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Plume de Renard - Page 15

  • Gainage avec extra bacon

    Après plusieurs petites historiettes dont je n'étais pas très satisfait et qui à mon sens ne s'inscrivent pas vraiment dans l'ensemble "canon", voici un nouveau texte dont je suis plutôt content! Une vraie nouvelle historiette, du moins je crois, qui est dans le bon "ton historiette" que je pensais avoir un peu perdu. Bref, ça fait du bien de retrouver ça, en espérant que ça fonctionne! o/

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    Vous entretenez une relation particulière avec votre corps. Une relation faite de compromis qui a depuis longtemps mené à une entente cordiale, si pas particulièrement chaleureuse. La principale règle étant : vous lui fichez la paix, et il se contente de faire de même. Vous n'avez jamais vraiment eu à vous en plaindre. Vous avez toujours pris soin de lui éviter les efforts inutiles et les accidents les plus graves, et il a rarement cru bon de vous affliger de quelque chose de plus difficile à supporter qu'une grippe un hiver sur deux (bien que vous le soupçonniez de garder le compte de toutes vos maladresses. Du moindre orteil cogné contre un coin de meuble aussi régulièrement que, disons, le courrier arrivant chaque matin, à l'épaule que vous vous êtes un jour fissurée en trébuchant par-dessus un muret. Et d'attendre patiemment le jour où il pourra vous rendre le tout de son propre chef en refusant soudainement de fonctionner et de vous affliger de la dernière maladie mortelle à la mode, ce qui n'arrange pas votre léger côté hypercondriaque). Bref, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si vous n'étiez pas en train de constater tristement que votre ventre commence à gagner du terrain sur vos orteils lorsque vous baissez nonchalamment la tête pour le regarder. Quelle idée diront certains, et ils ont bien raison. Vous pourriez parfaitement vivre sans vous contempler le nombril. Des tas de gens le font et s'en tirent très bien, merci pour eux. Seulement, vous trouvez plutôt désagréable de passer toutes vos douches à regarder en l'air, et le produit qui fini immanquablement par couler dans vos yeux n'aide en rien (car vous finissez toujours par vous en mettre dans les yeux lorsque vous vous lavez, c'est aussi immuable qu'une loi de la physique et ce même lorsque vous utilisez un bon vieux pain de savon solide1). C'est ainsi que propre, mais les yeux rouges, vous vous retrouvez un matin en train d'observer votre silhouette dans la glace, entre les taches de dentifrice qui ont tendance à y apparaître et dont vous ne comprenez jamais l'origine, le miroir étant au-dessus du lavabo. A croire que vous vous ébrouez les gencives deux fois par jour à la manière d'un morse à l'abreuvoir. D'ailleurs, la hauteur dudit miroir n'aide pas vraiment à donner une vision d'ensemble de votre silhouette, ce dont vous lui êtes habituellement gré. Mais aujourd'hui, vous vous tortillez d'avant en arrière dans votre salle de bain de manière à mieux vous rendre compte de la situation nommée bedon. Distraitement, vous songez à tirer la balance de sous la commode, mais vous abandonnez bien vite l'idée. Non pas que vous en ayez une peur panique (vous vous contentez juste de marmonner méchamment en sa présence), mais parce qu'elle ne fonctionne plus, et depuis le troisième jour de votre emménagement il y a plusieurs années de cela. L'idée de s'en occuper plus avant vous a toujours paru futile, d'autant que vous devriez vous baisser et risquer un tour de rein, ce qui irait à l'encontre du marché passé avec votre corps. Marché qui n'est peut-être plus valide, vous dites-vous d'un air maussade en vous pinçant la peau du ventre, qui bloblote et contribue à assombrir encore votre humeur. Certes, pour l'instant, il s'agit encore d'un oreiller confortable pour petit chat, mais il ne tient qu'à vous de ne pas le voir se transformer en trampoline (avant de finir en sable mouvant). Et puis la flamme-de-vos-vieux jours2 risque de commencer à se moquer. Oh, gentiment, bien sûr : au fond, elle s'en moque de votre apparence globale, du moment que vous pensez à vous nettoyer derrière les oreilles et que vous vous coupez les ongles des pieds régulièrement, mais il n'y a pas pire (ou meilleur, tout dépend du point de vue) qu'un conjoint sur la même longueur d'onde pour manier la pique avec l'adresse d'un hussard du quinzième siècle (ou était-ce le sabre ? Vous faites une note mentale de rechercher la bonne réponse plus tard). Ce qui ne serait pas très juste de sa part, étant donné qu'elle fait partie de cette catégorie hautement méprisable de personnes qui peuvent se goinfrer quotidiennement sans prendre le moindre kilo. Non, décidément, il va vous falloir faire quelque chose. Adepte des solutions de facilité lorsque le contraire serait d'envisager quelque chose de potentiellement éreintant, vous songez l'espace d'un instant à ces histoires de pilules miracles. Et à regretter de ne pas avoir sous la main un aspirateur à graisse (du moins pas dans vos moyens). Il y a bien les régimes, mais vous ne voyez pas l'intérêt de manger des légumes si c'est pour se priver d'accompagnement. Las, vous savez qu'il ne vous reste qu'une seule chose à faire, et elle fait bien évidemment partie des choses potentiellement éreintantes. Et de longue durée. Murmurant quelques mots d'excuses à votre corps et vous maudissant de ne pas avoir ajouté une clause au contrat, vous vous mettez à la recherche de votre porte-monnaie.

     

    Dedans, vous y retrouvez votre carte de membre de la salle de fitness3.

     

