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Plume de Renard - Page 55

  • Alphas

    Histoire de continuer mon petit tour des séries estivales, je me suis dit que j'allais aussi parler de « Alphas ». L'été étant une période tranquille, je crois que j'en aurai bientôt fait le tour. « Falling Skies » a terminé sa deuxième saison la semaine passée avec les honneurs, « Grimm » continue de trouver le rythme qui lui convient et après « Alphas », il ne restera plus que « Warehouse 13 » à présenter. Et oui, je sais bien que la fin de l'été, c'est aussi « Breaking Bad » qui continue et oui, je sais bien que je devrai m'y mettre un jour, mais je ne peux pas tout voir...

     

    C'est quoi ?

     

    « Alphas » est une série américaine de genre fantastique dont la première saison de dix épisodes fut diffusée en été 2011 et dont la seconde est actuellement en cours. Le concept est le suivant : des individus -nommés Alphas- ont évolué de manière à posséder certains dons surhumains, allant d'une force accrue à des sens sur-développés. La série suit les aventures d'un petit groupe d'Alphas rassemblés et dirigés par un humain spécialiste de leur condition, le docteur Rosen. Ce dernier s'efforce d'aider les alphas à trouver leur place dans ce monde tout en travaillant plus ou moins difficilement avec le gouvernement dans le but d'appréhender des alphas dangereux pour la société.

     

    C'est qui ?

     

    A défaut d'un personnage réellement principal - « Alphas » étant une véritable série d'ensemble- on peut néanmoins y trouver un personnage charnière maintenant la cohésion du groupe, à savoir le docteur Lee Rosen (joué par l'excellent David Strathairn). Ce savant vieillissant est un humain tout ce qu'il y a de plus normal qui a voué sa vie à l'étude et à la compréhension du phénomène alpha. Il ait office de psychiatre et de conseiller pour les membres de son équipe, et fait la liaison entre eux et le gouvernement, faisant son possible pour conserver ce fragile équilibre qui menace à tout instant de s'écrouler. Il a rassemblé une équipe d'aphas dans le but de les aider à s'intégrer mais aussi de se servir de leurs pouvoirs pour arrêter des alphas dangereux. Bill Harken (Malik Yoba) est un ancien agent du FBI grognon et prompt à l'anxiété, capable d'augmenter sa force et son endurance au prix d'un stress physique intense. Gary Bell (Ryan Cartwright) est un jeune homme souffrant d'autisme capable de lire et d'agir sur n'importe quel type de signal de communication sans fil. Nina Theroux (Laura Mennell) possède sans doute le don le plus redoutable de l'équipe, à savoir celui de pouvoir pousser n'importe qui à faire ce qu'elle leur ordonne ; un pouvoir source chez elle de bien d'abus et de traumatismes. Cameron Hicks (Warren Christie) est un ancien marine doté d'une coordination, d'une précision, d'une agilité et d'une vitesse de réactions incroyables qui lui permettent de réaliser les cascades et les mouvements les plus improbables, mais dont la maîtrise s'avère difficile sous l'effet du stress et du manque de concentration dont il fait preuve régulièrement. Rachel Pirzad (Azita Ghanizada) est une jeune femme timide, ancienne linguiste de la CIA, capable d'augmenter considérablement l'un de ses cinq sens, ce qui ne manque pas de lui poser des problèmes de conforts plus ou moins terribles dans sa vie de tous les jours. Au cours de la saison deux, une nouvelle alpha rejoint l'équipe : Kat (Erin Way), une jeune femme capable d'apprendre n'importe quoi et de le réaliser en quelques heures, mais dont la mémoire à long terme s'efface régulièrement après une période de quelques mois. Parmi d'autres personnages récurrents d'importance, on citera également Nathan Clay (Mahershalalhashbaz Ali), l'agent du gouvernement chargé de servir de liaison avec l'équipe du docteur Rosen et qui se méfie des Alphas et le mystérieux et charismatique Stanton Parish (John Pyper-Ferguson), un puissant alpha ancien et visiblement immortel qui oeuvre dans l'ombre afin de pousser les siens à se révolter pour de bon.

     

    Oui mais...c'est bien ?

