Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Un vieux dossier

    Hier, je n'ai pas pris le temps d'écrire et aujourd'hui, je ne pense pas que je l'aurai. Pas de "Lucie" ici donc, mais je me suis dit que je pouvais mettre autre chose, tant qu'à faire! Et comme je suis retombé sur un vieux projet, j'en profite pour l'exposer ici entre deux autres trucs, ce serait bête de le perdre.^^ Ces derniers jours, j'ai refait chauffer ma Nintendo DS, parce que Pokemon Noir & Blanc 2 sont sortis sur cette petite machine, et qu'il n'y a rien de tel que la franchise pokemon pour réveiller en moi l'addiction au concept et la tendre nostalgie que me fait éprouver cette saga. Il y a un certain temps, un ami et moi même -tous deux fans devant l'éternel des jeux- avions exprimé notre mécontentement concernant la niaiserie et la gaminerie qui était accolée à Pokemon en général dans les histoires qui y étaient consacrées -dessins animés, etc.- et que cette franchise aussi riche ne méritait pas. Du coup, sur une idée commune, nous avions posé les bases d'un récit plus sérieux et mature que ce qu'on attendait généralement de Pokemon, ne serait-ce que pour prouver que oui, c'était possible! Et du coup, développant ces idées, j'avais commencé à écrire une telle histoire! Elle traine dans mes vieux dossiers mais, comme j'en suis encore plutôt content, et que ça m'avait beaucoup amusé, je me suis dit que je pouvais les montrer ici maintenant! Voici donc, pour celles et ceux qui seraient intéressés à y jeter un oeil, la genèse et la venue. Je pense que je posterai ensuite le prologue et les quelques chapitres que j'avais écrits. Voilà voilà!^^

    ____________________________________________________________________________________

     

     

    GENESE

     

     

     

     

    Au début, il n’y avait rien. Du moins, à ce début là. D’aucun avancent des théories fichtrement intéressante sur l’existence de nombreux mondes, dimensions et univers, aussi il n’est peut-être pas exact de commencer ce texte comme il a été fait. Après tout, ce n’est pas parce qu’il n’y avait rien dans ce début là que d’autres mondes n’en étaient pas déjà bien avancés, voir à leur fin. Mais dans un pur souci pratique, et parce que nul ne peut raconter toutes les histoires, il aura bien fallu s’arrêter sur ce début-ci.

     

     

    Or donc, au début, il n’y avait rien. En tout cas, rien qui n’en ait conscience. Imaginez quelque part, dans l’espace et le temps, où rien n’existait. Sauf qu’il n’y avait ni espace ni temps. Oh, il y avait bien les lointaines lumières des étoiles et la massive silhouette d’un monde, comme figée dans le temps (1). Et comme nulle conscience n’était là pour s’en rendre compte, c’était comme si ce monde n’existait pas.

     

     

    Puis il apparut.

     

     

    Il serait plus juste de dire qu’il s’éveilla, bien qu’il n’eût jamais dormi. Ce fut comme un sursaut dans les méandres même de cet univers, qui se rendait soudain compte qu’il existait, mille milliards de particules. Et comme mille milliards de particules faisaient de bien piètre entités pour penser et s’entendre, il décida qu’il serait un. Certains racontent qu’au départ fut le grand œuf cosmique, dont l’univers tout entier était la couveuse, et qu’il en sortit une fois prêt. Mais comme toutes les légendes, ce n’était qu’un mythe, un récit imagé de l’origine du père du monde. Et puis, on n’a jamais retrouvé la coquille.

     

    Quelque chose avait enfin conscience de son existence. Pour la première fois dans cette portion du multivers, des méninges –du moins leur équivalent cosmique- se mirent en branle. Et comme leur propriétaire était le seul, il se mit à douter. Etait-ce réel ? Qui était-il ? Et comme il douta, il sut qu’il était. Et il n’avait jamais étudié la philosophie (2).

     

     

    Après un temps indéfini, pour la simple bonne raison qu’il n’y en avait toujours pas, il comprit qu’il était le premier. Et qu’il était seul. Aussi décida-t-il d’y remédier. Naissant de sa conscience même, la volonté de vie devint le premier être, et l’essence de tous ceux qui suivirent fut inscrite en lui.

     

     

    Cet être fut nommé Mew par son créateur, car ainsi était son cri (3).

     

     

    A son tour, il baptisa le créateur Arceus, dieu de toutes choses dont les mille bras façonnèrent le monde. Ainsi, Arceus créa Mew et celui-ci ratifia l’existence du dieu en l’appelant. Mais le vide autour d’eux était noir et froid, et nul mouvement ne perçait l’obscurité. Arceus réfléchit, et décida qu’il ne pouvait en être ainsi. De sa volonté jaillirent le temps et l’espace sous la forme de deux créatures divines, Dialga et Palkia.

     

     

    Mais ils n’étaient pas les seuls.

     

    Conscient que l’existence ne pouvait être ce qu’elle était sans néant, Arceus avait donné naissance à une troisième entité, chargée de veiller sur le vide entre les mondes, hors de l’espace et du temps. Ainsi apparut Giratina, qui incarnerait plus tard la mort et le passage vers l’au-delà.

     

     

    Pendant ce temps (4), Mew n’était pas resté inactif. Porteur de toute vie, réceptacle de toutes les aspirations d’Arceus, le premier être avait voyagé à travers les notions nées de Palkia, Dialga et Giratina. Curieux de toute chose, il passa longtemps à errer, s’émerveillant de chaque lumière, s’amusant de chaque atome comme l’enfant ouvrant la première fois ses yeux. Quelque part, c’est ce qu’il était, et ce qu’il serait toujours.