    Tout était parti d'une bonne intention et de la formidable motivation qui précède toute bonne idée destinée à tomber rapidement dans les abysses de l'oubli. Votre ami Steve vous avait convaincu de vous inscrire en sa compagnie à un des clubs de la ville, choisi au hasard au vu de votre ignorance mutuelle. Pour vous, ils se ressemblaient tous, aperçus ici et là au détour d'une rue : gris, illuminés par la lumière froide de néons, passant les derniers tubes à la mode façon disco plage et donnant une formidable impression de tristesse. Quand vous y pensiez, vous ne pouviez vous empêcher de les imaginer un lundi matin d'hiver à huit heures, ou un dimanche soir après vingt-deux heures. Ils faisaient partie de ces institutions dont vous n'aviez jamais vraiment franchi le pas et possédant leur aura propre, un peu comme les église ou les laveries (qui requièrent tous les deux que vous glissez votre monnaie dans des fentes en priant pour que tout se passe bien, des fois que les noirs seraient mélangés avec les blancs). Mais Steve avait su faire ployer votre résolution, capable de déployer des trésors de persuasion du moment qu'il s'agit de quelque chose de parfaitement futile (vous l'avez une fois vu marchande une paire de tongs avec succès dans une grande surface). Steve, qui possède en tout et pour tout zéro pour cent de matière grasse sur l'ensemble de son corps. Il en était surtout pour les muscles, afin de changer sa silhouette de mante religieuse (si les mantes religieuse étaient aussi souples que, disons, du verre taillé à la serpe). Steve, qui fait partie de ceux qui estiment nécessaire de s'acheter l'ensemble de l'équipement nécessaire à l'idée de pratiquer telle ou telle activité, à l'image des marcheurs du dimanche qui s'échinent à crapahuter sur des pentes de dix pour cents une heure tous les week-ends avec des bâtons de marches, des gros souliers de marche, un gros sac à dos de marche contenant tout un nécessaire de survie et deux gourdes d'eau vitaminée (de marche). Steve, donc, s'était rendu à votre première session pourvu d'un short de sport moulant, d'un t-shirt de sport de marque, de chaussures de sport dernier cri, et d'un bandeau éponge placé fièrement autour de la tête. Vous vous étiez contenté d'un pantalon de training (avec lequel vous souhaitez toujours être enterré), d'un vieux t-shirt à l'image d'un dessin animé de votre enfance, et de chaussures d'intérieur achetées d'occasion. Pas de bandeau, et rien n'était de sport, si ce n'était peut-être le linge de rigueur qui vous accompagnait déjà lors de vos cours de gymnastique de votre jeunesse. En pénétrant dans ce que vous imaginiez être le temple de la forme, vous avez pu constaté qu'au moins une de vos impressions était juste, et elle consistait en la musique que des hauts-parleurs diffusaient à plein tube. Les murs n'étaient pas gris, les néons peu agressifs, et l'ambiance n'avait rien de particulièrement déprimant. Vous vous êtes senti un peu déçu, comme à chaque fois que la vie se refusait à céder aux impératifs narratifs. Une dizaine de personnes pédalaient sur des vélos, marchaient sur des engins étranges qui vous donnaient le mal de mer rien qu'à les regarder, et s'échinaient sur des machines que vous auriez trouvées plus à leur place dans les caves humides de l'inquisition espagnole (ou alors chez le dentiste, d'après ce qu'on vous a toujours raconté de cet endroit méconnu ; votre corps a toujours scrupuleusement respecté son contrat lorsqu'il s'agissait de vos dents). Les formalités d'inscription remplies, votre porte-monnaie allégé (et pas la moindre carte de fidélité) et l'esprit légèrement embrouillé par un contrat pourvu d'autant d'option qu'un cabriolet vendu à la croisée des chemins, vous aviez suivi Steve en direction de l'épreuve suivante : les vestiaires.

     

    Vous n'avez jamais aimé les vestiaires. Il y stagne toujours une odeur à mi chemin entre la sueur et la peur (surtout la vôtre), et ils impliquent généralement d'être partagés avec des inconnus pour qui pudique n'est qu'un mot du dictionnaire (et encore, dans une langue morte). Vous, vous êtes du genre à patienter vingt minutes s'il le faut pour avoir accès à une petite cabine privée lorsque vous allez à la piscine, et ce même si vous avez déjà soigneusement enfilé votre costume de main sous vos vêtements, dans le sanctuaire privé de votre chez vous. Le pire, ce sont ceux avec les rideaux comme seule séparation physique avec le monde extérieur, parce que vous avez toujours peur que quelqu'un les tire d'un coup sec ; ce qui vous pousse toujours à bruyamment manifester votre présence en toussant régulièrement comme un asthmatique au milieu d'un nuage de gaz moutarde. A votre grand déplaisir, le vestiaire du fitness ne contient aucune cabine, et vous songez un instant à essayer de vous fourrer dans un casier tel la souple assistante d'un magicien. Mais n'étant ni souple ni prestidigitateur, vous devez y renoncer et ouvrez piteusement votre casier à vous avec la clef qui vous a été assignée (que vous êtes censé garder autour de votre poignet à l'aide d'un bracelet élastique et que vous allez malgré tout perdre assez de fois pour que les rachats cumulatifs fassent passé le contrat initial pour négligeable) et commencez à vous dévêtir comme une vierge effarouchée au milieu de la piste d'un cirque peuplé de spectateurs curieux. Tout en essayant désespérément d'éviter de croiser le regard -ou pire- d'un de vos condisciples sportifs. Qui ne se soucient nullement de votre présence et parlent joyeusement de cocktails diététiques à base d’œufs et de poudres protéinées ce qui, vous l'apprendrez par la suite, représente presque intégralement la somme des conversations de vestiaires. Vous avez entendu des cuisiniers parler moins longtemps de leurs menus que les membres d'une salle de sport. Vous, vous refusez pertinemment de manger des œufs sous toute forme qui n'implique pas de les cuire au moins une fois, et votre idée des protéines s'arrête à un steak bien cuit. La seconde chose que vous remarquez, outre la propension de vos nouveaux congénères à arborer la coupe dite de base (à savoir les cheveux rasés sur le côté et le reste rassemblé en une sorte de choucroute sur le dessus du crâne), c'est l'abondance des muscles fermes qui vous entourent. La plupart de ces mollets pourraient étouffer un cheval, et vous avez peur de vous fracturer le crâne si par mégarde vous vous cogniez contre des pectoraux sortis de nulle part (à vrai dire et pour être parfaitement honnête, ce ne sont pas les pectoraux qui vous inquiètent le plus, mais vous refusez d'en parler plus en avant au risque de vraiment vous sentir complexé). A vrai dire, c'est là quelque chose qui vos étonne : mis à part quelques membres ici et là, la plupart des aficionados de fitness sont déjà pourvus de corps de dieux grecs à leur inscription. Comme s'ils venaient ici pour le simple plaisir de les entretenir comme un jardinier son plant de tomates (avec des jus protéinés à la place de pesticides). Ils portent pour la plupart la chemisette sans manche dite de sport, le short court et le menton haut (généralement capable de tailler de la pierre). Quoi qu'il en soit, ils n'accordent aucun attention à votre égard, ce dont vous leur êtes gré.

