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Plume de Renard - Page 48

  • Lucie 21

    Une page un peu plus conséquente aujourd'hui, on peut dire que les choses sérieuses commencent. Bref, je crois que je suis enfin entré dans le vif du sujet!^^

     

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    -Et merde !

    Stan Detroit relâcha la pression qu'il exerçait sur la commande du sas, ce dernier n'ayant même pas bougé d'un millimètre. Agacé, il flanqua un coup rageur contre la cloison ; le choc fut absorbé par l'épaisseur de ses gant, qui rendaient ses mains maladroites, mais il se sentait un peu mieux. Et lorsqu'on se retrouvait tout seul, à la surface, exposé au froid et au vent mordant, à côté d'un véhicule qu'on était censé connaître et qui pourtant ne fonctionnait plus, il n'était pas si difficile que ça de se sentir « un peu mieux ». Stan n'était pas doté d'un caractère négatif, et il s'efforçait de rester actif plutôt que de subir la situation, mais cette dernière commençait sérieusement à l'agacer. Quelqu'un avait tempéré avec l'intégrité du train qu'il avait appris à connaître ces dernières années, et il était pour l'instant totalement impuissant. S'il tombait sur le responsable, ce dernier allait passer un sale quart d'heure ! Mais pour le moment, Stan devait se concentrer sur le moyen de revenir à bord, et vite. Il était inquiet pour cette petite fille -il maudit une fois de plus Ed Travers pour avoir laissé les passagers se comporter aussi n'importe comment- et il espérait rapidement trouver un sas en état. Ces derniers, pratiquement jamais utilisés si ce n'était lors de trop rares exercices, étaient souvent grippés à cause de leur exposition aux éléments lors des voyages du train, et tous n'étaient pas systématiquement rénovés. Il y avait d'autres systèmes plus importants à maintenir en état quoi qu'il arrive, et on ne pouvait pas dire qu'il y avait souvent eu des problèmes sur l'unique ligne de la surface. Quelques pépins techniques de temps à autre, bien sûr, et ce n'était pas la première fois que le train se retrouvait bloqué. Par contre, c'était la première fois qu'il avait été stoppé de cette manière, très probablement en interne et de la main de quelqu'un de déterminé. C'était le plus troublant, et Stan Detroit avait l'impression de se sentir violer tant sa connexion avec le train était devenue forte depuis qu'il apprenait à le connaître. Il n'osait imaginer ce que pouvait bien ressentir Daniel Grümman, qui était devenu une véritable extension vivante de toutes ces tonnes d'acier.

    Mais toutes les questions qu'il se posait ne trouveraient pas de réponses maintenant et il devait continuer son périple le long du train. Il remonta le col de son anorak, plus machinalement que par réelle utilité. Les vêtements mis à la disposition des opérateurs par l'Hégémonie étaient parmi les plus chauds et les plus efficaces, mais Stan aurait aussi bien pu se retrouver projeté dehors en caleçon, il n'aurait pas eu l'impression d'une différence. Le vent qui rugissait était à peine assourdi par la cagoule et la capuche rabattue contre ses oreilles, et le souffle puissant le transperçait de part en part, comme si des millions d'aiguilles de glace s'infiltraient en lui jusqu'au plus profond de son être. Monsieur Grümman l'avait prévenu, les rapports sur les conditions extérieurs d’Éclat aussi, mais rien n'aurait pu le préparer à cette sensation. Et il n'y avait pas que le froid, le vent et la neige qui s'écrasait contre les lunettes de protection, non : il y avait aussi cette lueur éclatante qui traversait le gris uniforme de la tempête pour rebondir sur la blancheur éclatante du paysage, une blancheur qui s'étendait à perte de vue jusqu'à perte de vue. Rien d'étonnant à ce que l'Hégémonie ait décidé de se terrer sous la surface dès son arrivée sur la planète.