     

    A première vue, disons que le concept de « Alphas » peut ne pas paraître très sexy : le coup du groupe de personnes qui se retrouvent dotées de super pouvoirs et qui luttent contre ceux qui les utilisent à mauvais escient tout en luttant pour se faire accepter par une société et un gouvernement qui le rejette, ça n'a rien de nouveau. De « X-Men » à « Heroes », on pourrait avoir l'impression qu'on a fait le tour de la question et qu'il serait inutile d'en offrir une nouvelle lecture Et pourtant et ce contre toute attente, « Alphas » fonctionne plutôt bien. La série n'hésite pas à utiliser de vieilles ficelles du genre tout en y apportant une patte particulière qui permet de l'individualiser. Et, au final, elle offre un spectacle des plus appréciables, qui trouve non pas son originalité dans son propos mais dans la manière dont il est présenté. Ce qui marche vraiment, à mon sens, et qui lui permet de se démarquer, c'est le fait de ne pas faire dans le grand spectacles. Les alphas de la série sont certes dotés de capacités extraordinaires, mais vous n'en trouverez pas qui cracheront des torrents flammes, tireront des lasers par les yeux, voleront dans le ciel ou soulèveront un camion d'une main. Leurs dons restent ancrés dans une sorte de réalité qui rend peut-être l'identification plus facile, et il est quelque part reposant de voir que malgré le côté fantastique de la série, tous ces personnages restent quelque part profondément normaux. Outre le fait d'éviter à la série de puiser trop en avant dans son budget pour délivrer de flamboyants effets spéciaux, ce concept de « pouvoirs extraordinaires mais pas trop » contribue à donner un côté plus terre à terre à l'ensemble, de même que le fait qui fait que ces pouvoirs sont rarement sans effets secondaires : Bill ne peut pas utiliser sa force augmentée trop longtemps sous peine de stresser son corps et, plus particulièrement, son coeur ; Rachel doit en permanence lutter contre ses sens exacerbés, ou la moindre odeur, la moindre tâche, le moindre contact physique peut s'avérer épouvantablement éprouvant ; Kat peut apprendre n'importe quel art, n'importe quelle technique, n'importe quel savoir-faire en l'étudiant quelques heures, mais est incapable de se rappeler de son existence passée au-delà de quelques mois et voit sa mémoire à long terme se « rebooter » régulièrement... Et quand ce ne sont pas les pouvoirs eux-mêmes qui ne sont pas néfastes directement pour leurs utilisateurs, ce sont les défauts de ces derniers qui risquent de les mettre en danger : Nina lutte contre l'addiction du pouvoir total que sa voix lui donne sur autrui, les insécurités de Cameron l'empêchent de toujours réussir à se concentrer assez pour user de son don dans un moment critique, l'autisme de Gary le coupe de la réalité et contribue à le faire s'enfoncer plus encore dans son monde étrange où toutes les communications sont interconnectées... Et tandis qu'il fait son possible pour les aider à vivre en paix avec leurs pouvoirs et leurs soucis de tous les jours, le docteur Rosen n'est pas non plus exempt de difficultés et de travers : jongler avec toutes ces personnalités, tempérer les ardeur du gouvernement, et n'hésitant pas, parfois, à utiliser les aptitudes des alphas pour progresser dans sa farouche campagne contre celui qui deviendra sa némésis, l'immortel Stanton Parish. Et c'est là toute la véritable force de la série, celle de nous présenter des personnages certes dotés de dons extraordinaires mais aux prises avec une vie, elle, bien ordinaire. Aucun d'entre eux n'est parfait, et travailler ensemble est un défi de tous les instants ; mais qu'il est agréable, au final, de voir un véritable groupe de protagonistes (héros serait un terme un peu fort pour les décrire, d'autant que ce n'est pas là le but de la série) dotés de telles capacités oeuvrer ensemble (quelque chose que « Heroes », par exemple, n'avait finalement que très peu mis en avant) ! Et ces personnages et leurs problèmes sont très bien servis par un très bon casting, avec tout de même en tête David Strathairn, excellent dans son rôle de docteur de prime abord sage et fédérateur mais néanmoins prêt à tout pour suivre ses convictions, même lorsqu'elles le poussent à abuser de son pouvoir et de son influence sur les alphas qu'il est censé guidé (rien n'est jamais tout noir ni tout blanc dans « Alphas », et c'est là un autre point fort de la série). Je noterai aussi la réellement très bonne performance de Ryan Cartwright dans le rôle de Gary ; incarner un personnage souffrant d'autisme est quelque chose de délicat qui peut souvent mener à en faire trop ou pas assez, finissant par inadvertance à tourner le rôle en dérision ; ce n'est pas le cas de Cartwright, qui livre une prestation des plus convaincantes, tour à tour touchante, drôle et agaçante et qui donne au personnage de Gary une réelle profondeur au-delà de son handicap. Et rien que pour ça, je dis chapeau !