     

    Ensuite, ce fut la création de votre programme personnalisé, livré aux mains expertes (et certainement capable de broyer des noix) d'un des joyeux entraîneurs. Les joyeux entraîneurs furent, et bien, joyeux et dynamiques. Ils vous donnèrent même l'impression de ne pas vous juger (ou alors discrètement, entre deux démonstrations) lorsque vous leur avez révélé votre soudaine envie de « ben, rester en forme, tout ça », ainsi que celle, plus difficile à faire sortir, de « perdre quelques kilos quoi, tant qu'on y est, enfin voilà ». Jaugé par leurs yeux experts comme un cheval par le juge du concours (vous vous êtes brièvement inquiété à propos des noix), vous n'avez pas tardé à vous voir infligé (pardon, gratifié) d'un programme tout à vous, censé vous permettre d'atteindre tous ces objectifs en un temps record (et par temps record, vous entendez plus ou moins n'importe quelle période de temps et ce au minimum deux fois par semaines, parce que sinon ce n'est pas sérieux, monsieur). Suivirent les affres de la remise en forme, de la perte de poids et du décrassage de muscles (qui n'avaient rien demandé à personne, merci pour eux). A votre grande surprise, ce ne furent pas les quelques machines qui vous furent assignées qui vous causèrent le plus de mal. Elles n'étaient pas bien compliquées à utiliser (enfin, vous mettez quand même à chaque fois cinq bonnes minutes pour vous rappeler des bons réglages, parce qu'ils sont évidemment tous différent pour chacune d'entre elle), et consistaient à effectuer de courtes séries d'exercices à base de poussage, tirage, levage et autre toussage et crachage, effets secondaires attendus lorsque l'on connaît votre condition physique de base. Le vélo et les marcheurs se révélaient déjà plus problématiques, parce que vous passiez votre temps à vous coincer les pieds dans les lanières des pédales, ou vous lacets dans les rouages du marcheur. Pire encore, il y avait l'ennui dévastateur qui accompagnait vos longues séances sur ces engins de la mort, aussi bien pour votre corps pantelant que pour votre esprit facilement lassé. Il y avait bien un petit écran de télé intégré, mais vous tombiez toujours sur celui en panne ou, plus mystérieux et agaçant, celui qui persistait à n'afficher qu'une chaîne de nouvelles en estonien (mystérieux car il ne s'agissait pas toujours de la même, et agaçant parce que votre voisin tombait toujours sur une télé en parfait état de marche et pouvait zapper sur les rediffusions de Friends4). Vous avez fini par régler la question en apportant un bouquin que vous lisez en haletant, progressant lentement de page en page tandis que des gouttes de sueurs rendent certains passages illisibles. Mais le pire, la torture absolue, le sacro saint de l'enfer du fitness, c'est l'exercice tout simple du gainage. Que votre joyeux entraîneur avait cru bon de vous assigner à la fin de tout votre programme le premier jour (vous partez du principe que les joyeux entraîneurs savent ce qu'ils font, c'est leur travail après tout, mais vous ne pouvez vous empêcher de penser qu'ils sont atteint de la même forme de sadisme que tout bon professeur de gym qui se respecte derrière les sourires et les encouragements). Il s'agit bêtement de vous mettre à quatre pattes sur vous genoux, les bras tendus, et à porter le poids de votre corps meurtri (qui menaçait depuis le vélo de vous poursuivre en justice pour atteinte morale à son intégrité physique) sur la pointe de vos pieds, et à tenir le plus longtemps possible. Trente secondes après votre premier essai, vous étiez écroués sur le dos, les membres agités de spasmes douloureux, maudissant la terre entière et Steve en particulier. Et vous étiez censé pratiquer cette activité satanique tous les jours, dans votre confortables chez vous, où les exercices n'ont que peu de mise sur votre moquette ! Quoi qu'il en soit, c'en fut sans doute trop pour Steve, qui ne fréquenta la salle que deux semaines avant de ne plus jamais y remettre les pieds. Ce qui ne s'explique pas uniquement par son manque de condition physique, mais plutôt par un niveau d'attention pour la même activité équivalent à celle du labrador moyen. Et puis il n'arrivait pas à y draguer les filles. Vous vous êtes donc retrouvé seul, deux fois par semaine, et si vous avez fini par tenir une minute ce foutu gainage, votre attention à vous n'a pas tarder à décliner elle non plus. Votre corps et vous êtes revenus à votre accord de base, même si vous soupçonnez l'angine contractée une semaine après votre abandon comme une basse vengeance pour les muscles douloureux qui vous donnaient l'impression d'avoir été broyé par une tractopelle chaque nuit suivant vos exactions physiques.

     

    La vie reprit son cours, de même que la courbe de votre estomac. Et vous voilà à nouveau avec cette fichue carte de membre dans la main aujourd'hui. Parce qu'évidemment, vous avez continué de payer la souscription mensuelle, le contrat étant pour une année. Et, bien sûr, automatiquement renouvelable à chaque échéance si vous ne pensez pas deux jours avant à courir à votre club dans le but de l'annuler. Et vous n'aimez pas courir. Ce qui vous a peut-être amené dans cette situation pour commencer, vous vous l'avouez de mauvaise grâce. Alors dans un sursaut d'enthousiasme, vous enfilez vos vêtements, rassemblez vos affaires de gym dans un sac, et vous vous mettez en route du pas léger de celui qui est convaincu d'avoir une bonne idée et que « ça y est, cette fois-ci c'est la bonne ! ». Vous verrez combien de temps vous tiendrez. Quand vous rentrez chez vous, quelques heures plus tard, après votre passage en ville puis à la salle de sport, chaque atome de votre être menace de faire sécession pour se dissoudre dans l'univers ou rejoindre un organisme moins propice à s'infliger une telle torture. Comme une table par exemple (mais les tables ont rarement des petits problèmes de poids). De toute façon, comme avec la plupart des activités enthousiastes que vous accomplissez pour le bien-être de votre santé mentale et physique, tous les résultats du jour s'annonce alors que la soirée commence. Parce que vous êtes faibles, et que vous avez une idée particulièrement déformée de « la récompense qui doit suivre l'effort parce que bon, sinon, à quoi bon hein, je vous le demande ? ».

     

    Celle-qui-partage-votre-vie a ramené des burgers. Avec extra bacon.

    Quelque part en vous, votre corps s'installe confortablement: le contrat n'est pas près d'être rompu...

     

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    1Qui, dans ce cas, finit lui même par s'écraser immanquablement sur votre pied selon la bonne vieille loi de la gravité avant de glisser mystérieusement hors de la baignoire.

    2Ou le foyer-flamboyant-de-votre-présent, mais c'est nettement moins pratique.

    3 Entre la carte de fidélité du « meilleur kebab de la ville », et celle de la sandwicherie du quartier. Vous faites partie de ces gens parfaitement incapables de résister à l'attrait des cartes de fidélité, que ce soit pour une dixième pizza gratuite ou une réduction de 6% après douze achats et ce seulement le jour de votre anniversaire (pourvu que ce ne soit pas un jour férié). Votre portefeuille est tellement épais qu'il pourrait arrêter une balle de revolver en plein cœur, pour peu que votre cœur soit rangé dans votre sac an bandoulière, généralement quelque part au niveau de la taille.

