ?

    -Hein ?

    -Non, bien sûr que non. J'ai juste eu l'impression que l'un d'entre nous se devait de placer une telle réplique.

    Le même son se fit entendre, comme des coups irréguliers de chaque côté du wagon. Ce n'était pas insistant à la manière de quelqu'un qui frappait à la porte, et le bruit s'arrêtait soudain avant de reprendre, de manière aléatoire. Les trois passagers échangèrent un regard, et s'approchèrent de l'unique fenêtre de la voiture où ils se trouvaient. Kenneth et Arthur durent joindre leurs forces pour remonter entièrement le store intérieur, grippé, qui révéla la blancheur éclatante de l'extérieure, tamisée par la vitre teintée. Ils contemplèrent au-dehors, comme trois enfants le nez collés à une fenêtre, mais aucun d'eux ne se sentait particulièrement enthousiastes. Un nouveau choc se fit entendre, et tous essayaient de discerner des détails dans le paysage uniforme au-dehors. -Des secours, peut-être?

    -J'en doute, Arthur, le renseigna Marsters. Même si les opérateurs ont pu contacté le complexe, ils ne pourraient pas être arrivés aussi vite. L'Hégémonie ne dispose pas vraiment de véhicules d'urgence adaptés à ces conditions. Ce train est sans-doute le seul transport qui parcourt Éclat. Et même communiquer avec la gare s'avère difficile sur la plus grande portion du trajet, il est bien possible qu'il leur faille un temps certain pour réaliser que quelque chose ne va pas. Lorsqu'ils ne nous verront pas arriver à Haven, au pire.

    -Autant dire qu'on va rester un temps certain coincés ici...

    Martha paraissait hésiter entre l'agacement et l'inquiétude.

    -J'en ai bien peur, reprit l'ingénieur. Mais Travers a dit que le train avait assez de réserves pour palier à ce genre de situation.

    -Tout ça ne nous explique pas ce qui peut bien faire tout ce bruit, on ne voit vraiment rien...

    -La tempête est peut-être en train de s'intensifier. Il a pu s'être mis à grêler par exemple.

    -Vous n'y croyez pas vraiment non plus, à vos explications, hein ?

    -Pas vraiment, non. Même si je ne vois pas trop ce que ça pourrait être d'autre.

    -Regardez !

    Les deux hommes sursautèrent et suivirent le doigt de Martha, qu'elle avait posé contre la vitre :

    -Je crois que j'ai vu quelque chose ! Ça c'est déplacé très vite !

    Mais ni l'un ni l'autre n'avaient vu le moindre mouvement, et Martha avait si peu de détails qu'elle se demandait déjà si elle n'avait pas rêvé. L'inquiétude lui jouait des tours, et elle commençait à se sentir très fatiguée.

    -Tiens, les coups ont cessé, fit remarquer Arthur Kent.

    Tous les trois restèrent un instant de plus devant la fenêtre, en silence et totalement immobiles, dans l'attente d'ils ne savaient pas quoi. Et un peu plus loin de le wagon, dans la petite zone de transition où se trouvait la porte au verrou particulier qu'ils ne réussissaient pas à ouvrir, la paroi donnait l'impression de se découper. Ce qui provoqua un autre bruit, mais différent des précédents, plus mécanique, tandis que Stan Detroit finissait d'ouvrir le sas.

    -Bon sang !

    Les trois autres se précipitèrent à sa rencontre, alertés par le vacarme du sas, que le jeune homme referma péniblement derrière lui avant de tomber à genoux dans le couloir. Engoncé dans les couches multiples de sa combinaison extérieure, il avait l'air d'un bibendum un peu piteux, et il était impossible de discerner ses traits. Il resta là quelques longues secondes, à reprendre son souffle et à laisse la chaleur relative de l'intérieur regagner ses os. Autour de son capuchon, l'épaisse fourrure synthétique était constellée de givre.

    -Ça va mon vieux ?

    Arthur s'était penché pour poser une main sur l'épaule du nouvel arrivant, qui hocha la tête et produisit un son étouffé de sous sa cagoule. Kenth et Marsters l'aidèrent à se redresser, sous l’œil méfiant de Martha. Le type rabattit péniblement -ses mains étaient prisonnières de moufles épaisses- son capuchon et rabaissa son passe-montagne, révélant une peau rougie par le froid.

    -Nom de dieu... fut la première chose qu'il laissa échapper. Merci. On dit qu'il fait froid dehors, mais personne ne se rend compte à quel point avant d'y mettre les pieds ! Si je n'avais pas pu ouvrir ce sas, je ne sais pas ce que j'aurais fait...

    -Qui êtes-vous ?

    -Oh, c'est vrai qu'on ne s'est pas vus avant. Je suis Stan, l'aide du conducteur.

    -Qu'est-ce que vous fichiez là-dehors ?

    -Monsieur Grümman -c'est le chef opérateur- et moi étions coincés dans la voiture de tête, sans possibilité de vous contacter ou de relancer toute la machinerie. Alors j'ai fait une chose stupide : j'ai sauté dans les vêtements d'urgence pour déplacement en extérieur, et j'ai longé le train jusqu'à ce que je trouve un sas qui ne soit pas bloqué. La pire balade de mon existence.

    -C'était vous les coups contre le wagon, alors ? S'enquit Ken Marsters. Stan Detroit eu l'air intreloqué :

    -Hein ? Ah non, pas du tout. Je ne me suis pas amusé à cogner contre le train en passant, j'avais autre chose à faire...