    Pour le reste, « Alphas » ne sort pas trop des sentiers battus, proposant une trame de fond somme toute assez classique sur fond de complot révolutionnaire alpha et des inévitables dissensions avec le gouvernement. L'écriture est cependant assez maîtrisée pour éviter l'ennui, et c'est avec plaisir qu'on suit ce groupe de personnages aussi humainement touchants et agaçants (dans le bon sens) essayer de travailler ensemble et de trouver leur place en ce monde, et on s'attache vite à chacun d'entre eux. On a envie de les voir évoluer et de les voir grandir, et dans ce domaine, « Alphas » dispose à mon avis d'un potentiel plus que certain qui ne demande qu'à être développé de plus en plus au fil des épisodes !

     

    Bref...

     

    Les +

     

    -des personnages intéressants et humains, avec leurs défauts et auxquels on s'attache sincèrement, incarnés par des acteurs de talent

     

    -un côté très terre à terre dans la manière de raconter cette histoire vieille comme le monde de gens dotés de pouvoirs qui évite la grandiloquence ou la démesure

     

    -un vrai groupe de personnages de type « super-héros » (mais pas trop) qui oeuvrent réellement ensemble

     

    Les -

     

    -ça reste effectivement un concept vieux comme le monde, à la base

     

    -un rythme parfois un peu bancal, mais la série finit par trouver sa vitesse de croisière

     

    Bref, « Alphas » est une série qui vaut plus pour son exécution que son propos de base. Ce qui n'empêche pas ce dernier et la trame qu'il sert de se suivre avec plaisir, mais il ne faut pas s'attendre à de grandes surprises. Mais la véritable force de la série réside dans ses personnages, incroyablement crédibles et attachants pour des individus dotés de capacités extraordinaires. Si vous attribuez ne serait-ce qu'un poil plus d'importance aux personnages qu'à la trame (qui n'est pas mauvaise, je le rappelle, juste assez basique, du moins pour le moment), et que vous avez envie de voir une version très terre à terre du vieux concept des « super-héros », alors vous passerez très certainement un très bon moment !

     

      

  • Grimm

    Tiens, aujourd'hui, je vais continuer de parler séries, et je vais profiter du fait que la deuxième saison de « Grimm » ait commencé sa diffusion pour la présenter en quelques mots. Amateurs de contes remis au goût du jour, c'est parti !

     

    C'est quoi ?

     

    « Grimm » est une série américaine créée en 2011 qui compte une première saison de vingt-deux épisodes et dont la seconde vient de débuter, son premier épisode ayant été diffusé ce début de semaine. Il s'agit d'une série à cheval entre le genre procédural et fantastique, généralement du genre macabre. L'histoire se déroule de nos jours, dans la ville de Portland. On y suit les aventures d'un inspecteur de police qui se découvre une particularité des plus atypiques : il est un Grimm, le descendant d'une longue lignées de personnages capables de discerner les créatures monstrueuses qui se cachent derrière une apparence humaine et dont sont issus nombre d'histoires et de contes. Et quand les crimes sur lesquels il enquête s'avèrent de plus en plus concernés par le surnaturel, il n'aura pas d'autre choix que d'apprendre à mieux connaître ce nouveau monde plongé dans l'ombre...

     

    C'est qui ?

     

    La série tourne autour de Nick Burkhardt (David Giuntoli), un détective au sein de la brigade homicide de la police de Portland, ville côtière des Etats-Unis. Ayant perdu ses parents très jeunes lors d'un mystérieux accident, il a été élevé par son étrange tante Marie. C'est elle qui, sur son lit de mort, lui révélera une étrange vérité : comme elle et comme ses parents avant lui, il est un Grimm, le descendant d'une longue lignée de chasseurs de monstres. Et les pouvoirs de Nick commencent à se révéler au début de la série, lui permettant de voir la véritable nature des créatures ancestrales qui se dissimulent derrière des traits humains. Fort heureusement, elles ne sont pas toutes maléfiques, et Nick fera dès le premier épisode la connaissance de Monroe (Silas Weir Mitchell), un « blutbad » (l'équivalent d'un loup-garou) pacifique, végétarien et luttant sans cesse contre sa nature de prédateur, qui l'épaulera dans ses enquêtes et lui en apprendra beaucoup sur ce nouveau monde. Nick peut également compter sur son partenaire, Hank (Russel Hornsby), ainsi que sur sa petite amie Juliette (Bitsie Tulloch) ; mais Nick aura bien de la peine à jongler entre son travail et sa vie de couple alors qu'il détient un tel secret... On mentionnera également la présence du mystérieux capitaine Renard (le toujours excellent Sasha Roiz), le supérieur de Nick, qui semble en savoir bien plus que ce dernier sur le monde des Grimm, ainsi que celle du Sergent Wu (Reggie Lee), un policier de terrain apportant régulièrement son aide aux enquêtes de Nick sans jamais en réaliser l'étrangeté. Et les derniers épisodes de la première saison introduisent également Rosalee (Bree Turner), une « fuchsbau » (soit une femme renarde) qui sera d'une grande aide pour Nick et Munroie et qui aura rejoint le casting principal dès la deuxième saison.