    4 Quelle que soit l'heure ou le jour, il y a toujours une chaîne de télé, quelque part, qui rediffuse des épisodes de Friends. Pour une raison étrange, il s'agit souvent des mêmes, et vous ne comptez plus le nombre de fois où vous tombez « mais oui, tu sais, sur ce fameux épisode » , tandis que le reste de la série sombre peu à peu dans les méandres de votre mémoire.

  • Mais si on danse?

    Et hop, une nouvelle historiette spontanée, qui fait en même temps billet d'humeur saisie sur le moment. Et vous savez pourquoi? Parce que ça va bien. Et parce que ça bouge! Yeah baby, ça bouge! -^^-

     

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    podcast

     

    D'un mouvement tout sauf gracieux, vous hissez péniblement votre second pied sur le matelas. Vous cogner contre la table basse du salon tout à l'heure n'aide pas vraiment à accomplir ces folles péripéties, mais vous vous y êtes fait. Comme toute personne possédant une table basse, sans nul doute responsable de plus d'accidents fâcheux que, disons, l'ours en colère moyen (les ours sont moins vicieux). Vous relevez la tête et contemplez un instant votre plafond, sans y détecter autre chose que du plâtre et la rondelle en plastique qui cache une prise inutilisable qui semble tenir par l'opération du Saint-Esprit (qui semble se contenter de rajouter une couche de peinture en espérant que ça tienne). Puis vous baissez le regard pour jeter un coup d’œil au mur, des fois qu'il s'y passerait quelque chose d'intéressant capable de vous détourner de votre dernière entreprise. Mais non, il n'y a que le même poster usé d'un vieux film, dont les coins se décollent petit à petit ; il sera bientôt temps de les recoller, avant qu'il ne finisse par vous retomber sur le crâne en pleine nuit. On vous a déjà suggéré de l'encadrer, mais vous vous contentez de rétorquer que « les cadres, ça fait plus mal quant ça tombe ». Tout ça pour éviter la procédure, les encadrements ayant à en remontrer aux tables basses côté vicissitudes de la vie. Un dernier mouvement de cou, pour tomber sur la rue sombre et tranquille d'une nuit bien avancée à travers la fenêtre de la chambre. Rien d'intéressant non plus. Et non, personne n'est en train de vous observer avec un paquet de popcorn (ou de pistaches, c'est bon aussi) dans la main, prêt à se gausser de vous comme d'un élève enrobé en plein cour de gymnastique. Vous essayez aussi de vous convaincre que personne ne vous observe à distance via un télescope braqué sur votre petit appartement. Ce que vous vous apprêtez à faire vous met dans un tel état que vous seriez prêt à croire en l'existence d'extraterrestres juste pour les imaginer en train de vous scruter depuis leurs soucoupes. Dire que vous vous sentez vaguement mal à l'aise reviendrait à trouver que le fond de l'air est tout de même un poil froid en antarctique (vous songez un instant qu'il serait plus agréable de se retrouver sur la banquise pour cette histoire, mais même là les pingouins se moqueraient de vous. Les petits salopiauds.). Bah, au moins, c'est mieux que rien non ? Et puis, tout au fond de vous, vous vous en réjouissez. Le geste sera sans nul doute pathétique, mais vous y trouvez du confort en sachant que cela vous permettra enfin de dormir...

     

    Outre votre sommeil, pourtant, vous n'avez pas à vous plaindre. Vous n'auriez jamais cru penser cela trois mois auparavant, ou même l'année passée. Les choses changent, même vous. Bon, dans votre cas, le changement s'avance comme le glacier le long du flanc de la fière montagne, mais cela veut au moins dire qu'il reste pour durer. Vous apprenez. Tenez, qui aurait cru que vous vous seriez adapté à ce nouveau rythme ? Rien de demandant, rien de pénible, rien de forcé : juste un rythme. Votre rythme. Et vous ne vous forcez plus à écrire, vous n'en ressentez plus le besoin. Vous ne ressentez plus aucun besoin de prouver quoi que ce soit. Vous avez il y a peu réalisé que l'ambition qu'on vous prêtait venait avant tout des autres. Et ce depuis toujours. « Oh mais il est brillant c'est sûr, il s'en tire très bien ici ou là ! Il fera de grandes choses ! » ou encore « Gâcher un talent pareil, ce serait, ben, du gâchis ! ». Et un de vos préférés : « Voir tout ce potentiel en toi, et penser à tout ce que tu pourrais en faire si tu y croyais, ça me donne envie de te pousser ! » Et bien vous vous pousserez très bien tout seul, merci bien. Quant à votre talent, votre potentiel ou votre je ne sais quoi... Et ben justement, c'est le vôtre. Vous ne l'avez pas demandé, il se trouve simplement qu'il est là. Et certes, il pourrait accomplir ci ou ça, faire de vous quelqu'un, vous permettre de vous sentir enfin accompli, et tout ça. Ben, le fait que quand vous y réfléchissez, vous vous sentez plutôt accompli, là, tout de suite. Vous vous sentez bien dans votre peau. Satisfait. Heureux. Parfaitement, vous vous sentez heureux. Oh, il y a bien des choses qui vous gênent encore, des soucis, des fragilités, des phases plus dures que d'autres... Mais vous les connaissez, vous les acceptez, et vous n'en faites plus la principale force motrice de votre vie. Vous surfez sur la vague, parce que même quand elle s'écrase, elle finit toujours par remonter. Ou mieux, par être suivi par une autre vague, qui sera certainement tout aussi intéressante ! Votre vie, ce sont les vagues. Et vous venez enfin de comprendre qu'il n'appartient qu'à vous de gérer le courant. Et à personne d'autre. Votre vie vous appartient. C'est digne d'être noté sur un paquet de céréales ou d'être mâchouillé distraitement en même temps que votre petit biscuit chinois (et il ne s'agit pas d'une métaphore graveleuse), mais vous venez récemment de le comprendre. Ils vous aura fallu tomber plusieurs fois, parfois dans les mêmes pièges (l'apprentissage du glacier, rappelons-nous!), mais vous le pigez enfin. Vous n'avez plus à vivre votre vie à travers les attentes des autres. Ceux qui vous imaginent faire ces putains de grandes choses parce que c'est ainsi qu'ils imaginaient vous voir utiliser votre fameux potentiel. Et bien tant pis pour eux : vous êtes bien plus heureux depuis que vous n'y prêtez plus attention. Et ce sans retomber dans votre piège personnel de « l'ambition du tabouret », où la seule ambition devenait ne plus en avoir, d'ambitions. Vous en avez une maintenant : continuez à être heureux, à vous sentir bien, à vivre votre vie jour après jour sans vous sentir forcé de la mener dans une direction ou une autre juste parce qu'on vous verrait bien la prendre.

