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Plume de Renard - Page 36

  • Consequences

    Allez, je continue l'exercice de la review, dans l'optique d'en faire au moins une par semaine!

     

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    Nikita S03E04 : Consequences

     

     

     

     

     

    Le dernier épisode en date de « Nikita » n'était certainement pas léger sur le contenu. En fait, si tout cela avait été traité par une autre série, j'aurais peut-être douté de la possibilité de jouer sur autant de tableau sans perdre de la qualité ou, du moins, de la cohérence en chemin. Mais les esprits doués qui se cachent derrière les scripts de cette série continuent de prouver qu'ils sont plus que capables de nous offrir chaque semaine quarante minutes et quelques d'un scénario riche, dense et rempli de rebondissements. « Consequences » en est un exemple de choc : il marque le retour attendu de trois personnages cette saison, et n'oublie aucun des autres protagonistes en chemin, jonglant entre anciennes et nouvelles pistes pour le futur de cette passionnante histoire.

     

    En premier lieu nous avons donc le retour d'Owen (Devon Sawa), annoncé dans la promotion dans l'épisode. Le retour du gardien est bienvenu, ne serait-ce que pour la nouvelle dynamique qu'il introduit dans la grande famille de Nikita, et de la relation qu'il entretient avec cette dernière. Il est -Alex mise à part- la première âme perdue sauvée en chemin par Nikita lors de leur rencontre durant la première saison, et représente un des alliés les plus anciens et efficaces de notre héroïne. La série ne l'oublie pas, et le lien fort qui les unit est habilement mis en scène, et ce sans tomber dans le cliché d'une éventuelle tension sexuelle et/ou romantique. Michael peut être rassuré sur ce point, même s'il prend un malin plaisir à garder Owen à l’œil. Owen permet aussi de confronter une fois de plus Nikita vis à vis de sa décision de supporter la nouvelle Division et, même s'il décide de rester dans les parages à la fin de l'épisode, nul doute que les tensions à ce sujet continueront de faire leur effet, et que seul l'avenir nous dira si Nikita a eu raison d'accorder sa confiance à ce nouveau programme. Ses objectifs sont louables mais, comme le rappelle Owen, il ne représente finalement que leur premier réel succès, tous les autres agents ciblés par la nouvelle Division ayant jusqu'ici trouvé la mort plutôt que la liberté qui leur était promise. Mais le retour d'Owen nous en apprend surtout plus sur son passé pré-Division, un sujet pratiquement non-évoqué durant les précédents saisons, et la véritable surprise de l'épisode n'est autre que la raison de sa perte de mémoire...

     

    ...à savoir qu'Amanda en personne en fut responsable. Car cet épisode marque également le retour d'Amanda, qui a visiblement été très occupée depuis sa déconfiture la saison dernière, se montant une véritable petite armée privée et échafaudant de bien noirs desseins. Melind Clarke est toujours impeccable dans son rôle de dame de glace manipulatrice, et Amanda a le potentiel de devenir un antagoniste aussi redoutable que l'était Percy. En l'espace d'un seul épisode, elle réussit à introduire et déclencher une arme biologique à l'intérieur même de Division, voler une clef d'accès universelle permettant de s'introduire dans tous les systèmes informatiques de la planète, et à tenter d'insinuer le doute dans les esprits des agents de la nouvelle Division. Elle ne chôme pas, et son retour permet de donner à cette saison un véritable antagoniste prévu pour durer, et un but plus grand encore pour Nikita et les siens. Amanda est dangereuse, la série ne l'oublie pas, et on en apprend encore plus sur ses actions passées du temps où elle officiait comme « psy » de Division, l'effacement de la mémoire d'Owen en tête. Et Amanda est toujours accompagnée d'Ari, même si tout ne semble pas rose dans la vie de ces deux amants terribles. La tension est palpable et la confiance inexistante, ce qui promet de sacrés rebondissements plus en avant dans la saison. On notera aussi l'introduction de Anne, une tueuse sans pitié faisant office de bras droit à Amanda et Ari qui a le mérite de survivre à l'épisode et donc de s'ajouter dans la galerie de vilains que nos héros ont désormais à arrêter et ce par tout les moyens.