     

    Oui, mais... c'est bien ?

     

    Bah oui, c'est bien. Mais au risque de me répéter, c'est un peu comme « Falling Skies » : il faut prendre le temps d'entrer dans la série, et elle ne plaira pas à tout le monde. Mais une fois que l'histoire et les personnages finissent par gagner en profondeur, on finit par réellement s'investir dans cet univers et à s'attacher aux êtres qui le peuplent. Dans un premier temps, le contexte à le mérite d'être intéressant : à avoir une réinterprétation moderne des contes des Frères Grimm (mais pas seulement, car la série puise ses références au-delà de leur répertoire) : les créatures qui en sont issues existent depuis toujours, et elle se cachent parmi nous. « Grimm » fait partie de cette vague narrative qui décide de remettre les contes de fées au goût du jour ; on peut penser à la série « Once Upon A Time », créée la même année, ou encore à l'excellent comics « Fables ». Mais « Grimm » trouve un ton bien à elle dès le début, se voulant assez sombre, plus proche de l'ambiance d'un « Supernatural » que des couleurs de « Once Upon A Time ». Les crimes sont souvent sauvages, les « wesen » (le nom donné dans la série aux créatures fantastiques) sont rarement beaux, et le ton n'est pas à la légèreté. L'autre élément principal de la série, c'est son côté procédural : un crime est commis, Nick réalise que le meurtrier est un wesen d'une sorte ou d'une autre, et il doit se débrouiller pour l'attraper tout en maintenant son secret. A vrai dire, c'est ce schéma typique des séries policières qui a une fâcheuse tendance plomber le rythme de la première partie de la saison une. Il y a un côté « monstre de la semaine » qui n'est pas sans rappeler la construction des séries « Charmed », « Supernatural » ou encore « Smallville ». Il s'agit surtout d'enquêtes policières banales, dont la seule surprise provient de la découverte du wesen de la semaine. Les personnages -Nick en premier- n'évoluent que peu, et on en apprend bien peu sur l'univers en lui-même. Et puis, au moment où s'y attend le moins (un peu de la manière dont « Supernatural » avait progressé en son temps), « Grimm » prend soudainement de la vitesse. De nouvelles clefs sont données au spectateur, qui en découvre plus sur le monde créé par les scénaristes de la série, et une véritable mythologie finit par émerger, de même qu'une trame de fond qui finit par prendre le pas sur le côté procédural/monstre de la semaine, ce qui n'est pas sans déplaire aux amateurs de séries dont le scénario se construit sur la durée. Les prémices d'une véritable quête pour notre héros émergent et plus on avance, plus l'histoire globale prend son envol. La série finit par prendre ses marques dès la seconde moitié de la première saison, et cette trame de fond permet réellement d'intriguer le spectateur et de lui donner envie d'en savoir plus. Et pour ne rien gâcher, c'est au même moment que les personnages commencent réellement à 'étoffer et à prendre de l'épaisseur. Nick, héros plutôt lisse et sans surprises, finit par devenir un véritable personnage plutôt qu'un simple « héros typique ». Cela devient vraiment intéressant de le voir s'adapter à ce monde fantastique et de contempler ses réactions, pas toujours en accord avec les préceptes de ses ancêtres Grimm et chasseurs. Comme le prouve d'ailleurs son amitié avec Monroe le loup-garou, qui est sans conteste le personnage le plus attachant de la série. Impeccablement interprété par son acteur, Monroe est un véritable régal ; il apporte un peu de légèreté bienvenue dans la série, sans pour autant être relégué au rang de simple rôle comique. Au contraire, son caractère et son évolution sont très agréables à suivre, et c'est chaque fois un plaisir d'en apprendre plus sur ce loup-garou très étrange : végétarien, pacifique, amateur de bons vins, horloger, joueur de contrebasse... Doté de multiples facettes, Monroe est à mon avis l'une des principales raisons qui permet véritablement de s'impliquer dans la série. De même que sa relation avec Nick, débutée à contrecœur et évoluant petit à petit en une véritable amitié entre le monstre et le Grimm, celui normalement chargé de le chasser. Et lorsqu'on rajoute à tout cela Rosalee, une femme renard introduite plus tard dans la saison et qui complétera le trio d'enquêteurs du surnaturel, ce n'est que du bonheur de voir tout ce petit monde interagir. De même, les simples humains de la série évoluent également : Hank et le sergent Wu, les partenaires policiers de Nick, ont tous droit à leur intrigue et à leur développement. Ainsi que Juliette, la petite amie de Nick. Si elle n'est pas réellement mise en valeur du début de la série, se contentant juste d'être la petite amie du héros, elle finira aussi par gagner en relief et à devenir un personnage à part entière, ce qui sera déterminant pour permettre de croire réellement en leur couple. Et je mentionnerai brièvement le fait que j'apprécie toujours lorsqu'une série prend le parti de débuter dès le début avec un couple établi plutôt que de se perdre dans une éternelle histoire d'amour incertaine. D'autant que « Grimm » finit là aussi par trouver sa marque et à rendre le tout crédible ; même si on trouvera là-dedans un autre cliché, celui du secret que se doit de garder le héros pour protéger ses proches. Enfin, il y a le fameux Capitaine Renard, qui contribue beaucoup à établir un véritable background mythologique à la série tout en conservant une véritable aura de classe et de mystère : c'est typiquement le genre de personnage dont les vraies intentions sont dissimulées et qui pourrait se révéler agaçant s'il n'était pas aussi impeccablement joué par Sasha Roiz, à qui ce genre de personnage mystérieux et classieux va comme un gant. Et dès que la trame de fond vient au premier plan et que les personnages suivent, la série devient on ne peut plus agréable à suivre, réussissant à piquer l'intérêt du spectateur et à lui donner envie de connaître la suite. L'élément procédural finit par être relégué au second plan, et l'ambiance moderne et macabre de ces anciens contes remis au goût du jour est plutôt bien servir par un travail des plus corrects du côté des effets spéciaux : si certaines créatures sont parfois dotées d'un design et d'une application de ce dernier plutôt maladroits, la plupart des costumes, des maquillages et des apparences de ces monstres sont assez réussis pour qu'on se laisse prendre au jeu. Et une fois qu'on s'y laisse prendre, difficile de décrocher ! Si la saison deux continue de suivre les mêmes pistes et d'étoffer cette trame de fond pleine de complots, de mythologie et de personnages intrigants, il y a sérieusement de quoi passer un très bon moment devant son écran !