    Collé contre le train, Stan avançait lentement, pas à pas, le long de chaque wagon qu'il scrutait intensément à la recherche de sas. Tous n'en étaient pas équipés, et il fallait encore avoir la chance de trouver un système d'ouverture qui n'était pas bloqué. Il s'adonnait à cette tâche avec diligence, sérieux et concentration, comme dans tout ce qu'il entreprenait. Et ce fut sa diligence qui lui permit d'enfin repérer un nouveau sas à l'air abordable. Poussant une petite exclamation de joie étouffée derrière son passe-montagne, il s'en approcha plus encore et tâtonna la cloison, à la recherche de la poignée spéciale. Il la sentit enfin sous ses doigts gantés et la tourna à deux mains. Tout d'abord rien ne bougea, mais il banda ses muscles, persévérant, et il sentit enfin un peu de jeu. Il se retint de brandir un poing victorieux vers le ciel et à la place se concentra de plus belle, songeant que d'ici une ou deux minutes tout au plus, il serait à nouveau à l'abri, à l'intérieur du train. Et ce fut sans doute sa concentration qui l'empêcha de voir la silhouette qui fila derrière lui, semblable à celle que Martha Robbins avait vu à travers la fenêtre un peu plus tôt. Il n'entendit pas non plus le crissement de quelque chose qui frotta brièvement le côté du wagon, ni le grondement dans son dos.

    -Allez... Ah, voilà qui est mieux !s'écria-t-il joyeusement quand il sentit enfin le déclic faire vibrer la poignée qu'il tournait. Le sas allait s'ouvrir, il n'avait plus qu'à...

    Quelque chose le percuta violemment dans le dos, et Stan se retrouva écrasé contre le wagon, le souffle coupé. Il voulut crier quelque chose, mais ses poumons avaient été vidés par le choc et il ne put produire que quelques gémissements étouffés par sa cagoule. Une vive douleur lui lacéra le flanc et il y porta sa main, qu'il remonta faiblement à porter de vue : le gant était couvert de sang. Son sang. A peine eut-il le temps de le réaliser que le poids qui l'écrasait disparut, lui permettant à nouveau de bouger normalement... avant de soudainement le tirer en arrière avec une violence inouïe. La manche droit de l'anorak de Stan se déchira et il en profita pour se libérer, avant de tomber à genoux, sonné. Secouant la tête pour recouvrer ses esprits, il ne perdit pas de temps à regarder en arrière et se mit à avancer à toute vitesse vers le train, à quatre pattes. Avec un peu de chance, il allait pouvoir se jeter sous le wagon, hors d'atteinte... Grognant, la douleur se mêlant au froid qui profitait des déchirures de sa combinaison, il réussit néanmoins a ramper un peu plus loin, sous la voiture. Il resta étalé là, par terre, et commençait tout juste à reprendre son souffle quand une vive douleur le saisit au mollet : il était comprimé dans un étau pointu, et l'assistant conducteur comprit, éberlué, qu'il était en train d'être mordu par quelque chose ! Il se sentit glisser, tiré en arrière, et ses mains s'accrochèrent désespérément à un rail. Mais ses gants étaient trop épais pour lui permettre une prise solide et il pouvait voir ses doigts glisser un à un, jusqu'à ce qu'il lâche prise et essaie de trouver autre chose, n'importe quoi, à laquelle se raccrocher. Mais il n'y avait rien d'autre, et il se sentait faible, de plus en plus faible. Il pensa à ce train, qu'il avait appris à connaître, à tous ceux qui y étaient bloqués et qui comptaient sur lui, à la petite fille perdue et à monsieur Grümman. L'étau se referma plus fort sur sa jambe, lui arrachant un cri de douleur, et il fut tiré en arrière, sur le ventre, jusqu'à se retrouver à nouveau dans la lumière d’Éclat. Stan Detroit n'avait plus aucun contrôle sur la situation, il ne sentait que la plaie béante dans son flanc et les dents dans sa jambe, tandis qu'il se faisait entraîner en hurlant, plus loin dans la blancheur, toujours plus loin... Et puis il n'y eut plus de hurlements, que le silence, et le vent qui continuait de souffler.