     

     

    Enfin, il découvrit ce monde qui tournait lentement quelque part dans le vide. Papillon diaphane devant une lumière inconnue, il fut attiré par lui et n’en repartit point avant de l’avoir exploré dans son entier. Désireux de répandre la vie qui était en lui, Mew s’en repartit et attira l’attention de son créateur sur sa découverte. Evidemment, Arceus connaissait son existence. Il connaissait tout ce qui était, et tout ce qui sera. Mais c’est lorsqu’on voyait tout que l’on ne regardait pas ce qui était important.

     

     

    Arceus décida que cela était bon, et il éclaira cette terre de son esprit. Afin de le façonner, il créa trois créatures de légendes. Groudon tirait et poussait les continents, dessinant la frontière des terres et Kyogre, aux tréfonds des abysses, délimita les mers du mondes. Haut dans le ciel, s’élevant plus haut que n’importe quelle machine des hommes jamais construite par la suite, volait le dragon Rayquaza, dieu de la foudre et protecteur du monde.

     

     

    Continents, océans et nuages : un monde fut créé, et il n’eut pas de nom avant bien longtemps. Il y avait des arbres, et des montagnes sous le soleil. Mais encore nul être pour peupler ces paysages, si ce n’était la forme rose de Mew qui traversait les forêts et rasait les cours d’eau. Et la vie le suivait. Car Arceus, comme il a été vu, avait inscrit en Mew l’essence de tous les êtres futurs, et il était temps pour eux de s’éveiller au monde qui avait été bâti pour eux.

     

     

    Arceus, qui avait plus d’un tour dans son panier, présenta à Mew les premiers œufs, les œufs originels, et le premier être leur insuffla la vie qu’il contenait en lui. Variés en taille et en forme, les pokémons –comme ils seront appelés par la suite- se répandirent sur le monde. Guidés par Mew, ils peuplèrent chaque territoire, proliférant et évoluant. Mais ils étaient alors semblables à des animaux dans leur façon d’être, et Arceus décida qu’il était temps de les éveiller totalement.

     

     

    Il leur conféra volonté, savoir et émotion. Afin de symboliser ces dons, trois pokémons en furent issus et Créfadet, Créhelf et Créfollet rejoignirent le panthéon des légendes. Transformé par ces nouvelles notions, les pokémons issus de Mew accédèrent donc à l’ultime étape de l’évolution selon Arceus : la pleine conscience de soi (5). Les trois premiers pokémons ainsi appelé à vivre furent les chiens de légende. Suicune, Enteï et Raikou parcourent désormais les terres, compagnons fidèles et gardiens de Mew le premier être.

     

     

    Mais les pokémons ne furent pas les seuls êtres à s’éveiller. Une race d’être bien distincte marchait entre les arbres et au bord des lacs. Une race qu’Arceus avait voulu différente, et dont l’existence ne remontait ni à Mew ni à quelque autre être que ce soit. La race des hommes.

     

     

    Nombreux et robustes, les hommes se répandirent rapidement à la surface du monde, parmi les pokémons. Il n’y avait pas un humain qui soit pareil à un autre, et pourtant ils se ressemblaient tous. En chacun d’eux brûlait une flamme qui ne s’éteignait jamais, et comme les pokémons avant eux ils s’adaptèrent au monde et évoluèrent. Ils ne changeaient pas de forme comme ces derniers, et ne disposaient pas des mêmes atouts naturels, mais leur vivacité d’esprit était sans limites. Toujours ils inventaient de nouveaux moyens de survivre et établissaient de nouvelles connaissances. Ils donnèrent naissance au langage et à l’écriture, et ils se réunirent en plusieurs communautés, cités et même puissants royaumes.

     

     

    Dès le début, humains et pokémons tissèrent d’étroits liens, et vécurent longtemps en harmonie. Il n’y avait alors aucune notion de dressage ou d’animaux de compagnie, chaque espèce considérant l’autre avec beaucoup de respect. Alors que l’homme étendait son savoir, de nouvelles formes de pokémons apparaissaient, et les mythes et les légendes ancestraux des deux races attribuèrent de nombreux concepts éléments à des créatures qui furent appelés à vivre par Arceus. Inspiré par la croyance des deux peuples, les cinq oiseaux de légendes prirent leur envol. Artikodin, le seigneur des blanches cimes du monde, incarna le froid venu du nord. Sulfura, le phénix, la flamme qui jaillissait sans cesse de la terre. Electhor, l’oiseau-foudre, le père des tempêtes. Et les deux plus puissants d’entre eux, Lugia le seigneur de l’eau et Ho-oh, le gardien sacré de la vie et protecteur des hommes et des pokémons.

     

     

    Mais il en va des hommes comme il en va des marées, et leur mentalité finit par changer. Certains parmis les pus forts et les plus versés dans les arts de toute chose s’aventurèrent sur des chemins obscurs, ceux qui les mèneraient à la création de la vie elle-même. Considérant un tel miracle comme la dernière prouesse dont n’avait pas fait preuve la race humaine, ils en appelèrent à tout leur savoir pour modeler trois créatures surpuissantes, trois golems. Et ce qui devait arriver tôt ou tard se produisit. Regice, Registeel et Regirock échappèrent au contrôle de leurs créateurs et une folie destructrice s’empara de leurs corps sans âmes.