     

    Bref...

     

    Les +

     

    -une véritable mythologie et trame de fond qui prend ses marques dès la seconde partie de la première saison

     

    -une adaptation moderne intéressante des contes de Grimm et autres

     

    -des personnages tour à tour attachants et intrigants dès qu'ils commencent à gagner en épaisseur (avec une mention spéciale pour le personnage de Monroe, captivant dès le début)

     

    -la relation Nick-Monroe

     

    -une ambiance plutôt réussie

     

    Les -

     

    -le côté procédural, pas toujours des plus réussis ou captivants (mais qui perd un peu en importance au fur et à mesure que la série évolue et prend ses marques)

     

    -la première moitié de la saison une, qui met du temps à trouver son rythme

     

    Bref, au même titre que « Falling Skies », « Grimm » ne sera sans-doute pas pour tout le monde. Là encore, il faut avoir la patience de suivre plus ou moins une dizaine d'épisodes avant de découvrir la richesse de l'univers qui nous est tout d'abord proposé au compte-gouttes. Mais une fois ce cap passé, s'attacher aux personnages et suivre l'intrigue devient plus aisé : une véritable trame de fond est posée, sa mythologie s'étoffe et l'ensemble finit par trouver ses marques et à donner un ton propre à la série. Il ne reste qu'à espérer que la seconde saison continue dans ses directions et ne sombre pas à nouveau dans un côté procédural trop marqué, et « Grimm » aura alors tout le potentiel pour rester une série pleine de mystères des plus chouettes à suivre !

  • Falling Skies

      

    Bon, et si on parlait séries ? Ca fait longtemps, après tout ! Et puis j'aime bien ça, moi, les séries. Vraiment beaucoup même. Voir sans doute un peu trop. Je n'ose penser à la « rentrée des séries » qui va s'opérer d'ici septembre, soit quand les nouvelles saisons vont commencer en grand nombre leur diffusion aux USA, notamment (et les USA, ce sont quand même ceux qui ont le catalogue de séries le plus fourni et, aussi, le plus réussi ; bon, question qualité, les britanniques et les canadiens ne sont pas en reste. Les anglophones sont ceux qui ont le mieux réussi à maîtriser cet art télévisuel, inutile de prétendre le contraire). Si c'est comme l'an passé, la plus grande partie de mes journées sera occupée à visionner des heures et des heures de sagas télévisées, de la série policière à la comédie en passant par le fourre-tout qu'est le drama (qui n'a rien à voir ici avec les dramas asiatiques, fort heureusement ; la série, ce n'est pas encore leur fort...). Mais en même temps, j'aurais bien de la peine à me retenir, et à ne pas craquer : il y a tant de belles choses à visionner dans le monde des séries ! Et puis j'en suis arrivé à apprécier au plus haut point ce moyen de raconter les histoires. Je peux apprécier une bonne série aussi bien qu'un bon film ou un bon bouquin. Voir plus, parfois (et on connaît mon amour des bouquins, pourtant). Il y a dans les possibilités narratives des séries télé quelque chose qui me fascine... D'autant plus lorsque cela dépasse le classique feuilleton de la semaine pour devenir une seule histoire, oeuvre monumentale déployée sur plusieurs années.