     

    Les directions. C'est important, les directions, dans ce que vous vous apprêtez à faire. Gauche, droite, en haut, en bas... Petit pas, grand pas. On saute, on tourne, et hop ! Le rythme aussi, ce qui est un peu plus embêtant : si vous savez sans hésitation différencier la gauche de la droite, vous avez autant de rythme dans le sang que d'azote liquide. Vous essayez de vous persuader que ce n'est pas important. Encore une fois, personne ne vous regarder pour se moquer de vos performances. Comme vos ambitions, cela ne regarde que vous. Vous le faites pour vous, et pour personne d'autre. Quand vous vous y adonner, vous êtes seul.

     

    La solitude. Vous vous en accommodez bien mieux que prévu. Vous récupérez votre vie. Non pas que vous en ayez vécu une fausse, mais vous pouvez sans crainte conserver votre chemin, même quand il n'y en a pas vraiment un. Vous ne faites pas du surplace pour autant, n'en déplaisent aux observateurs extérieurs : dans votre tête, ça ne cesse pas de bouger vite, très vite, et vous faites des pas de géant là où il y a peu, vous avanciez encore en titubant, croulant sous les attentes. Celles des autres, et celles que vous vous infligiez. Mais du moment qu'on se sent heureux, n'est-ce pas là ce qu'il faut pour combler n'importe quel vide ? Heureux, parce que libre d'être soi-même. Ce qui vous effraie un peu : vous ne l'avez jamais vraiment été. Vous êtes encore en train d'apprendre à le connaître, ce soi-même. Et puis vous n'êtes pas seul : vous aviez tendance à les oublier quand le ciel vous tombait sur la tête, mais vous avez vos amis. Cette fois-ci, ils n'ont plus besoin de vous le dire : vous vous en rappelez tout seul. Et ils méritent au moins ça ! Vous avez vos routines aussi, comme vos envies de découvertes. Cette série de bouquins à lire, ces séries à voir, ces films à rattraper. Vous bondissez de film en film, de cinéma en cinéma, de dvd en dvd avec l'envie sans cesse grandissante d'en voir plus, d'en découvrir plus, d'en comprendre plus. Vous ne vivez plus à procuration à travers la fiction non plus, mais elle vous accompagne. Elle vous fait du bien sans régenter votre vie. Personne n'essaie plus de la régenter, même vous. Vous chantez de nouveau dans le bus ou dans la rue, quand une chanson que vous aimez particulièrement passe dans vos écouteurs. Sans même vous en rendre compte, uniquement parce que c'est la bonne chose à faire. Non, que ce soit via vos amis ou vos passions, vous n'êtes pas seul. Vous aviez peur de l'être à nouveau, chez vous, mais ce n'est pas le cas (et puis, après tout, petit chat est toujours là lui, qui ronronne dans une pantoufle). La solitude d'un chez soi n'est pas à confondre avec l'absence de connexions. Des connexions réelles, qui ne cessent de vous surprendre et de consolider la confiance en vous que vous avez patiemment cultivée au fil des années, sans même vraiment vous en rendre compte. Cette confiance qui vous permet de vous mettre à chanter devant les gens : bien ou mal, ça n'a aucune importance.

     

    Et pourtant, cette confiance vous manque là maintenant, tout de suite, comme à chaque fois que vous essayez ça. C'est étonnant quand on y pense : brailler à tue-tête devant des étrangers vous perturbe peu, mais bouger ainsi, même quand personne n'est là pour le voir (y compris petit chat, dont vous ne supportez pas le regard inquisiteur. Si si, inquisiteur, parfaitement!). Et pourtant, et pourtant... Vous dormez mieux depuis que vous le faites, là, tout seul, à l'abri des regards. Dans votre petit jardin secret, où ce n'est qu'entre votre corps et vous. Et puis, à chaque fois, vous vous sentez aller un peu plus loin. Votre esprit inquiet s'y abandonne de plus en plus vite. C'est de commencer qui est toujours difficile. De briser cette barrière de la honte inculquée par tout une vie de manque de confiance et de peur du regard des autres au moins autant que du vôtre. Mais vous n'avez pas à vous regarder, juste à le faire. A accepter de se laisser emporter par les mouvements plutôt que de vouloir les diriger avec la raideur d'un piquer. Vous ne savez pas vous y prendre, et alors ? Ce n'est pas comme si vous soulagiez cette nouvelle habitude en public. Pour l'instant du moins. Étape par étape, étape par étape...

     

    La musique s'enclenche, et vous fermez les yeux. C'est plus facile ainsi. Votre main commence, incapable de rester immobile tandis que vous vous efforcez de contenir le reste de votre corps maladroit. Il vous faut toujours un peu de temps avant de vous y mettre, trouver la bonne musique, le bon rythme (ou son absence), le bon moment... Et après, c'est la libération. Le soulagement, l'énergie qui se dépense et qui vous permet de bien dormir la nuit. Comme un rituel d'appel au sommeil. Vos pieds s'agitent à son tour, votre tête suit le mouvement. Vous vous sentez pathétiquement ridicule, honteux, le rouge vous monte aux joues, mais vous luttez contre cette retenue surgie d'on ne sait où, comme si vous braviez un interdit. Mais chaque nouvelle fois est meilleure que la précédente, et le soulagement qui en résulte vaut toutes les peines du monde. Les mains, les pieds, les bras, les jambes, la tête, les hanches, tout s'y met. Vous n'êtes plus vraiment vous, ou plutôt vous l'êtes enfin plus que jamais, à un niveau primal, dépourvu des restreintes et de la peur infligées par la réflexion. La réflexion n'a plus rien à voir là-dedans. Et c'est là toute la magie de la chose, qui conduit à l'instant libérateur. Vos pieds quittent le matelas d'abord tour à tour, puis ensemble tandis que vous décollez. Vous bondissez, vous oubliez, et plus personne ne juge ; plus important encore, vous non plus. La musique résonne dans la chambre, et les notes vous guident, la voix du chanteur est désormais votre seule attente.

     

    Comme un fou, un fou vaguement désarticulé qui s'est pris trop longtemps pour un sac à patates, vous dansez sur votre lit. Voilà, vous dansez comme une patate! Et cela n'a aucune importance. Du moins durant les quelques minutes où vous arrivez à refouler cette honte étrange, ce blocage corporel dont vous n'êtes pas encore arrivé à trouver l'origine. Mais les minutes sont de plus en plus nombreuses, les nuits de plus en plus apaisées, et la vie de plus en plus juste. Il n'y a pas de moment plus en accord avec soi, au-delà du moindre et épuisant fatigant processus de pensée, où vous vous sentez aussi... libre. Libéré de tout, et avant tout de vous. Et au fond, il s'agissait de peu de choses, n'est-ce pas ?