     

     

    La guerre des golems, telle qu’elle a été transmise et relatée dans de nombreux écrits, n’a pas lieu d’être longuement évoquée dans la genèse. Il suffit de savoir qu’Arceus, courroucé par l’orgueil des hommes, refusa d’intervenir et intima aux pokémons légendaires d’en faire autant. Après de nombreuses batailles et catastrophes provoquées par les golems, un héros se dressa contre eux, refusant de laisser la folie des hommes détruire tout un monde. Nul ne sait si Arceus décida finalement de se mêler d’une telle guerre, mais ce héros fut aidé dans sa tâche par un pokémon dont personne ne connaissait l’origine. Regigigas, ainsi fut-il nommé, enchaîna les trois golems dans les profondeurs du monde, et on n’en entendit plus jamais parler par la suite. Guidé par l’homme qui les avait sauvés, les humains abandonnèrent pour la plupart leurs illusions de grandeur, et une nouvelle ère de prospérité et de paix vit le jour. Quant à Regigigas, il ne reparut point. Peut-être alla-t-il dormir sous la montagne, où il attendrait la fin du monde. Aujourd’hui, il n’est plus qu’une légende parmi tant d’autres…

     

     

    D’autres évènements dont on fait les histoires se déroulèrent ensuite au fil des âges. De l’union des âmes des deux peuples jaillirent Latios et Latias, le frère et la sœur dragon qui parcoururent sans cesse le monde en tant que symboles d’une entente immémoriale. Bien que plus jeunes membres du panthéon des légendes, ils n’étaient pas appelés à être les derniers. On racontait qu’un nouvel œuf avait été plongé dans les mers par Arceus lui-même, et qu’il attendait son heure pour éclore.

     

     

    Et puis il y eut le cataclysme.

     

     

    Il ne fut cette fois-ci pas le fait des hommes, mais des dieux eux-mêmes. Ancestraux et immortels, les premiers nés se laissèrent piéger par leurs attributs. A l’exception d’Arceus lui-même et de Mew, préservé par sa pureté originelle, ils sombrèrent dans la colère et l’envie. Ils n’avaient plus rien à découvrir, plus rien à conquérir, et seul acquérir une puissance plus grande encore pouvait faire scintiller leurs regards anciens.

     

     

    Le temps et l’espace se révoltèrent, Dialga et Palkia débordant d’une force trop grande pour un univers (6) A la surface du monde, les grandes légendes entrèrent en guerre, possédées par la rage qui découlaient des grandes entités. La guerre des dieux fut la plus courte, mais aussi la plus dévastatrice. Les hommes se rangeant d’un côté ou de l’autre et les pokémons attirés par le charisme de leurs légendes furent bouleversés par l’ampleur du conflit. Trois continents avaient été forgés au début du monde, et après le cataclysme, deux furent presque totalement ravagés, dispersés et immergés sous les flots.

     

     

    Les détails du conflit importent peu face aux ravages qu’il occasionna. Fidèles à Mew, les chiens légendaires et les frères dragons luttèrent pour la sauvegarde de la vie tandis que Rayquaza descendit des cieux pour combattre Kyogre, Groudon et les autres légendes qui s’en prenaient au monde. Au-delà du ciel, au-delà de toute terre, Dialga et Palkia se confrontèrent à l’univers lui-même.

     

     

    Il y en avait un qui avait été oublié. A travers son pouvoir sur le vide, Giratina ne se souciait guère d’un monde ou d’un autre, mais il comprit que la fin de tout était inéluctable si un tel chaos persévérait. Et il sut. Il sut quel était son rôle, et pourquoi Arceus n’était pas encore intervenu pour mettre fin à la révolte de ses sujets.

     

     

    Car Arceus savait que tout cela risquerait de se produire. Il avait créé ses enfants trop puissants, incarnations des notions qu’ils représentaient. Et seul Giratina, gardien du vide entre les mondes, ne ressentit nul besoin de pouvoir. Arceus ne pouvait détruire tout ce qu’il avait créé, et Giratina était celui qui devait mettre fin au conflit. Et en payer le terrible prix.

     

     

    S’incarnant dans le monde physique, il donna libre cours à sa puissance, et terrifia le monde se son ombre noire. Canalisant le pouvoirs de Dialga et Palkia contre lui, il se fit passer pour l’Adversaire qui mettrait fin à tout. Toutes les légendes durent se rassembler contre l’Ombre et le Vide, et c’est seulement alors qu’Arceus agit.

     

     

    Il avait donné trop de puissance aux mythes, mais il ne pouvait les détruire sans détruire tout le monde qui en découlait. Il enferma l’essence de Dialga et Palkia dans deux orbes, et Giratina se résigna au sort qui lui était échu : pour avoir permis au monde de s’unir à nouveau, il en fut banni à jamais, seul dans le vide entre les mondes dont il reprit le rôle de gardien sans plus pouvoir en sortir. L’Adversaire, l’Ombre et le Vide aux yeux du monde, il vécut sans fin, hors de l’espace et du temps. Et nul être ne sut jamais à quel sacrifice il avait consenti.

     

     

    Liés au monde, Kyogre et Groudon furent plongés dans un profond sommeil, et Rayquaza ne devait être rappelé que si les puissances se réveillaient. Quant aux autres… Et bien, Arceus décida qu’ici était venu le temps des hommes. Car il savait que le cycle de cataclysmes ne serait pas brisé tant qu’il continuerait d’intervenir. Il en allait de même pour les légendes. Le créateur se retira alors des affaires du monde, et se plongea dans un profond sommeil. Avant cela et toutefois désireux de ne pas voir disparaître les pokémons, il appela Mew à ses côtés. De ses milles bras, Arceus façonna une étoile, et c’est sur elle qu’il envoya Mew à travers le vide et les limites de leur monde, porteur de toute la vie et de tous les pokémons qui avaient jamais existé en cette terre.

     

     

    Arceus s’endormit enfin, et laissa les hommes à leur destin. A la surface du monde, les légendes ne prenaient plus leur envol, et le lien que les hommes entretenaient avec les pokémons se fragilisa peu à peu avant de s’estomper. Petit à petit, le sommeil gagna les pokémons, et plus aucun œuf n’était pondu. Il ne resta plus que les hommes, héritiers du souvenir de leur race compagne, et à travers eux se manifestaient désormais leurs pouvoirs.

