A nouveau une petite page, j'ai bien failli ne pas pouvoir prendre le temps d'en pondre une aujourd'hui. Mais voilà qui est fait!^^
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De son côté, Arthur Kent s'escrimait sur les commandes de la dernière porte que Lucie Robbins avait franchie avant le choc. Il n'avait aucun moyen de savoir cela, bien sûr, mais ils n'avaient de toute façon aucun moyen d'aller plus loin, et comme ils n'avaient trouvé l'enfant nulle part, il leur fallait bien continuer. Arthur était accompagné de Martha, bien évidemment, et de Ken Marsters. Les deux prêtres et Ed Travers étaient restés en arrière en compagnie des autres passagers, dont la vieille femme blessée. Marsters avait sorti une grosse lampe de poche de ses affaires, plusieurs wagons étant plongés dans l'obscurité. Tous étaient vides de la moindre présence, et dépourvus de désordre, n'ayant pas de bagages à entreposer faute de passagers supplémentaires. Les voitures de marchandises se trouvaient au-delà, selon ce que leur en avait dit Ed Travers, et c'était dans l'une d'elles que Lucie Robbins avait nécessairement dû se trouver lorsque le train s'était arrêté.
-Rien à faire, cette porte aussi est bloquée...
-Laissez moi voir.
Kent s'écarta pour laisser le champ libre à Marsters, qui jeta un coup d’œil pensif à la porte :
-Elle est surtout verrouillée. C'est un système de fermeture électronique, il faut une carte pour l'ouvrir. Peut-être que Travers en a une...
-Travers ne saurait pas se servir d'une clef même si on la lui enfilait par avance dans la serrure, maugréa Martha, que le responsable exaspérait depuis qu'elle l'avait entendu ouvrir la bouche pour la première fois. Arthur ne put s'empêcher de sourire :
-Je vais retourner en arrière, lui demander s'il a ça sur lui. Ne vous inquiétez pas, nous laisserons quelqu'un de compétent l'ouvrir. Monsieur Marsters est ingénieur, après tout !
Malgré la situation et l'inquiétude qu'elle éprouvait pour sa fille, Martha lui rendit son sourire :
-Merci Arthur.
-Je ne pense pas que ça serve à grand chose, les interrompit Marsters, qui s'était penché en avant pour examiner le système de fermeture. Et je vous l'ai déjà dit, vous pouvez m'appeler Ken. L'alimentation est coupée ; la porte reste fermée parce que les verrous intérieurs ont été enclenchés, mais sans courant, la carte ne servira à rien.
-Les lumières marchent dans notre wagon, s'étonna Arthur.
-Oui, ainsi que la caméra qui s'y trouve et les portes simples que nous avons franchies jusqu'ici. Pour les lumières, je pense que notre voiture est alimentée par un système indépendant en cas de pépin, pour assurer la sécurité des passagers. La caméra et les portes simples doivent fonctionner sur un autre circuit, basique, qui n'aura pas été coupé par ce qui a forcé le train à s'arrêter. Ce qui est plutôt bizarre, comme si seulement certains systèmes avaient été coupés.
-Un bête coup du sort ?
-De tels hasards existent, mais je n'y crois pas vraiment. Vous non plus, si j'en crois votre tête.
-J'écris des histoires pour vivre ; je finis par remarquer quand certains détails ne collent pas. On pourrait dire que les ficelles paraissent trop grosses... Mais ça ne m'empêche pas d'espérer !
-Est-ce que vous avez vraiment besoin d'imaginer tous les scénarios possibles maintenant, tous les deux ? Ma fille est quelque part plus loin, je vous le rappelle. Et toute seule.
-Vous avez raison.
-Peut-être que je pourrai tirer quelque chose des circuits si je trouve un panneau de commandes, hasarda Kenneth Marsters. Rediriger du courant dans le verrou, pour permettre à une carte de fonctionner.
-Vous sauriez faire ça ?
-C'est possible. C'est mon côté touche-à-tout, je crois que c'est ce qui leur a plus dans mon dossier, à Haven.
-Là tout de suite, ça me plaît beaucoup à moi ! lança Martha. Arthur, vous parliez d'aller chercher cette fichue carte ?
L'écrivain hocha la tête et s'apprêtait à faire demi-tour quand un bruit le fit se figer sur place ; les trois passagers tournèrent ensemble la tête vers la source de ce vacarme, surpris et légèrement inquiets : quelqu'un -ou quelque chose- cognait contre la cloison. Et ce depuis l'extérieur.