     

    Alors, séduit comme je suis par l'univers fantastique des séries, pourquoi ne pas en parler à nouveau ? Ne serait-ce que pour le plaisir de faire découvrir toutes ces perles visuelles qui pullulent sur les écrans du monde entier ? Si ça se trouve, je pourrais même en faire quelque chose de régulier (si je ne m'en lasse pas et oublie le truc après trois semaines, comme la plupart des choses du genre que j'entreprends). Après tout j'ai déjà mentionné -entre autres sur ce blog- « Lost » ou encore « Gilmore Girls » (deux séries qui n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est le fait d'être deux des meilleures représentatives du genre à mon goût), alors pourquoi ne pas parler d'autres de leurs consoeurs, entre deux épisodes de « Doctor Who » que je viens enfin de découvrir ? Et dont je ne vais pas parler : je viens de m'y mettre, et les premiers épisodes du renouveau de la série datent de quelques années (ce qui n'empêche pas de préciser que « Doctor Who », c'est très chouette!). Or, j'ai envie d'être plus actuel dans mes choix, histoire de jauger ce que les séries ont à nous proposer en ce moment. Du coup, je vais commencer par parler d'une des rares séries estivales en court de diffusion que je suis actuellement (la belle saison étant une période plus que tranquille en ce qui concerne le nombre de séries à suivre, contrairement à la période de folie qui couvre du début de l'automne jusqu'au printemps) : je vais débuter en parlant ici de « Falling Skies ».

     

    C'est quoi ?

     

    « Falling Skies » est une série américaine de science-fiction créée en 2011 et dont la seconde saison a débuté sa diffusion il y a environ deux mois. On compte dix épisodes de quarante minutes par saison, la deuxième étant arrivé à son huitième cette semaine. La série débute six mois après l'invasion de la Terre par une race d'aliens belliqueux (ne le sont-ils pas tous ? Si, même Alf : il mangeait des chats, bon sang!). L'humanité en est réduite à quelques groupes de résistants qui s'emploient de leur mieux à survivre. On suit ici les péripéties de la Second Mass, un groupe de civils et de militaires parcourant le territoire de plus en plus désolé des Etats-Unis, essayant d'échapper aux vils extraterrestres et luttant pour conserver un semblant de cohésion dans leur micro société quasiment post-apocalyptique.

     

    C'est qui ?

     

    Le corps de la série est dès le début situé autour de la famille Mason : Tom et ses trois enfants. Tom Mason (Noah Wyle, plus connu sous les traits de l'iconique docteur Carter de la série « Urgences ») est un ancien professeur d'histoire, dont la femme est morte lors de l'invasion. Il est le responsable civil de la Second Mass, et fait officie de commandant en second. Il a trois garçons : Hal (Drew Roy) l'aîné, à peine adulte, qui s'implique de son mieux dans la résistance et fait de son mieux pour assumer ses responsabilités ; Ben (Connor Jessup), le second, un adolescent capturé par les aliens dès le début de la série et dont la recherche constitue un point majeur de la première saison ; et Matt (Maxim Knight), le petit dernier, dont la principale occupation semble être de ne pas faire grand chose, sauf lorsqu'il s'agit de trouver les ennuis. Ensuit, il y a le capitaine Daniel Weaver (Will Patton), le militaire en charge de la Second Mass. Le début de la série fait de lui l'officier militaire borné et étroit d'esprit typique par excellence, mais son personnage finira par évoluer pour devenir l'un de ceux les plus intéressants à suivre, de même que sa dynamique avec Tom Mason (deux hommes très différents qui passeront la plus grande partie de la saison une à s'opposer sur tous les domaines avant de petit à petit créer une relation basée sur le respect mutuel et à compléter les capacités de chacun). Pour soigner tout ce petit monde, on peut compter sur la présence du docteur Anne Glass (Moon Bloodgood qui, en plus d'un nom atypique, s'avère être des plus ravissantes à regarder ; ben oui quoi, je suis un homme, qu'y puis-je?), le love interest de Tom. On notera aussi le personnage de John Pope (Colin Cunningham), le meneur d'une bande de motards rednecks qui croisera plus d'une fois le chemin de la Second Mass. Pour le reste, on dénombre pas mal de personnages secondaires qui, à défaut d'être pleinement développés (Dai, par exemple ; je veux en savoir plus sur Dai, bon sang d'bois!), assurent une réelle cohésion et continuité à la série. Oh, et puis il y a beaucoup d'aliens, bien entendu. Et puisqu'on en est à citer des noms, il est intéressant de savoir que la série -créée par un certain Robert Rodat- n'est produite par nul autre que Steven Spielberg en personne.