     

    Ils vous aura fallu presque trente ans (et les bonnes musiques), mais vous dansez maintenant. Et c'est le pied.

  • Contexte: Amérique du Nord

    Pour passer le temps, et comme je me sens inspiré, j'ai décidé de m'amuser à mettre en place un contexte d'univers pour un éventuel forum de jeu de rôles. Parce que je n'en trouve aucun à mon goût en ce moment, et qu'on ne sait jamais, peut-être que je trouverai moyen de lancer quelque chose de mon crû!^^ Comme j'aime bien les univers d'anticipation -entre le contemporain et le futuriste- et les concepts de mutants à la X-Men, je tente le coup dans le genre (et puis j'ai fait mes premières armes sérieuses de forum rp sur un forum de mutants il y a des années, c'est nostalgique, les mutants). J'ai déjà un contexte, mais en attendant de le retravailler, je mets ici la manière dont j'envisage mon monde, en commençant par ce que sont devenus les USA en particulier et l'Amérique du Nord en général (parce que je trouvais ça marrant de jouer avec^^). Voici donc!

     

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    Petit état des lieux en 2041

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    AMERIQUE DU NORD

     

     

     

    Durant les trois dernières décennies, les états de celle qui était parfois considérée comme la plus grande et glorieuse nation du monde, finirent par se désunir ici et là. Sous le coups de pressions internes et de désaccords avec d'autres états, les états se morcelèrent pour donner naissance à plusieurs blocs bien décidés à prendre leur indépendance. Après tout, ils l'avaient déjà fait une fois, non ? Les États-Unis d'Amérique ne sont plus : le continent est aujourd'hui composé de plusieurs petits états indépendants les uns les autres, dont les territoires se modifient au gré des alliances et des mésententes, des trusts et des conquêtes. Actuellement, l'Amérique du Nord est en pleine agitation, la République du Texas en tête : il en faudrait peu pour mettre le feu aux poudres...

     

     

     

    On trouve donc :

     

     

     

    New Victoria : cette coalition d'états le long de la côte est n'est pratiquement qu'une immense mégapole, qui relie entre autre New York et Washington. Cette cité état représente bien l'âge des mégalopoles tentaculaires, et se veut aussi moderne et accueillante que possible. Elle persiste à vouloir représenter l'ancien idéalisme américain, mais son patriotisme est flamboyant et destiné à mettre des étoiles dans les yeux des étrangers, au contrait du patriotisme agressif et réactionnaire du Texas. D'apparence, la mégalopole qu'est New Victoria brille de mille feux, mais l'ordre n'y règne pas autant qu'elle essaie de le faire croire. Si les centres sont bien entretenus et protégés, il en va autrement pour les arrondissements et les régions moins importante économiquement parlant. Le niveau de vie reste relativement correct, mais la criminalité y est plus présente qu'ailleurs. Le gouvernement fait de son mieux pour mettre en avant la magnificence de ses centres urbains et tous les symboles qu'ils ont décidé de conserver de l'Amérique : indépendance, mérite, liberté. La célèbre statue non loin de New York se dresse encore fièrement, et la région est toujours aussi synonyme de nouveau départ. Au nord, et pour appuyer sa politique d'image, New Victoria a fait du Vermont et du New Hampshire une sorte de parc national réservé aux espaces verts et de détente. Au Maine, il pleut toujours autant. Plus l'on descend vers le sud, vers l'ancienne Virginia, et plus la région devient rurale. A la frontière avec les anciens états du Sud (la Fédération des États-Unis), les différences culturelles s'amenuisent, et les conflits sont nombreux concernant les droits des deux jeunes nations sur cet état et, plus encore, sur le Protectorat de Caroline, qui n'appartient techniquement ni à l'un ni à l'autre. New Victoria est gouvernée par le Président et son Assemblée, qui siègent par tradition à Washington (ce qui énerve beaucoup le Texas, qui n'aime pas voir « la Maison Blanche aux mains d'étrangers »). New Victoria se veut très progressiste du point de vue mutant, même si l'ancienne blessure de 2001 n'a en réalité pas encore vraiment guéri... Comme pour tout ou presque en ce pays, tout est question de façade.

     

     

     

    Les anciens états constituant New Victoria sont : Maine, Vermont, New Hampshire, Rhode Island, Connecticut, New York, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie occidentale, Virginie

     

     

     

    La Fédération des États-Unis : sous ce nom ronflant se cache une autre nation bien décidée à faire valoir au monde son seul droit de véritable héritière des glorieux USA d'antan. Ce sont principalement les très anciens clivages sociaux et d'esprit entre le sud et le nord qui ont donné naissance à cette nouvelle sécession. Nul besoin de guerres cette fois-ci, à peine quelques escarmouches ici et là : le sud se détacha tranquillement, sans faire d'histoire, en bon gentleman, et devint...ben, le Sud. Ce qu'il avait toujours été, et sera sans doute toujours. On y vit la même vie, sans se presser de voir évoluer les mentalités. D'ailleurs, c'est sans doute l'un des endroits sur Terre les plus intolérants aux mutants. La religion catholique a toujours autant de poids dans la balance, et le pouvoir gouvernemental est si lié avec celui de l’Église qu'on connaît aussi cette nation sous le nom de « Fédération Sainte des États-Unis ». D'ailleurs, l’Église songe à y élire son premier pape sur continent américain, ce qui n'est pas sans causer son petit lot de complications... Bref, dans le sud, ce sont les vieilles valeurs qui prennent le dessus. D'accord, les minorités ne sont du coup pas particulièrement bien traitées (mais il vaut toujours mieux être noir que mutant ; et ne parlons pas de ce qui risque de vous arriver quand vous naissez les deux à la fois dans le coin...), et l'état prône une suprématie blanche et chrétienne du plus bel aloi. D'accord, on dit même que la renaissance active florissante du Ku Klux Klan -se concentrant bien évidement sur la chasse aux mutants- est sanctionnée -ou au minimum- tolérée par l'état. Mais un gentleman ne saurait commenter sur des rumeurs ! Quand on est blanc, non mutant, propre sur soi et qu'on connaît ses valeurs, il fait plutôt bon vivre dans la Fédération des États-Unis. Le climat y est doux, la criminalité plutôt faible, et on a le Seigneur de son côté. Pour les autres, mieux vaut tenter sa chance avec les alligators qui règnent toujours dans les parcelles des bayous qui n'ont pas encore été civilisées à grand coup de buildings. La Fédération ne s'entend pas très bien avec sa voisine du nord, New Victoria : les deux nations entrent régulièrement en conflit à propos de la Virginie et du Protectorat de Caroline. Le gouvernement est assuré par le Président de la Fédération.