     

     

    Mais le monde tout entier sembla plonger dans la torpeur. Au fil des années, les villages et les cités se raréfièrent, et les hommes voyaient leurs forces diminuer. Leur âge était passé aussi vite qu’il était venu après une prospérité de courte durée. Car une ombre s’étendait dans les cœurs, et appelait au repos. Une ombre qui, profitant du sommeil du dieu, découvrit son existence, issue des cauchemars du créateur.

     

     

    Mais le monde ne s’en rend pas compte, et Arceus dort toujours.

     

     

    Attendant la lumière.

     

    ___________________________________

     

     

     

    1. Qui n’existait pas, vous suivez ?

     

     

     

    1. Sinon, il aurait sans aucun doute pondu une éminente dissertation sur l’existence de…et bien de l’existence et, devant l’absence de preuves, se serait dissout dans le néant.

     

     

     

    1. On peut avoir créé la vie et manquer d’imagination.

     

     

     

    1. Maintenant qu’il y en a, autant en profiter.

     

     

     

    1. Celle qui nous fait mal à la tête au réveil, le lendemain d’une soirée bien arrosée, lorsqu’on se demande où on est, qui on est et, surtout, qui diable peut bien ronfler à côté de soi dans le lit.

     

     

     

    1. Et peut-être même celui d’à côté.

    ________________________________________________________________________________

     

    LA VENUE

     

     

    « Leur venue… Elle a changé tant de choses… tant d’endroits… tant de personnes.

     

     

    Le monde n’a plus jamais été le même. D’aucun s’accordent à dire que la Terre n’a jamais cessé de changer, mais jamais ils ne soupçonnèrent un instant la tournure que prirent les évènements. Ou alors ils avaient habilement et profondément dissimulé leurs pensées. Quoiqu’il en soit, notre faculté à nous adapter à tout et n’importe quoi après un temps relativement court nous mena une fois de plus en des temps étranges.

     

     

    Tout a commencé quand le ciel nous tomba sur la tête. Ou, pour être exact, quand il faillit percuter celle d’un ours polaire, quelque part au pôle sud, dispersant une troupe de manchots étonnés. L’impact ne tarda pas à éveiller l’intérêt. Nous savons que l’antarctique regorgeait alors d’hommes de sciences venus des quatre coins du monde, colonisant les vastes terres blanches avec leurs bases et leurs complexes. Une terre neutre qui n’appartenait à personne, et dont tout nation voulait donc profiter, quoi que cachent les glaces épaisses du pôle.

     

     

    L’étoile. La comète. La météorite. Ses dénominations furent nombreuses, mais tous s’accordèrent pour dire qu’elle fut à l’origine du changement majeur qui allait en découler. Et du monde comme il est aujourd’hui. Ce n’était pas la première fois que le ciel tombait, pourtant. Nombreux étaient les corps célestes qui s’écrasaient dans la neige des pôles, dans les déserts d’Amérique ou sur les côtes de l’orient. Mais celui-là était spécial. Dans toute la communauté scientifique, on ne trouva nulle matière correspondant à celle dont il était fait. Et, parmi tous les astéroïdes qui avaient un jour percuté notre planète (1), aucun n’avaient apporté avec eu une composante aussi prodigieuse que celle qu’on lui découvrit.

     

     

    Aucun n’avait apporté la vie.

     

     

    Pendant des décennies, l’humanité l’avait cherchée ailleurs, loin de la Terre. A vrai dire, ils avaient passé plus d’années à concevoir les moyens d’aller la dénicher à des années lumières qu’à réellement la chercher. De Mars à la lune, ils avaient commencé à fouillé le système solaire, traquant la moindre particule pouvant témoigner d’une étincelle de vie, fut-ce l’emprunte fossile d’une bactérie dans le sable d’un monde lointain. Et voilà que la vie d’ailleurs nous tombait pour ainsi dire sur le coin de la figure. Mais nous n’y vîmes guère l’ironie, excités que nous étions par une telle découverte. La consécration d’un des plus grands souhaits de l’humanité : découvrir si oui ou non, la vie avait pu se développer ailleurs que sur notre vieille Terre.

     

     

    L’étoile fut baptisée Jirachi, privilège qui revint à l’équipe japonaise qui la découvrit dans les glaces. Dans leur langue, Jirachi signifie « vœu », et force fut de constater qu’une telle appellation ne pouvait que convenir. Mais ce corps céleste n’était pas aussi sensationnel que l’être qui avait voyagé avec lui. Un être unique et formidable que nous nommâmes Mew –car tel était le seul cri qu’il poussait (2).

     

     

    Unique, Mew l’était assurément. Et il était aussi intelligent. Non pas comme un dauphin ou un chimpanzé, mais comparable à un être humain. Nous ne pûmes jamais lui enseigner un langage, et il ne s’exprimait qu’à travers des « mew » de diverses tonalités, mais nous arrivâmes rapidement à nous comprendre. Ceux qui l’ont côtoyé et étudié racontèrent qu’en la présence de Mew, c’était comme si ce dernier parlait directement à leur esprit, sans utiliser aucun mot mais transmettant des sentiments et des images tellement clairs que nul parler n’était nécessaire.

     

     

    Adopté par la communauté scientifique, Mew fut étudié sous toutes les coutures, du moins autant qu’il le permettait. Mew se montrait extrêmement amical, et particulièrement curieux à notre égard et à celui de la Terre en général. Au moins autant que nous l’étions à son sujet. Cet être était doté de pouvoirs étonnants, rappelant fortement tout ce que l’on entendait dire sur les capacités psychiques prétendument possédées par certains individus farfelus. Télékinésie, télépathie, manipulation de l’énergie, tels étaient des actes parmi tant d’autres que Mew pouvait accomplir. Mais nul n’égalait le prodige dont il se révéla capable : agir sur la vie elle-même.