    -Quelque chose l'a fait, en tout cas. Martha a cru voir un truc bouger dehors, mais ça ne pouvait pas être vous, vous êtes venu de l'autre côté...

    -Je n'ai rien vu dehors non plus. Il faut dire que même avec les lunettes de protection, à part garder le nez collé par terre ou contre les wagons à la recherche des sas, on ne regarde pas trop autour de soi...

    -Alors de quoi s'agissait-il ?

    Personne ne répondit, car personne n'en avait la moindre idée. Et c'était ce qui rendait le tout plus inquiétant encore.

  • Lucie 18

    A nouveau une petite page, j'ai bien failli ne pas pouvoir prendre le temps d'en pondre une aujourd'hui. Mais voilà qui est fait!^^

     

    _____________________________________________________________________________________

     

     

    De son côté, Arthur Kent s'escrimait sur les commandes de la dernière porte que Lucie Robbins avait franchie avant le choc. Il n'avait aucun moyen de savoir cela, bien sûr, mais ils n'avaient de toute façon aucun moyen d'aller plus loin, et comme ils n'avaient trouvé l'enfant nulle part, il leur fallait bien continuer. Arthur était accompagné de Martha, bien évidemment, et de Ken Marsters. Les deux prêtres et Ed Travers étaient restés en arrière en compagnie des autres passagers, dont la vieille femme blessée. Marsters avait sorti une grosse lampe de poche de ses affaires, plusieurs wagons étant plongés dans l'obscurité. Tous étaient vides de la moindre présence, et dépourvus de désordre, n'ayant pas de bagages à entreposer faute de passagers supplémentaires. Les voitures de marchandises se trouvaient au-delà, selon ce que leur en avait dit Ed Travers, et c'était dans l'une d'elles que Lucie Robbins avait nécessairement dû se trouver lorsque le train s'était arrêté.

     

    -Rien à faire, cette porte aussi est bloquée...

     

    -Laissez moi voir.

     

    Kent s'écarta pour laisser le champ libre à Marsters, qui jeta un coup d’œil pensif à la porte :

     

    -Elle est surtout verrouillée. C'est un système de fermeture électronique, il faut une carte pour l'ouvrir. Peut-être que Travers en a une...

     

    -Travers ne saurait pas se servir d'une clef même si on la lui enfilait par avance dans la serrure, maugréa Martha, que le responsable exaspérait depuis qu'elle l'avait entendu ouvrir la bouche pour la première fois. Arthur ne put s'empêcher de sourire :

     

    -Je vais retourner en arrière, lui demander s'il a ça sur lui. Ne vous inquiétez pas, nous laisserons quelqu'un de compétent l'ouvrir. Monsieur Marsters est ingénieur, après tout !

     

    Malgré la situation et l'inquiétude qu'elle éprouvait pour sa fille, Martha lui rendit son sourire :

     

    -Merci Arthur.

     

    -Je ne pense pas que ça serve à grand chose, les interrompit Marsters, qui s'était penché en avant pour examiner le système de fermeture. Et je vous l'ai déjà dit, vous pouvez m'appeler Ken. L'alimentation est coupée ; la porte reste fermée parce que les verrous intérieurs ont été enclenchés, mais sans courant, la carte ne servira à rien.

     

    -Les lumières marchent dans notre wagon, s'étonna Arthur.

     

    -Oui, ainsi que la caméra qui s'y trouve et les portes simples que nous avons franchies jusqu'ici. Pour les lumières, je pense que notre voiture est alimentée par un système indépendant en cas de pépin, pour assurer la sécurité des passagers. La caméra et les portes simples doivent fonctionner sur un autre circuit, basique, qui n'aura pas été coupé par ce qui a forcé le train à s'arrêter. Ce qui est plutôt bizarre, comme si seulement certains systèmes avaient été coupés.

     

    -Un bête coup du sort ?

     

    -De tels hasards existent, mais je n'y crois pas vraiment. Vous non plus, si j'en crois votre tête.

     

    -J'écris des histoires pour vivre ; je finis par remarquer quand certains détails ne collent pas. On pourrait dire que les ficelles paraissent trop grosses... Mais ça ne m'empêche pas d'espérer !

     

    -Est-ce que vous avez vraiment besoin d'imaginer tous les scénarios possibles maintenant, tous les deux ? Ma fille est quelque part plus loin, je vous le rappelle. Et toute seule.

     

    -Vous avez raison.

     

    -Peut-être que je pourrai tirer quelque chose des circuits si je trouve un panneau de commandes, hasarda Kenneth Marsters. Rediriger du courant dans le verrou, pour permettre à une carte de fonctionner.

     

    -Vous sauriez faire ça ?

     

    -C'est possible. C'est mon côté touche-à-tout, je crois que c'est ce qui leur a plus dans mon dossier, à Haven.

     

    -Là tout de suite, ça me plaît beaucoup à moi ! lança Martha. Arthur, vous parliez d'aller chercher cette fichue carte ?

     

    L'écrivain hocha la tête et s'apprêtait à faire demi-tour quand un bruit le fit se figer sur place ; les trois passagers tournèrent ensemble la tête vers la source de ce vacarme, surpris et légèrement inquiets : quelqu'un -ou quelque chose- cognait contre la cloison. Et ce depuis l'extérieur.