  • Lucie 20

    Je sais, je sais, il n'y a pas eu de page hier, mais ce n'était pas par flemme: je n'ai vraiment pas eu le temps! Ce sont des choses qui arrivent, l'important, c'est que je puisse continuer! Voici la page dominicale, donc!^^

     

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    -Ça ne me dit rien qui vaille... D'autant que tout indique que si le train a stoppé net, c'est à cause d'une manipulation interne, finit par dire Stan Detroit, croisant le regard de Marsters.

    -J'allais vous demander si vous en saviez plus sur cet arrêt forcé, vu votre poste... Tout ça confirme ce que je pensais déjà...

    -Quelqu'un aurait volontairement stoppé notre course ? Mais pourquoi ? s'étonna Arthur Kent.

    -J'en sais rien. Mais c'est possible de le faire, quelqu'un qui aurait accès aux machines plus loin dans les wagons pourrait simplement les arrêter en pleine course, ce qui causerait le choc qu'on a ressenti et grillerait plus d'un circuit au passage.

    -Et ça aurait un rapport avec ce qui causait tout ce raffut dehors ?

    -Vous n'en savez pas plus que moi là-dessus...

    -Je propose qu'on remette à plus tard le fait de se soucier de l'extérieur pour se concentrer sur ce qui se passe dans ce fichu train ! Les interrompit Martha. Comme ma fille, perdue quelque part là-dedans avec, si je vous suis bien, un potentiel saboteur.

    -Il y a une gamine plus loin ? Stan Detroit écarquilla les yeux.

    -Oui, nous sommes partis à sa recherche, mais nous sommes bloqués ici... Sans courant ni carte pour ouvrir cette porte. Je pensais jeter un œil aux circuits, mais je ne sais pas si je vais pouvoir y faire quelque chose... Peut-être que vous... ?

    -Non, malheureusement non. On me forme pour guider le train, pas pour le bidouiller. Peut-être que monsieur Grümman -c'est le chef opérateur- saurait, mais il est resté dans la voiture de tête, il faut que quelqu'un y soit au cas où la machine se relance. Le jeune homme se gratta pensivement le menton, jeta un regard au sas qu'il avait refermé derrière lui, comme pris d'une hésitation soudaine, puis reprit :

    -Je ne suis pas pressé de retourner dehors, mais je pourrais sortir et continuer de longer le véhicule. Je finirai bien par trouver un autre sas que je pourrai ouvrir, et ça me permettra d'aller plus loin à l'intérieur, de voir si je trouve la gamine. Peut-être même vous ouvrir cette porte depuis l'autre côté, qui sait ?

    -Vous feriez ça ?

    -Je suis responsable de ce train et de ses passagers, tout comme monsieur Grümman et cet abruti de Travers, et il semblerait que je sois le seul capable de faire quelque chose pour l'instant.

    Prise d'une impulsion subite, Martha Robbins se précipita pour serrer cet inconnu dans ses bras et déposer un baiser sur la joue du jeune homme, qui se mit à rougir.

    -Merci, Stan Detroit.

    -Bon, et bien j'imagine que je n'ai pas de temps à perdre...balbutia l'assistant conducteur.

    -Bonne chance !

    Ken Marsters lui serra la main, de même qu'Arthur Kent, et Stan enfila à nouveau sa cagoule, ses lunettes de protection et remit sa capuche. Aidé de l'ingénieur, il ouvrit le sas dans un grincement, laissant entrer une rafale d'air d'un froid mordant constellée de poussière de neige et il sauta à terre. Il leva un pouce et, tandis qu'il se mettait en route, Arthur et Kenneth refermaient derrière lui. A nouveau à l'abri dans le passage scellé, les trois passagers ne purent malgré tout s'empêcher de trembler encore un bon moment, frottant leurs mains froides l'une contre l'autre et se serrant dans leurs manteaux.

    -Ce gosse a du courage, je ne l'envie pas...mentionna Marsters.