     

     

    Les anciens états constituant la Fédération des États-Unis sont : Tennessee, Mississipi, Alabama, Géorgie

     

     

     

     

     

    La République du Texas : alors là, on ne rigole pas!Le Texas était déjà un grand état du temps des USA, il l'est plus encore aujourd'hui ! Surtout depuis qu'il a annexé l'Oklahoma de force, et qu'il a transformé le Nouveau-Mexique en zone de guerre ! Et quand on rajoute les tensions avec grosso modo toutes les autres nations du continent (y compris, étonnamment, la Fédération des États-Unis) et le Mexique, autant dire que ce coin du globe est assis sur une poudrière ! La République du Texas a les ressources et la puissance militaire pour être parfaitement indépendante, ou du moins c'est ce qu'elle met un point d'honneur à faire savoir au reste du monde en générale et de l'Amérique du Nord en particulier. État militaire fortement policé, où pratiquement chaque citoyen porte une arme et est tenu de servir un temps dans l'armée, on peut au moins dire que la sécurité règne ! La liberté de pensée et d'opinion, par contre... Fortement catholique, réactionnaire et isolationniste, le Texas se voit comme l'ultime parangon des vraies valeurs américaines, un îlot d'ordre et de vertu au milieu du chaos et de la dépravation. Le Président Général (souvent simplement appelé par son grade, le Général) et son état-major gouvernent d'une poigne de fer dans un gant d'acier, et ne plaisantent pas avant les dissidents ! Les mutants sont évidemment mal vus, mais au même titre que les étranges. Et pour la République, tout ce qui n'est pas texan est étranger. Donc mutant, d'un certain point de vue assez tordu. Il serait exagéré de dire que la République du Texas est la nouvelle Corée du Nord, mais il s'agit d'un état militariste, agressif et très fermé. Avec, comme but avoué, celui de réussir à réunir un jour l'ensemble du continent sous sa bannière à une étoile. Circulez, y a rien à voir ! Oh, et autant ne pas se mettre un Texas Ranger à dos : ils sont redoutables, surentraînés, inflexibles et ne lâche jamais leur proie, prêts à la poursuivre au bout du monde si nécessaire !

     

     

     

    Les anciens états constituant la République du Texas sont : Texas, Oklahoma, et la République persiste à compter le Nouveau-Mexique dans le lot, tandis que se dernier refuse catégoriquement de plier le genou et est devenu une sorte de zone de guerre permanente. Et on ne parle même pas du danger qu'il y a à aller cueillir les fleurs le long de la frontière mexicaine..

     

    Le Protectorat de Caroline : les deux états de Caroline ont depuis longtemps fusionnés en ce qui n'est qu'une grande mégalopole étendue parmi d'autres. Il s'agit d'un protectorat dans le sens où de nombreux traités commerciaux la lient avec des entreprises à la foi en New Victoria et en Fédération des États-Unis. C'est un sorte d'état tampon entre le nord et le sud, qui profite de sa situation et qui fait office de terrain neutre pour les relations entre les deux pays. Le protectorat ne doit son existence qu'au statu quo régnant entre les deux nations voisines, aucune d'entre elle n'ayant actuellement la puissance et les ressources nécessaires pour conquérir ce territoire au nez et à la barbe de l'autre. La Caroline sait cet état précaire, et fait de son mieux pour préserver ce fameux statu quo qui arrange tout le monde...pour l'instant. D'ailleurs, elle a gagnée une réputation de neutralité au sein de tous les anciens USA, et de nombreuses rencontres entre les nouvelles nations nord-américaines se déroulent sur son sol, comme une nouvelle tradition. Lorsqu'on dit qu'on va « voir Caroline », c'est qu'on se montre neutre. Le Protectorat est dirigé par le Secrétaire Général de Caroline et son comité.

     

     

     

    Fédération de l'Ouest : encore des gens qui ne se sont pas foulés pour se trouver un nom, mais il ne s'agit après tout que de ça : une fédération d'états alliés dans les faits mais qui restent extrêmement indépendant. Personne n'embête son voisin, et on se sert tous les coudes au nom de la mentalité du cool associée depuis toujours à la Californie et à ses petits copains. Du coup, la Fédération de l'Ouest est un peu considérée comme l'enfant terrible de la nouvelle Amérique du Nord. Personne ne la prend vraiment au sérieux en tant que nation, et elle ne cherche pas particulièrement à améliorer son image de marque. Il peut se révéler utile d'être sous-estimé. Ce qui est le cas : outre pas mal de déserts a priori sans grand intérêt (la Fédération ne s'est pas amusée à y étendre ses mégalopoles), y trouve le barrage Hoover. Détenu par l'entreprise qui a donné naissance à la Fédération et qui le garde farouchement depuis lors. Autant dire que cela encourage les voisins à garder de bons contacts, d'autant que la Fédération reste raisonnable. Alors le reste du continent la laisse se charger du barrage, des déserts pas très intéressants qui l'entourent, et de tout le fun qui est la marque de fabrique de l'ouest américain. Las Vegas se porte mieux que jamais, et la Californie n'est qu'une immense ville côtière entièrement tournée vers les loisirs, la libre entreprise et la joie de vivre. Dans toute la Fédération, les mentalités sont à la cool, et les mutants sont généralement très bien intégrés. La Fédération semble faire un effort conscient pour ne rien prendre au sérieux, même la faille de San Andreas qui devient pourtant de plus en plus inquiétante... La Fédération de l'Ouest est une nation à deux visages : à la fois parc de loisirs géant et siège corporatifs d'entreprises aussi diverses que sérieuses. C'est le pays où tout peut arriver, et ce plus que jamais. Si vous voulez vous amuser sans lendemains, Fédération de l'Ouest ! Si vous voulez créer une entreprise novatrice et totalement libre, pour faire avancer la science ou simplement gagner un max d'argent, Fédération de l'Ouest ! De nombreux domaines connaissent des avances spectaculaires dans le coin, qu'il s'agisse d'industrie, de l'informatique, du domaine de la santé ou encore du transhumanisme et de ses augmentations synthétiques. Quand le gouvernement s'en rappelle, il règne via un Président et un sénat secondé de comités des entreprises les plus riches et florissantes. Oh, on dit qu'il existe toujours une zone 51, mais plus personne ne s'en soucie vraiment. On préfère plutôt parler de la mystérieuse zone 52... Actuellement, la Fédération hésite fortement à s'impliquer dans le conflit qui fait rage entre le Nouveau-Mexique et la République du Texas. Techniquement, le Nouveau-Mexique était censé faire partie de la Fédération, mais cette dernière n'as pas trop envie de se heurter militairement avec le Texas... L'annexion, demandée à la fois par certains en Fédération de l'Ouest et au Nouveau-Mexique lui-même, reste un sujet brûlant qui divise l'opinion. Mais d'un point de vue moral et idéal, la plupart de la population serait prête à soutenir leur voisin. Halte la tyrannie, faut être cool mec !