     

     

    Son code génétique, que nous avons partiellement pu étudier à partir des échantillons qu’il nous avait autorisé à étudier, était incroyablement complexe, et pourtant plus simple –plus pur, diraient certains- que tout ce que nous avions jamais pu trouvé sur Terre. Il semblait porter en lui les bases d’une myriade de forme de vie, et il ne tarda pas à le démontrer. Ce fut à partir d’œufs qu’il fit pour la première fois l’extraordinaire démonstration de son don de vie. Il y en avait trois, et il en sortit trois créatures dignes des mythes et des légendes. Ils furent nommés Enteï, Suicune et Raikou et Mew les accueillit comme de vieux amis longtemps perdus de vue. Ils devinrent ses gardiens, et nul autre de leur espèce ne vit jamais le jour.

     

     

    Avec l’aide des hommes, Mew exerça une influence considérable sur la vie. Exposés à ses dons, de nombreuses manipulations génétiques furent à l’origine de nouvelles formes de vie. Se calquant sur nombre de nos animaux terriens, Mew permit l’émergence de dizaines de créatures inédites, dans une sorte de ballet de l’évolution jamais vu auparavant. Dotés de caractéristiques formidables comme celles de changer de formes avec l’expérience ou de manipuler des domaines d’énergie dont nous n’avions jamais perçu le secret, les pokémons étaient nés.

     

     

     

    « Les pokémons sont désormais au centre de notre monde, qu’il soit des loisirs ou encore du travail. Ainsi, nous arrivons enfin à un monde plus juste. C’est pour cela que nous sommes ici réunis, pour une répartition équitable et écologiquement adaptée. Les pokémons, ces créatures extraordinaires, sont par exemple l’espoir de l’actuel Tiers-monde de parvenir à un niveau de vie confortable en toutes circonstances. Grâce à eux, plus jamais nous n’auront à être les témoins d’atrocités semblables à ces guerres qui nous déchirent encore ou à ces menaces écologiques que nous avons éveillées sur cette planète. Les ressources seront désormais en abondance, la Terre évolue avec les pokémons et nous nous devons de montrer l’exemple, de suivre le mouvement nous aussi ! »

     

     

    Extrait du discours du Secrétaire Général des Nations Unies, années 2000

     

     

     

    Car les pokémons exerçaient une influence notable sur le monde et la nature qui les entouraient, de tels discours furent très vite monnaie courante. De nouvelles espèces voyaient régulièrement le jour, que ce soit à travers de nouvelles manipulations dans le but de les faire assainir telle ou telle région, ou même sans influence de notre part. Très vite, ils se répandirent à la surface du monde, définissant les règles d’un nouvel écosystèmes, et déchaînant de nouvelles passions parmi les foules. Animaux de compagnie intelligents, partenaires ou encore d’utilité publiques, leur utilisation devint générale. Les premiers combats de pokémons ne tardèrent pas à voir le jour, bien qu’alors essentiellement destinés au spectacle, tel un nouveau sport à la mode.

     

     

    En quelques dizaines d’années à peine, ils devinrent partie intégrante de notre monde, et nous nous adaptâmes à eux naturellement et avec rapidité. Mais malgré tous leurs apports, il était évident que le monde n’était pas subitement devenu aussi beau que cela avait été espéré. Pokémons ou pas, les guerres n’avaient pas cessé, pas plus que la recherche de pouvoir ou d’argent. Les passions se déchaînèrent notamment dans les milieux religieux, qui condamnèrent presque tous le développement des pokémons, considérés comme extérieurs à la création de Dieu.

     

     

    Et si les pokémons étaient devenus une norme de la nature, proliférant dans les bois, les champs et au fond de l’eau en compagnie des animaux sauvages, les recherches scientifiques n’avaient pas diminué. Désireux de palier notamment aux problèmes de climat de plus en plus nombreux, les chercheurs s’attelèrent à la manipulation d’énergies plus concentrées encore. L’innocence même, Mew contribua à leurs œuvres, et de nouvelles créatures fabuleuses virent le jour. Uniques, elles se révélèrent sous la forme de grands oiseaux et de créatures légendaires.

     

     

    Guidées par l’homme, elles furent employées à la régulation des énergies terrestres, notamment le climat, comme il a été dit plus haut. Mais, comme à notre habitude, nous nous fourvoyâmes. Nous vîmes en eux d’énormes réserves de pouvoirs, et c’est sans doute ce que nous avions voulu créer dès le départ. Peut-être aussi que notre Terre n’était pas prévue pour de telles manifestations, car la bienfaisance des premiers jours se muèrent rapidement en des temps sombres et dangereux.

     

     

    Nous ne pûmes contrôler indéfiniment ces créatures uniques. Elles bouleversèrent petit à petit notre fragile équilibre biologique, et leurs énergie étaient sans cesse utilisées à des buts moins avouables, tels que la guerre et la conquête. Catastrophes naturelles, déchaînements climatiques, guerres sanglantes… Après moins d’un siècle de découvertes, nous avions déjà scellé notre destin. Eveillés par la simple présence de ces créatures, des courants d’énergie qui avaient jusque là parcouru notre Terre paisiblement se déchaînèrent. Des villes furent dévastées, des côtes englouties, des paysages balayés, des espèces d’animaux disparaissaient, des nations tombaient et des réseaux de technologie s’écroulaient.

     

     

    Et tandis que tout s’écroulait autour de nous, nous commîmes une nouvelle erreur. En secret, dans les profondeurs d’un complexe désormais détruit, nous nous attelâmes à la création d’une arme. Une arme vivante ultime afin de détruire la source de tout conflit. Mew fut dupé, sa confiance abusée. A partir de son essence primordiale, nous donnâmes naissance à un être artificiel, au code génétique comblé par des cellules humaines et au potentiel énergétique unique et, comme nous l’aurons appris rapidement, dévastateur.