    Arthur hocha la tête, mais semblait moins convaincu, et il s'en voulait de penser cela de Stan Detroit. Le garçon avait fait preuve d'un comportement exemplaire, et l'écrivain ne pouvait s'empêcher de sombrer dans la comparaison, surtout vis-à-vis de Martha. Il poussa l'équivalent d'un soupir mental, reconnaissant bien là dans son attitude ce qui l'avait poussé à fuir son ancienne vie et la femme qui la représentait. Il avait la désagréable impression de rester prisonnier de la personne qu'il était, et dont il avait un mal fou à se défaire. Et, surtout, à affronter.

    -Bon, fit-il soudain, d'un air un peu bougon qu'il ne put s'empêcher d'afficher et ce à son grand désarroi. J'avais parlé d'aller chercher cette clef, je crois... Ken, vous devriez vous mettre au travail sur cette serrure, au cas où Detroit mettrait plus longtemps que prévu ou se retrouverait coincé de l'autre côté. Inutile que nous restions là à rien faire...

    Kenneth et Martha échangèrent un regard perplexe suite au comportement étrange de leur compagnon, jusque là d'humeur si égale. Martha voulut dire quelque chose mais n'en eut pas le temps, Arthur tournant les talons d'un pas décidé en direction de là où ils étaient venus.

    -Qu'est-ce qui vient de se passer?demanda un Kenneth Marsters interdit.

    -Je me demande...répondit Martha, qui en réalité pensait le savoir. Les hommes...

    Kenneth attendit encore un instant, des fois qu'elle explique ce qu'elle attendait par là, mais elle resta silencieuse, son beau visage froissé par les sourcils clairs qu'elle fronçait. L'ingénieur haussa les épaules et se mit au travail, examinant le petit panneau de commande à côté de la porte ; il espérait qu'Arthur penserait à lui apporter ses outils...

     

  • Lucie 19

    Et hop, la petite pageounette du jour, vite fait!^^

     

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    -Heu...lâcha l'écrivain, perplexe. Est-ce que...

    -Oui, je l'ai entendu aussi, dit Ken.

    -C'est peut-être le courant qui revient ?

    -Hein ?

    -Non, bien sûr que non. J'ai juste eu l'impression que l'un d'entre nous se devait de placer une telle réplique.

    Le même son se fit entendre, comme des coups irréguliers de chaque côté du wagon. Ce n'était pas insistant à la manière de quelqu'un qui frappait à la porte, et le bruit s'arrêtait soudain avant de reprendre, de manière aléatoire. Les trois passagers échangèrent un regard, et s'approchèrent de l'unique fenêtre de la voiture où ils se trouvaient. Kenneth et Arthur durent joindre leurs forces pour remonter entièrement le store intérieur, grippé, qui révéla la blancheur éclatante de l'extérieure, tamisée par la vitre teintée. Ils contemplèrent au-dehors, comme trois enfants le nez collés à une fenêtre, mais aucun d'eux ne se sentait particulièrement enthousiastes. Un nouveau choc se fit entendre, et tous essayaient de discerner des détails dans le paysage uniforme au-dehors. -Des secours, peut-être?

    -J'en doute, Arthur, le renseigna Marsters. Même si les opérateurs ont pu contacté le complexe, ils ne pourraient pas être arrivés aussi vite. L'Hégémonie ne dispose pas vraiment de véhicules d'urgence adaptés à ces conditions. Ce train est sans-doute le seul transport qui parcourt Éclat. Et même communiquer avec la gare s'avère difficile sur la plus grande portion du trajet, il est bien possible qu'il leur faille un temps certain pour réaliser que quelque chose ne va pas. Lorsqu'ils ne nous verront pas arriver à Haven, au pire.

    -Autant dire qu'on va rester un temps certain coincés ici...

    Martha paraissait hésiter entre l'agacement et l'inquiétude.

    -J'en ai bien peur, reprit l'ingénieur. Mais Travers a dit que le train avait assez de réserves pour palier à ce genre de situation.

    -Tout ça ne nous explique pas ce qui peut bien faire tout ce bruit, on ne voit vraiment rien...

    -La tempête est peut-être en train de s'intensifier. Il a pu s'être mis à grêler par exemple.