     

    Quant à Alex et Sean, ils n'ont pas été oublié et souffrent eux aussi de la tension qui semble sous-jacente à tout l'épisode. Sean essaie de faire comprendre à Alex qu'elle peut enfin quitter Division et débuter un nouveau chapitre de sa vie où elle n'aura plus à encourir tous ces dangers, mais cette dernière continue de placer toute sa confiance et toute sa loyauté en Nikita. Et quand Sean décide d'avouer son amour pour Alex avant de partir dans le même temps, peu désireux d'attendre toute sa vie qu'elle risque de gâcher la sienne, c'en est trop pour Alex, qui décide de rompre sa sobriété avec quelques antidouleurs, ce qui n'augure rien de bon dans le futur de la jeune femme. Elle semble toujours aussi perdue et désireuse de véritablement trouver sa place, incapable de sortir de l'ombre de Nikita et de se fixer un but par elle-même. Ce qui la pousse à prendre des décisions imprudentes sur le terrain même si -et c'est toujours agréable de le constater- elle n'a nul besoin d'un homme pour sortir vainqueur du combat brutal l'opposant à un colossal homme de main. Car cet épisode n'oublie pas de nous offrir son lot de scènes d'actions, toujours excitants et biens maîtrisées. Enfin, Birkhoff et Sonya semblent sur le point de raviver leur flamme et nos deux informaticiens préférés continuent d'insuffler un peu de légèreté dans ce monde de brutes, même si leur découverte comme quoi Amanda aurait une taupe au sein de la nouvelle Division laisse planer de nouvelles questions, notamment concernant Sona elle-même, sur qui les soupçons du spectateur peuvent porter quand on se rappelle son rôle en tant que bras droit technique d'Amanda quand celle-ci dirigeait Division. Mais « Nikita » nous a déjà surpris plus d'une fois par le passé, et rien n'est jamais tenu pour acquis.

     

    En bref, c'est encore un excellent épisode auquel nous avons eu droit cette semaine, avec son lot de tensions, de développement de personnages et de leurs relations, le retour de joueurs clefs et les premières pistes d'un arc plus personnel pour cette troisième saison. Owen, Ari et Amanda sont là pour rester et quant à cette dernière et son obsession vis à vis de Nikita, qu'elle considère comme sa créature, on peut s'attendre à d'excitants face à face dans le futur.

     

  • Lucie 49

    Ca reprend, avec un nouveau passage du journal d'Arthur!^^

     

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    « Journal d'Arthur Kent, deuxième jour

     

     

     

    ...passé une nuit plutôt tranquille étant donné les circonstances. Ce n'est pas comme si ces gros lézards allaient venir cogner à notre porte, mais j'ai été plutôt rassuré de voir qu'à mon réveil ce matin, l'escouade montait encore la garde. Je crois avoir été le premier à me réveiller parmi les civils, ce qui ne m'étonne guère : je n'ai jamais été un gros dormeur, je crois que je suis d'une nature trop anxieuse pour ça. J'ai toujours l'impression de perdre mon temps dès que je ferme les yeux. Et puis les idées fusent toujours mieux la nuit, ce n'est pas une légende... J'ai lutté le plus possible contre le sommeil, histoire de gagner quelques pages, mais j'ai quand même fini par m'écrouler. Après une telle journée, je ne pouvais pas faire autrement. Ça fait un sacré paquet d'émotions à gérer, et je ne commence que maintenant à réaliser qu'un homme est mort hier. Que sa mort est réelle, loin de toute fiction, et que je n'y peux absolument rien. Pourtant, je n'ai jamais connu Stuart Moore. Parmi les passagers, il n'y a que Lucie qui l'aura rencontré, et je ne pense pas qu'elle soit particulièrement affectée ; elle est encore à cet âge où les enfants ne perçoivent pas encore très bien la finalité de la mort. Du moins je le crois, il est très difficile de savoir à quel point cette petite fille appréhende ce qui l'entoure. Je vois surtout la perte de cet homme se refléter sur ses camarades soldats. D'après ce que j'ai pu entendre de leur bouche, Moore n'était pas l'ami de qui que ce soit, mais il faisait néanmoins partie des leurs, et l'escouade en est inévitablement affectée. Mais ces soldats tiennent remarquablement bien le coup et continuent d'être une présence solide et rassurante. Pour un peu, j'oublierais le scepticisme dont j'ai toujours fait preuve à l'idée que l'Hégémonie continue d'entretenir un corps d'armée alors qu'il n'y a jamais eu personne ici contre qui défendre nos frontières. Mais je me rends compte que notre plus grand adversaire n'est autre que cette planète elle-même, et que nous aurons toujours besoin d'hommes et de femmes courageux, déterminés et bien entraînés pour y faire face. Et je suis stupéfait de voir à quel point nous connaissons peu ce monde alors que nos ancêtres s'y sont établis il y a de cela plusieurs siècles. Nous nous sommes retranchés aussi rapidement que possible sous la surface, à l'abri derrière des tonnes de roche et de béton, désireux d'échapper très vite aux conditions extrêmement difficiles qui ont toujours fait rage dehors. Mais nous ne pourrons nous terrer indéfiniment dans notre trou si nous voulons nous développer correctement. Haven en est la preuve. Et je commence aussi à me demander si cela suffira.