     

    Oui, mais... c'est bien ?

     

    Evidemment que c'est bien ! Je ne regarde pas des daubes, non plus (même si, il est vrai, je suis incroyablement bon public)! Bon, en vérité, pour « Falling Skies », c'est un peu compliqué que cela... En effet, sur le papier, avouons-le, ce n'est pas la plus sexy des séries : une énième histoire d'invasion de méchants aliens et de courageux résistants humains (et, en l'occurrence, américains) ? Allons, on connaît la chanson ! Ce sera patriotisme et grosses ficelles sentimentales à gogo, servis par des extraterrestres en plastique et moult violons pendant les scènes qui vont avec ! C'est vieux comme le monde, remboursez, remboursez ! Et bien comme je l'ai dit quelques lignes plus haut, c'est un poil plus compliqué que ça... Car si, en effet, la série commence vraiment sur de telles bases (et les fameuses grosses ficelles qui vont avec), elle prend le temps de se chercher et de trouver finalement son individualité sur la fin de la première saison. Première saison dont j'avais regardé les deux premiers tiers avec un intérêt des plus moyens, en grande partie parce qu'il n'y a pas grand chose à regarder en été question séries. La plupart de ces premiers épisodes sont convenus, sans grande surprise ni véritable twist ; ça se laisse regarder parce que les personnages ne sont pas détestables (mais guère surprenants eux aussi, il faut le dire) et que visuellement, c'est quand même bien tourné. Et puis, petit à petit, alors que la première saison se termine, on sent que les auteurs trouvent leurs marques, on commence réellement à s'investir dans ces personnages et dans les enjeux posés par la série, et on finit d'être séduits par l'ambiance. Aussi, après le final de cette première saison (des saisons plutôt courtes, donc, je le rappelle : dix épisodes de prévus dans chaque, pour l'instant), on a son intérêt un poil plus éveillé et on se dit qu'on jettera un oeil à la suite une fois l'année écoulée... Arrive donc la saison deux. Et c'est franchement, vraiment, nettement meilleur. Certes, la base reste inchangée, certes, il s'agit toujours d'une énième histoire d'invasion alien et de tous ses point discutables concernant sa cohérence, mais... je n'y peux rien, j'suis rentré dedans aussitôt, là où la saison une me laissait quand même un peu plus froid. Le rythme est meilleur, les visuels sont réussis, et on se laisse vite prendre au jeu. Alors, du coup, qu'est-ce qui marche, dans cette histoire vieille comme le monde ? Et bien tout d'abord, il y a les personnages. C'est quand même le plus important, les personnages, dans une série télé, et « Falling Skies » s'en sort plutôt bien en les développant plus en avant dans cette seconde saison. Oui, Tom Mason est l'archétype du brave universitaire, mais diable, que Noah Wyle arrive à le rentre charmant et sympathique ! Et que dire du travail de Will Patton, dont le personnage du capitaine Weaver gagne de plus en plus de dimension au fil des épisodes, et dont l'évolution est un réel plaisir à suivre ! Et je rajouterai également que la dynamique de la relation Tom Mason-Dan Weaver est sans doute l'arc narratif le plus réussi de la saga pour l'instant ! Cerise sur le gâteau : les enfants Mason ne sont pas spécialement insupportables, comme peuvent l'être les jeunes dans d'autres séries qui se basent sur du drame facile et éculé. On échappe pas à quelques écueils du genre entre Ben et son père, mais Hal reste un jeune homme intéressant à suivre, ne serait-ce que parce qu'il ne passe pas son temps à s'opposer à l'autorité comme tant d'autres persos du genre dans d'autres histoires : non, Hal est un perso responsable qui fait de son mieux pour vivre avec et s'adapter à l'autorité. Et si les autres personnages -comme le docteur Glass ou la fripouille qu'est John Pope- sont développés avec moins de consistance et de régularité, ils n'en restent pas moins assez bien posés pour ne pas ennuyer le spectateur. Le scénario global, lui, passe petit à petit de « les braves résistants humains se battent contre les méchants aliens » à « les résistants humains ne sont pas si braves, et font de leur mieux pour essayer de vivre ensemble et de s'adapter à ce monde nouveau et dangereux ». Bon, ce n'est pas encore la parabole sociale de la SF qu'a pu être « Battlestar Galactica », mais la dynamique et le fonctionnement d'un groupe de survivants dans un monde en ruine est plutôt bien explorée, et donne même lieu à un twis plutôt sympa au cour de la seconde saison. On s'attache à cette Second Mass, et on se laisse prendre aux relations que nouent ces personnages entre eux et, surtout, la volonté et l'ingéniosité dont ils font preuve pour survivre. Quant au vils aliens, et bien on peut dire qu'ils sont visuellement assez réussis, comme la plupart des effets spéciaux de la série. Ils ne gagent en développement qu'au cour de la saison deux également, et disposent eux aussi de leur petit twist bienvenue ; et puis, mention spéciale concernant le fait que leur dirigeants ne se baladent pas à poil sur terre. Parfois, il suffit d'un détail comme celui-ci -des aliens avancés qui ont aussi découvert les vêtements- pour tirer, même légèrement, son épingle du jeu. Mais ce qui fonctionne le mieux, à mon avis, c'est la formidable ambiance de la série. Discrète dans la saison une, elle fonctionnait déjà plutôt pas mal avant de fleurir et de porter ses fruits dès le premier épisode de la seconde saison : on s'y croirait ! Il y a un véritable côté post-apocalyptique, avec ses villes en ruine abandonnées qui fonctionne très bien. Un tel setting est attendu dans une série du genre, mais elle est ici véritablement bien employée, et contribue à donné à « Falling Skies » sont véritable caractère. Ce n'est plus tant la lutte contre les aliens qui pique mon intérêt, mais le simple fait de voir la Second Mass évoluer dans les ruines de leur monde, traversant des décors qui rendent de manière impressionnantes ce sentiment de fin du monde moderne, et utilisant la moindre ressource de son environnement pour survivre. Pour les amateurs de jeux vidéos, j'ai même envie de dire que l'ambiance générale n'est pas sans rappeler celle de l'excellente série des « Fallout » ; et de ma bouche, croyez bien qu'il s'agit là d'un compliment des plus impressionnants ! Et c'est dans cette ambiance que l'on apprend à aimer ces petits personnages, à les regarder survivre, tout simplement et à faire de leur mieux pour vivre en société quand, justement, la société globale, mondiale, a disparu. Et si la série se passe bien aux USA, je n'ai pour le moment pas noté de patriotisme trop flagrant ou exagéré ; il est là, bien sûr, on ne peut pas l'éviter, mais il sait se faire discret et rester en second plan. Et dans une série, dans une histoire du genre, ça reste des plus appréciables !