    -Vous n'y croyez pas vraiment non plus, à vos explications, hein ?

    -Pas vraiment, non. Même si je ne vois pas trop ce que ça pourrait être d'autre.

    -Regardez !

    Les deux hommes sursautèrent et suivirent le doigt de Martha, qu'elle avait posé contre la vitre :

    -Je crois que j'ai vu quelque chose ! Ça c'est déplacé très vite !

    Mais ni l'un ni l'autre n'avaient vu le moindre mouvement, et Martha avait si peu de détails qu'elle se demandait déjà si elle n'avait pas rêvé. L'inquiétude lui jouait des tours, et elle commençait à se sentir très fatiguée.

    -Tiens, les coups ont cessé, fit remarquer Arthur Kent.

    Tous les trois restèrent un instant de plus devant la fenêtre, en silence et totalement immobiles, dans l'attente d'ils ne savaient pas quoi. Et un peu plus loin de le wagon, dans la petite zone de transition où se trouvait la porte au verrou particulier qu'ils ne réussissaient pas à ouvrir, la paroi donnait l'impression de se découper. Ce qui provoqua un autre bruit, mais différent des précédents, plus mécanique, tandis que Stan Detroit finissait d'ouvrir le sas.

    -Bon sang !

    Les trois autres se précipitèrent à sa rencontre, alertés par le vacarme du sas, que le jeune homme referma péniblement derrière lui avant de tomber à genoux dans le couloir. Engoncé dans les couches multiples de sa combinaison extérieure, il avait l'air d'un bibendum un peu piteux, et il était impossible de discerner ses traits. Il resta là quelques longues secondes, à reprendre son souffle et à laisse la chaleur relative de l'intérieur regagner ses os. Autour de son capuchon, l'épaisse fourrure synthétique était constellée de givre.

    -Ça va mon vieux ?

    Arthur s'était penché pour poser une main sur l'épaule du nouvel arrivant, qui hocha la tête et produisit un son étouffé de sous sa cagoule. Kenth et Marsters l'aidèrent à se redresser, sous l’œil méfiant de Martha. Le type rabattit péniblement -ses mains étaient prisonnières de moufles épaisses- son capuchon et rabaissa son passe-montagne, révélant une peau rougie par le froid.

    -Nom de dieu... fut la première chose qu'il laissa échapper. Merci. On dit qu'il fait froid dehors, mais personne ne se rend compte à quel point avant d'y mettre les pieds ! Si je n'avais pas pu ouvrir ce sas, je ne sais pas ce que j'aurais fait...

    -Qui êtes-vous ?

    -Oh, c'est vrai qu'on ne s'est pas vus avant. Je suis Stan, l'aide du conducteur.

    -Qu'est-ce que vous fichiez là-dehors ?

    -Monsieur Grümman -c'est le chef opérateur- et moi étions coincés dans la voiture de tête, sans possibilité de vous contacter ou de relancer toute la machinerie. Alors j'ai fait une chose stupide : j'ai sauté dans les vêtements d'urgence pour déplacement en extérieur, et j'ai longé le train jusqu'à ce que je trouve un sas qui ne soit pas bloqué. La pire balade de mon existence.

    -C'était vous les coups contre le wagon, alors ? S'enquit Ken Marsters. Stan Detroit eu l'air intreloqué :

    -Hein ? Ah non, pas du tout. Je ne me suis pas amusé à cogner contre le train en passant, j'avais autre chose à faire...

    -Quelque chose l'a fait, en tout cas. Martha a cru voir un truc bouger dehors, mais ça ne pouvait pas être vous, vous êtes venu de l'autre côté...

    -Je n'ai rien vu dehors non plus. Il faut dire que même avec les lunettes de protection, à part garder le nez collé par terre ou contre les wagons à la recherche des sas, on ne regarde pas trop autour de soi...

    -Alors de quoi s'agissait-il ?

    Personne ne répondit, car personne n'en avait la moindre idée. Et c'était ce qui rendait le tout plus inquiétant encore.