     

     

    Comme Mew, il possédait un lien avec chacun des pokémons qui existait en ce monde, et comme lui, il possédait d’incroyables pouvoirs. Peut-être même plus grands encore. Son nom était Mewtwo (3). Extrêmement intelligent, sans doute bien plus que nos plus éminents chercheurs, il se développa avec une vitesse foudroyante. Hors, les terribles expériences auxquelles il était contraint de participer finirent par le lasser, et il décida de se libérer du joug qui lui avait été imposant Se jouant de ses gardiens, il se libéra du complexe où il était né et retenu, semant panique et désolation lors de son évasion. Aussitôt, sa recherche et sa capture furent notre priorité, mais Mewtwo était un être incroyablement rusé.

     

     

     

    « Je n’en revenais pas : il était là, devant moi, après cinq mois de cache-cache. Le major nous a ordonné de ne pas entrer en contact physique avec lui, mais cela n’allait rien changer. Il s’est mit à rire, d’un rire mental qui pénétra nos esprits au plus intime, faisant vaciller nos maigres barrières mentales. Puis il s’adressa à nous par télépathie. Oui, il avait réussi à assimiler notre langage… Il nous dit qu’il ne lui suffisait que de peu de concentration pour nous posséder tous, pour retourner notre âme comme une pathétique chaussette. Puis il a joint l’acte à la pensée ; il s’est psychiquement emparé de Nitro. J’ai tiré sur Nitro ! Je ne suis qu’un imbécile… Mais Nitro a survécu ; blessé, il était inutile à Mewtwo, qui m’a choiss, moi. Sans pouvoir décider de mes mouvements, incapable de résister à sa volonté, je n’eus pas d’autre choix que d’assister à la mort de presque tous mes camarades, pourtant nombreux et bien armés. Lorsque le major, pour me secourir, à réussit à tirer une balle dans l’abdomen du monstre, je fus ravagé par une douleur et une haine qui n’étaient mienne mais qui le devinrent et le sont encore aujourd’hui. La créature a réagi avec une violence extrême : j’étais encore lié à lui quand il a commencé à assassiner froidement quasi chacun de mes compagnons. Psyko… J’ai vu en quelque secondes : des armes, par milliers, par millions, devenir inopérantes, tombant au sol au même moment à travers le monde… Puis j’ai été relâché par Mewtwo, qui disparut, me laissant seul avec Nitro aux portes de la mort, ma compagnie décimée et des pensées qui jamais plus ne m’appartiendront. »

     

     

    Extrait du journal d’un membre de l’équipe de recherche « Mewtwo »

     

     

     

    Seul dans un monde qui lui était inconnu, traqué, redouté de tous et incapable de limiter son formidables pouvoir, Mewtwo déchaîna sa colère et sa rage à la surface du monde. A travers le lien génétique qui l’unissait à tous les pokémons jamais créés sur Terre, il laissa parler sa frustration et sa douleur. Blessé par l’homme et ses armes à feu, il laissa en chaque pokémon une crainte et une haine terrible à la vue de ces dernières, et nombre d’entre elles furent rendues inutilisables. Attisant la fureur des pokémons uniques qu’il aurait dû canaliser, il fut indirectement le responsable du point culminant du cataclysme qui frappa la Terre entière.

     

     

    « C’est la dixième attaque de pokémons légendaires en moins de deux semaines ! Désormais, le pétrole et d’autres combustibles ne seront plus extraits, leurs sources taries ou détruites. Les réseaux de communications s’effondrent les uns après les autres ! Le monde entier panique et ne sait comment réagir alors que les gouvernements et l’économie s’écroulent ; la population américaine se prépare au black out et envisage l’isolement, espérant atteindre une totale autarc… »

     

    Dernier bulletin d’informations de France-Info


     

     

    Et son pouvoir semblait ne pas connaître de limites. A sa création, la comète Jirachi qui avait porté Mew jusqu’à nous avait libéré deux objets qui furent pris pour ses fragments, deux orbes qui réagirent au potentiel de Mewtwo et lui donnèrent un pouvoir encore plus considérable.

     

     

    Alors que le monde courrait à sa perte, Mew se manifesta. Usant de son essence liée à l’énergie originelle même, il parvint à calmer et raisonner les pokémons légendaires. Quant à Mewtwo, il se confronta à Mew dans un titanesque déluge d’énergie. Puis il cessa soudain le combat après s’être attaqué à la conscience de Mew et se téléporta dans un lieu inconnu. Nul n’entendit plus parler de lui. En ce qui concerne Mew, on ne sait encore pas aujourd’hui si il s’est tout simplement évanoui dans la nature une nouvelle fois ou si il a été détruit dans ce combat de titans. Quant aux orbes qui avaient contribué à la puissance de Mewtwo, ils avaient disparu, sans doute perdu dans le combat qui l’avait opposé à Mew. On ne retrouva pas plus la comète Jirachi, considérée elle aussi comme à jamais perdue.

     

     

    Les pokémons uniques, désormais qualifiés de légendaires se retirèrent dans des coins éloignés du monde. Il en existait moins d’une dizaine, du moins qui avaient été révélés au monde. Artikodin, Sulfura, Electhor, Lugia, Ho-oh, Kyogre, Groudon. Les trois gardiens de Mew, séparés de leur maître, se retirèrent également. Les apparitions de ces créatures devinrent de plus en plus rares, et leur localisation exacte souvent inconnue. D’aucun prétendent avoir aperçu Suicune sur les côtes de la mer d’Aral, et Artikodin aurait plusieurs fois été aperçu entre l’Antarctiques et les plus hauts sommets de la chaîne himalayenne ; plus au sud, Groudon était réputé pour vivre au fin fond de la faille de San Andreas…. Plusieurs personnes assurent également avoir aperçu une étrange créature verte dans les profondes forêts amazoniennes, une créature dont personne ne reconnaît encore aujourd’hui le signalement…

     

     

     

    Alors que les pokémons légendaires se retirèrent du conflit, travaillant à l’équilibre naturel du monde, les hommes durent réapprendre à s’adapter. L’électricité, les énergies anciennes étaient taries ou quasi introuvables. De plus, les technologies humaines avaient périclité suite au cataclysme, et peu de gens pouvaient encore les faire fonctionner. Le trafic routier, aérien, les usines, l’économie, l’armement… Tout s’écroula et ne se trouvait plus qu’en quantités limitées. L’informatique se révélait la plupart du temps inutilisable, et les communications étaient la plupart du temps réduites au black out total. L’environnement avait changé dans nombres d’endroits du globe, et les humains durent apprendre à vire à la dure. Les gouvernements s’étaient effondrés, et de nouveaux voyaient le jour, souvent limités à de petites régions.