     

    Bref...

     

    Les +

     

    -ça commence par une histoire vieille comme le monde, mais qui finit petit à petit par être pas trop mal racontée, avec sa véritable marque de fabrique

     

    -les personnages sont assez attachants pour qu'on s'intéresse à ce qui leur arrive, avec un GROS point pour la dynamique de la relation Mason-Weaver

     

    -une ambiance de folie dès les premiers instants de la saison deux (LE point le plus fort de la série, vraiment!)

     

    -une réalisation et des effets vraiment corrects (mention spéciale aux décors qui sont les premiers à contribuer à l'ambiance de folie précitée)

     

    -une série de SF, c'est assez rare, une série de SF qui se révèle de plus en plus solide, c'est encore mieux ; et puis c'est parfait comme série estivale

     

    Les -

     

    -pas mal de grosses ficelles tout de même, dans cette histoire d'invasion alien assez classique

     

    -certains personnages moins développés que d'autres

     

    -il faut réussir à tenir toute la saison une avant de réellement sentir s'éveiller son intérêt

     

    Bref, « Falling Skies » ne sera pas pour tout le monde ! Cette série comblera avant tout les amateurs de SF qui trouvent qu'elle est trop peu présente à la télévision, et ne récompensera que les plus patients d'entre eux tandis que ceux qui attendent une pleine originalité et un rythme percutant auront sans doute abandonné le navire en cour de route. Mais pour les patients, donc, dès le début de la saison deux, la série trouve réellement ses marques et propulse sur le devant de la scène une ambiance magnifiquement retranscrite. Pour le reste, ça la joue tout de même assez « safe », il faut le dire, mais il y a le mauvais « safe » paresseux et sans passion, et le bon « safe » qui essaie, fait de son mieux et finit par arriver à se faire remarquer ; « Falling Skies » fait assurément partie de cette seconde catégorie à mes yeux. Une bien bonne alternative au manque de séries estivales, en sommes, et dont la qualité ne cesse de s'améliorer et de surprendre à mesure qu'avance cette deuxième saison (et une saison trois a déjà eu on feu vert ; comme quoi, cette série réussit à trouver son public là où d'autres du même genre auraient sûrement échoué) !