     

    J'ai partagé du café avec André et Samantha -je réalise qu'il m'est déjà plus aisé de les appeler par leurs prénoms, c'est dire si l'adversité créée des lien- après m'être levé, les deux caporaux étaient les soldats de garde à mon réveil. Je crois que Samantha était sensée terminer seule la nuit, assurant le dernière tour de garde, mais qu'André s'est décidé à lui tenir compagnie. Je les ai observés un moment avant de les rejoindre, et il faudrait être aveugle pour ne pas percevoir le lien fort qui les unit. Il n'y a sans-doute qu'eux-mêmes pour encore détourner les yeux, comme c'est souvent le cas dans ce genre de situation. J'aurais bien envie de leur dire d'arrêter de perdre ainsi du temps qu'ils ne pourront jamais récupérer -pour avoir trop attendu moi-même, je ne le sais que trop- mais je crois que je ne me le permettrais jamais compte tenu de mes maigres performances dans ce domaine... Mais le café était chaud, à défaut d'être particulièrement savoureux -sans doute pioché dans les rations standards du train ou, pire, des militaires eux-mêmes- et la compagnie des caporaux agréables. Ils sont loin de posséder l'esprit obtus qu'on peut s'attendre à trouver chez un officier de carrière, et les manières pompeuses et grandiloquentes d'André cachent une personnalité très riche qui s'accorde à merveille avec la franchise aimable de Samantha. De leur placement dans ce train pour Haven, je n'ai pas appris grand chose de plus. Ils ont reçu l'ordre de s'y rendre pour rejoindre la garnison qui s'y trouve, voilà tout. Apparemment, l'Hégémonie y envoie régulièrement des escouades, mais les soldats ne sont au courant d'aucune raison particulière. Il en s'agit peut-être autrement des chefs d'escouade, mais je me vois mal aller interroger le major Adams -et lui, je me vois mal l'appeler par son prénom même dans la sécurité de mes pages- sur le sujet. J'en parlerai peut-être à Martha, je pense que s'il y a une personne à bord capable de tirer les vers du nez du major, c'est bien elle. Je crois que je ne vais d'ailleurs pas tarder à pouvoir le faire, les autres ont terminé de se réveiller, et je peux apercevoir de l'agitation... Je n'ai pas le temps de m'enquérir de tout cela que Paul vient nous trouver pour nous annoncer une sinistre nouvelle : madame Miguel est mourante. »

     

     

     

  • Chaos

    Comme je n'ai pas pris le temps d'écrire hier et aujourd'hui, j'en profite pour mettre ici la troisième et dernière partie de la genèse de mon monde d'Iqhbar.^^ Voici donc!

     

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    Chaos

     

     

     

    « Il sommeillait la plupart du temps entre deux galaxies, plus immense que le plus grand des univers et pourtant pas plus grand qu'un atome de matière. Il se laissait dériver, happant des matières mortes et vivantes sur son passage afin de les rejeter en de nouvelles possibilités. Il était la fin et le début, le néant et le tout; il était le laboureur des multivers quels qu'ils soient. Et l'anormalité de la croissance d'Iqhbar l'avait éveillé, comme jamais il ne l’avait encore été. Il sut qu’elles en étaient les instigatrices, pour en avoir rencontrées et absorbées au cour de ce que, faute d’autre mot, nous pouvons appeler ses déplacements. Elles avaient toujours été son contraire : là où elles créaient, lui apportait la fin. Mais ils étaient aussi complémentaires, car sa fin permettait de nouveaux débuts, de nouvelles découvertes, de nouvelles histoires… Jamais elles ne l’avaient craint pas plus qu’il ne les avait haïes . Elles savaient qui il était. Certaines d'entre elles je jetaient parfois à sa rencontre lorsqu'elles le croisaient, afin de découvrir un autre niveau, d'être rejetées avec leur savoir dans les univers. Il n’était pas pour elles un danger, mais le symbole de toute une myriade de nouvelles possibilités, et chacun de ses éveils occasionnait chez elles le plus vif intérêt. Mais cette fois-ci, ce fut différent. Ce qu’il sentit suite à l’épanouissement d’Iqhbar fut si particulier qu’il ne put savoir si c’était la première fois qu’il le sentait ou si cela faisait tellement longtemps qu’un tel phénomène s’était produit qu’il l’avait oublié.

     

     

     

    Alors il se mit en route.