    Humains et pokémons apprirent réellement à vivre ensemble, basant leur nouveau monde sur le dressage et l’utilisation de ces créatures qui s’étaient maintenant répandues en totale liberté dans le monde. De nouvelles espèces sont encore de répertoriées de nos jours, remplaçant nombre de nos animaux terriens dont la présence se fait de plus en plus rare.

     

     

    L’énergie qui découlait de la création des pokémons et qu’ils utilisaient pour combattre, se défendre et évoluer fut d’un apport non négligeable à cette nouvelle civilisation, bien que l’espèce humaine commençait à peine à savoir l’utiliser. Suite au cataclysme, les pokéballs, les systèmes de stockage et autres innovations qui avaient vu le jour avec les pokémons il y a des dizaines d’années virent leur nombre diminuer et leur savoir se perdre, devenant de vraies raretés à la manière de leurs systèmes d’entretien et de création. Les combats pokémons furent adoptés comme résolution de la plupart des conflits, n’excluant malheureusement pas la guerre et la violence, même si le besoin de faire survivre cette nouvelle et fragile civilisation primait sur celles-ci.

     

     

     

    Au fil du temps, des organisations nouvelles virent le jour. Hommes et femmes de l’ombre puissants dans ce monde à nouveau jeune, ils instaurèrent leurs lois et leurs armées sur divers endroits du globe. En Europe, On les appelle les Régents et ils s’efforcent de développer et de maintenir leur pouvoir et de relancer leur économie par tous les moyens possibles, n’hésitant pas à écraser les contestataires et les rebelles. Les armées pokémons virent le jour, succombant à ce nouvel aspect de technologie perdue qui semblait désormais être la marque de l’humanité.


    Les Gardiens, des dresseurs d’exception, furent choisis pour défendre et réguler le dressage et les combats pokémons. Détenteur des plaques, insignes de leur rang, ils devinrent rapidement considérés comme des dresseurs et des hommes d’exception. Mais même si la plupart sont justes, ils sont actuellement submergés par la volonté de puissance et de garde du pouvoir, luttant politiquement face aux manœuvres des Régents qui se servent d’eux comme agents.

     

     

    Héritiers de l’ancienne ONU, des hommes sont également à l’origine d’un vaste réseau international d’agent s’appliquant à faire régner un semblant de justice là où ils le peuvent. Appelée la NORM –Nouvelle Organisation Mondiale- cette organisation fragile semble hériter des qualifications de l’ONU ou encore d’Interpol à son époque. C’est la principale force de cohésion s’opposant à des personnes d’influence comme les régents, et elle déploie beaucoup d’efforts afin d’apporter un soupçon de stabilité en ces temps troublés.

     

     

    Cela fait maintenant vingt ans que Mewtwo et Mew ont livré leur combat au-dessus de Los Angeles, et nous nous sommes à peine faits à notre nouveau mode de vie que de nouveaux changements se préparent. Principalement en Europe, les Régents, ces êtres qui ont su conserver ou gagner leur pouvoir à travers le cataclysme, agrandissent sans cesse la juridiction de leur territoire. D’une main de fer, ils établissent des plans étranges dont eux seuls connaissaient la teneur.

     

     

    Et, tandis que nous réapprenons à vivre dans un nouveau monde, nous restons aussi aveugles à ce qui se prépare que nous l’avons toujours été… »

     

     

     

    Récit de la Venue et du Cataclysme, auteur inconnu

     

    ______________________________________

     

     

     

    1. Et tué des animaux bien plus gros que l’ours blanc, qui avait finalement eu beaucoup de chance.

    2. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart des scientifiques n’ont que peu d’imagination. Et manquent singulièrement de poésie. Tous ceux qui ont déjà prononcé au moins une fois le mot « tachyon » le savent.

    3. « Tachyon ! Tachyon ! Tachyon ! »

     

     

     

     

  • Lucie 35

    L'intermède passé, voici le retour de "Lucie" aujourd'hui, avec un peu plus d'une page!^^

     

    _____________________________________________________________________________________

     

     

    -Vous avez dit quelque chose ? s'enquit Kenneth Marsters, curieux.

     

    -Oui, que ça pourrait être pire.

     

    -Aïe.

     

    -Oui hein ?

     

    -C'est jamais bon signe. C'est une des premières choses que j'ai apprise dans mon domaine de recherches : dès que quelqu'un a la malheur de dire ça, tout ne peut qu'empirer.

     

    -Pourquoi forcément empirer ? Pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas s'améliorer ?

     

    -Impossible. C'est aussi universellement vrai qu'une loi de la physique.

     

    -C'est bien ce que je pensais, mais vous auriez au moins pu faire l'effort de prétendre le contraire afin de me rassurer...

     

    -Vous êtes le genre d'homme qui a besoin d'être rassuré, caporal ?

     

    Marsters décocha un vif sourire amusé à l'attention de Velázquez, qui le lui rendit bien. Le soldat était content de l'avoir dans les parages : il le trouvait sympathique, et prêt à tout pour se rendre utile plutôt que de rester à se tourner les pouces. C'était ce qui avait poussé l'ingénieur à demander au major Adams la permission de se joindre à André Velázquez et Paul Ravert dans leur petite expédition.