     

    Les anciens états constituant la Fédération de l'Ouest sont : Californie, Nevada, Utah, Arizona

     

     

    La Ligue des États-Unis d'Amérique : cette nation représente le territoire uni le plus étendu des anciens USA. Il n'est pas constitué des états les plus puissants et influents à la base, mais le nombre fait leur force. Leur nombre, et leurs ressources. La Ligue possède le plus d'espaces étendus du continent (avec le Canada), et a fait de l'agriculture et de l'élevage ses principaux domaines. On la surnomme souvent -et à raison- le grenier du nord. Les mégapoles y sont moins étendues, on a plus de chances d'y grandir à l'air libre qu'ailleurs, et le calme règne. Le Parlement qui dirige la Ligue fait de son mieux pour maintenir les meilleures relations possibles avec ses voisins, qui dépendent en partie de ses exportations et n'ont pas vraiment les moyens de l'annexer par la force. C'est une large bande de terre plutôt tranquille en ce monde parfois chaotique, et on pourrait presque se laisser aller à la qualifier de bucolique. La vie n'y est pas très dangereuse, les gens n'ont pas à se plaindre, et seule une mentalité encore à l'ancienne peine à pleinement accepter les mutants en leur sein (mais c'est bien moins pire qu'au Texas ou à la Fédération des États-Unis). Globalement on y est méfiant mais loyal, terre à terre, et le mérite y a sa place. Elle représente l'image d'une vie idyllique, aussi proche de la nature qu'il est possible de l'être dans une Amérique plus urbanisée que jamais. On y trouve quand même de grandes cités où la vie est globalement plus stressante, voir un poil plus dangereuse qu'ailleurs : on songe notamment à Détroit, devenue une gigantesque fondrie/usine/centre de récupération des déchets (on l'appelle souvent la Décharge) ; le travail y est dur, et la sécurité guère assurée. La Ligue essaie sans cesse de la remettre sur pied et de soigner sa réputation, mais la pègre sur place fait de la résistance. Tout le Michigan dans son ensemble est une mégalopole plutôt mal famée, à vrai dire. Dans le reste du pays, la vie est tranquille, et on peut marcher plusieurs kilomètres sans tomber sur une voiture ou même sur un autre chaland : ce qui, aujourd'hui, est plutôt rare. Depuis quelque temps, les régions du nord de la Ligue (comme le Wyoming, le Dakota du Sud, l'Oregon ou encore le Minnesota) songent de plus en plus à rejoindre le Canada, qui se dit prêt à les accueillir... L'Arkansas et l'Oklahoma se font courtiser par la Fédération des États-Unis depuis un bail, et ils pourraient bien finir par se laisser tenter : les mentalités sont assez similaires, et ils ont un peu peur du Texas...

     

     

     

    Les anciens états constituant la Ligue des États-Unis sont : Oregon, Idaho, Wyoming, Dakota du Sud, Minnesota, Nebraska, Kansas, Iowa, Missouri, Oklahoma, Arkansas, Wisconsin, Illinois, Michigan, Indiana, Ohio, Kentucky

     

     

    Cas particuliers : trois états ont réussi à se débrouiller dans leur coin pour rester indépendants : la Floride, la Louisiane et Hawaii. En raison de son éloignement, Hawaii n'a guère eu de problèmes à faire officiellement sécession dans son coin. Elle est dirigée par un Gouverneur, lui même à la tête de la police militaire qui veille farouchement sur l'archipel. La loi y est musclée et des plus directes, ce qui n'arrange pas toujours les locaux -qui doivent se farcir le régime en permanence- mais rassure les touristes, qui restent le revenu majoritaire.

     

    La Floride représente une véritable retraite dorée pour les élites des nations américaines : de nombreuses entreprises et de riches et puissants particuliers s'assurent qu'il en reste ainsi. Quand on a de l'argent et qu'on souhaite s'éloigner des oreilles et des yeux indiscrets du continent, c'est généralement là qu'on se rend. De nombreuses inondations ont noyé de manière permanente une partie de la côte, et la mer semble gagner petit à petit du terrain.

     

    Enfin, la Louisiane est plus que jamais devenue un véritable petit trublion pour le sud en général, et pour la Fédération des États-Unis en particulier. Elle fait tout son possible pour garder son indépendance vis-à-vis de cette dernière, qui n'arrive pas à la garder sous son joug. La mentalité y est bien plus relax (les mutants y sont très bien tolérés), l'identité louisiane est devenue de plus en plus forte avec le temps, et on aime y faire la fête, pas persécuter son prochain (il y a des choses beaucoup plus intéressantes à faire avec son prochain).

     

     

     

     

     

     

    La Ligue monarchique canadienne : sans grande surprise, le Canada peut se targuer de conserver la plus grande superficie, même si les espaces naturels ont grandement diminué au fur et à mesure que les mégalopoles ont gagné du terrain. Les longues routes loin de la civilisation sont bien moins nombreuses, et les forêts bien moins dense : on y abat du bois à tour de bras ! La vie y est plutôt tranquille, moins sauvage, et les gens sont toujours aussi polis. L'échec des USA voisins à maintenir leur cohésion et l'envie de s'étendre ont renforcé le sentiment monarchique du grand pays. Le pouvoir royal a la faveur des citoyens, et le système fonctionne bien. Il fait plutôt bon vivre au pays de l'érable, ce qui a séduit plusieurs régions voisines : l'Alaska, le Washington et le Dakota du Nord. D'autres régions nordiques des anciens USA caressent l'idée de rejoindre la ligue, et cette dernière se montre ouverte à l'idée sans pour autant faire preuve de la moindre soif de conquête. Le Québec y est toujours fort bien intégré, merci pour lui. La Police montée est toujours de la partie, mais n'a rien d'un anachronisme : elle est aussi efficace que respectée. Les mutants sont bien considérés tant qu'ils ne font pas d'histoires, et la bonne entente est généralement de mise. La monarchie et ses ministres s'opposent aux entreprises qui rêvent de se partager la région, ce qui représente un combat de tous les instants dans un monde où les sociétés ont plus de pouvoir que jamais.

     

     

     

    Le Groenland : le pays n'a pas vraiment changé...en apparence. En réalité, il est entièrement possédé et dirigé par un conglomérat d'entreprises et de sociétés qui y ont leur siège et entretiennent un gouvernement qui ressemble plus à un conseil d'administrateurs que de ministres (même si certains diront que c'est la même chose). Beaucoup de choses se passent au Groenland d'un point de vue corporatif, rivalisant avec des mégapoles du même tonneau comme Singapour, Taïwan ou Hong-Kong.