     

    -Je sais me rendre utile, avait-il déclaré avec un aplomb tranquille qu'on ne se serait guère attendu à voir chez un homme de sa stature. Plus que si je reste ici. Je pourrai aider le soldat Ravert pour ce qui est technique : je suis familier avec les systèmes de ce train.

     

    -Qu'est-ce que vous dites de ça, Paul ?

     

    -Que si il dit vrai, ça me faciliterait la tâche si besoin est.

     

    -Au point que je laisse un simple civil trébucher sur les talons de deux de mes hommes ? Demanda-t-il à Kenneth. Mais Adams n'avait posé la question que pour tester son interlocuteur ; il l'avait déjà jaugé, et était curieux de voir comment il allait réagir.

     

    -Je suis peut-être un civil, et je pense être un homme simple, mais je trébuche rarement, major.

     

    -Dans ce cas... Vous savez vous servir d'une arme ?

     

    Le major avait ouvert son paquetage, dont il sortit une petit arme de poing de rechange, qu'il tendit à Marsters. Ce dernier s'en saisit s'en trembler et vérifia qu'elle était chargée avant de repérer le cran de sécurité.

     

    -Si besoin est. Je suis plein de ressources.

     

    -On dirait bien. Soit, allez-y. Je préfère trois hommes sur le coup que trois, après tout. Merci de votre aide, monsieur Marsters. Caporal, prenez soin de notre volontaire, même s'il semble tout à fait capable de se débrouiller tout seul. Et mettez-vous en route, nous...

     

    -Hé ! Vous n'allez pas5 vous en tirer comme ça !

     

    Agacé d'avoir été ainsi interrompu, Canton Adams n'avait pu dissimulé l'ennui que lui causait ce délai et, plus encore, la personne qui en était responsable. Ed Travers s'était approché pour les rejoindre, sa casquette vissée sur ses cheveux roux et le visage presque aussi écarlate que ces derniers.

     

    -Que puis-je pour vous, monsieur Travers ? Et si vous pouviez être bref, le temps est...

     

    -Si Marsters y va, moi aussi ! Je suis le responsable de ce voyage, et le représentant du service de transports ! Je ne vais pas vous laisser crapahuter dans mon train sans moi ! Et j'ai la seule clef, vous avez besoin de moi !

     

    -Votre train ? Depuis quand ?

     

    -Depuis que j'ai été nommé à ce poste, et je vous prie de ne pas me parler sur ce ton, major ! Je ne suis pas un de vos petits soldats !

     

    -Non, vous n'avez rien d'un soldat, en effet...

     

    -J'exige d'accompagner vos hommes !

     

    -Comme je sais pertinemment que vous n'allez pas me foutre la paix, et que la décence m'interdit d'arracher votre clef à votre petit corps malingre, je vais accepter mais.. Non, taisez-vous ! Pas un mot, laissez moi finir ! Bien. Vous allez faire exactement tout ce que le caporal et le soldat Ravert vous diront, vous ne ferez rien sans leur accord, et vous ne les quitterez pas d'une semelle, est-ce bien clair ? Et avant que vous ne me répondiez, sachez que je vous tiendrai personnellement responsable pour la moindre bévue de votre part, et que vous ne pourrez pas compter sur votre statut de civil pour échapper à mon courroux. Compris, monsieur Travers ?

     

    Le responsable avait blêmi, son assurance ayant physiquement manqué de peu de s'écouler par chacun des pores de sa peau. Paralysé par le regard du major, il aurait volontiers pris la décision de se replier si cela n'avait signifié perdre la face plus avant. Il avait alors rassemblé les derniers morceaux de sa dignité et s'était raclé la gorge avant de répondre, d'une voix bien plus aiguë qu'il l'aurait voulue :

     

    -Bon, ça va, j'ai compris...

     

    -Parfait. Allez-y maintenant... Quoi encore, Travers ?

     

    -Je n'ai pas droit à une arme ?

     

    Le major s'était contenté de le regarder sans rien dire, et le rouquin n'avait rien ajouté avant de prendre la suite des autres. Mais il n'avait pas tardé à se rattraper en se plaignant et en rouspétant tout au long du chemin que parcourait le petit groupe le long du train. Au moins, ils n'avaient rencontré aucun problème plus grave, traversant des wagons déserts jusqu'à arriver à celui où ils avaient, plus tôt, rencontré leurs premiers passagers. Velázquez intima le silence à Travers, qui obéit non sans avoir la mine boudeuse, et fit signe à Paul Ravert de s'avancer en éclaireur. Ils avaient régulièrement tenté de contacter Stuart Moore durant leur avancée, mais sans jamais avoir de réponse. Ravert s'engouffra dans la voiture, avant de ressortir une vingtaine de secondes plus tard.

     

    -Alors?

     

    -Rien, fit le soldat. Aucune trace de Stuart. Mais il y a autre chose... Et ce n'est pas très joli.

     

    Il échangea un regard lourd de sous-entendus entre Velázquez et ce dernier, suivi des deux civils, entra à son tour dans le wagon qu'était censé garder Stuart Moore.

     

  • Intermède: L'ennemi hebdomadaire

    Une mini pause dans "Lucie", parce que j'ai eu l'inspiration d'une p'tite historiette, et comme ça fait bien longtemps que je n'en avais pas écrite, j'ai profité de l'occasion!^^ Bon, ce n'est pas la meilleure, mais c'était chouette de retrouver ces personnages et d'écrire un peu différemment entre deux pages de "Lucie". Comme toutes les autres historiettes, vous la trouverez ici: http://troisheurestrente.over-blog.com/article-l-ennemi-hebdomaire-111272144.html