     

     

     

    Elles le sentirent. Elles n’avaient pas toutes quitté Iqhbar lors de leur dernier exode, non. Elles étaient peu, parmi les plus curieuses et les plus éveillées. Celles qui avaient fini par s’attacher plus qu’il était coutumier de leur espèce de ce monde qu’elles avaient créé avec tant d’amour. Certaines d’entre elle partirent à le rencontre de celui qui arrivait, décidées à finir leur cycle pour en débuter un nouveau, leur savoir rejeté et distillé dans l’univers, mais d’autres ne quittèrent pas Iqhbar. Elles sentaient en elle se manifester la plus curieuse de toutes les choses : l’émotion. Une vive émotion pour Iqhbar et ses créatures pourvues de leur étincelle, et elles ne purent se résoudre à l’abandonner. La vie n’avait pas fini de s’y développer et de les surprendre et, pour la première fois, elles décidèrent de s’opposer à celui qui arrivait.

     

     

     

    La bataille, la guerre, pour autant qu'ils soient des mots appropriés pour décrire ce qu'il s'en suivit, fut terrifiante, énorme et grandiose. Les éléments se déchainèrent sur Iqhbar sous la pression qu'il leur imposait, déversant ses parcelles de néant affronter les races de ce monde. Car devant les cataclysmes que son approche provoquait, ces peuples avaient décidé de tenir bon et de lutter contre ces légions qui se déversaient du ciel. Car la rencontre de celui qui apportait la fin avec ce monde plein de vie touchée par l’étincelle fut singulière. Il sentit ses propres émanations entrer en résonnance avec la fameuse étincelle, et c’est ainsi que ces légions de créatures grotesques mais dangereuses apparurent, dotées d’une vie et d’une conscience, mais toujours dévorés par ce besoin impérieux de détruire toute chose. Tandis que les océans et les montagnes se soulevaient, engloutissant des communautés entière, le combat se déclara partout à la surface du monde, les armées des peuples d’Iqhbar se heurtant aux meutes chaotiques qui se déversaient au cœur de leurs frontières. Sourdes aux appels désespérés, les Puissances se retirèrent alors complètement de ce plan de l’existence, terrifiés à l’idée de perdre le pouvoir et le savoir qui étaient les leurs, s’enfonçant au cœur d’Iqhbar dans le seul but d’échapper au chaos, abandonnant ceux qui en étaient pourtant si souvent venus à les libérer.

     

     

     

    Mais parmi les races et les peuples du monde de plus en plus désespérées il en était un plus fort et plus vaillant que les autres, rassemblant les troupes, unissant les défenseurs et n’hésitant jamais à frapper l’ennemi. Il s’agissait des dragons, la race la plus ancienne, la plus sage et la plus puissante des peuples éveillés. De leurs cités volantes ils menaient l’assaut, insufflant courage et force dans le cœur de leurs alliés. Jamais ils n’envisagèrent d’abandonner et, lorsqu’ils fendaient les cieux en déversant sur le chaos la magie qu’ils maitrisaient comme aucun autre, l’espoir renaissait dans le cœur de ceux qui marchaient sur Iqhbar. Mais même les dragons ne pouvaient retenir indéfiniment les vagues de chaos toujours plus dévastatrices et rapprochées qu’il envoyait tandis qu’il se rapprochait de plus en plus, nullement retenu par les efforts qu’elles faisaient…

     

     

     

    Car elles luttaient de leur côté mais, n’ayant jamais eu besoin de combattre, elles ne savaient guère comment s’y prendre, pas plus qu’elles ne comprenaient réellement ce que cela signifiait. Elles connurent pour la première fois la détresse, la souffrance et la peur ; non pas pour elles, mais pour tous ces peuples qui mouraient et disparaissaient à la surface de ce monde qu’elles avaient contribué à créer. A chacune de leurs tentatives pour le repousser, lui, elles n’arrivaient qu’à peine à retarder l’échéance. Elles comprirent que, bien que l’ayant modifié, elles ne faisaient pas réellement partie de ce monde qu’était Iqhbar. Et c’est ainsi qu’elles surent comment procéder. Elles devaient se lier à lui pour mettre leur plan à exécution, et pour ce faire elles avaient besoin d’un conduit. Les Puissances les ayant abandonnées, elles portèrent le choix sur les dragons, en qui leur étincelle était la plus grande. Pour la toute première fois, elles se manifestèrent directement, devant les plus sages des dragons, et uniquement eux. Ces derniers acceptèrent et convainquirent leur peuple tout entier de servir de canal à la puissance qu’elles possédaient. Ainsi, dans un dernier vol pour la défense d’Iqhbar, les dragons s’élevèrent dans les cieux face à celui qui était enfin arrivé au plus près d’Iqhbar et s’apprêtait à l’absorber pour de bon. Alors elles fusionnèrent intégralement avec Iqhbar, se coulant en la planète tels des torrents d'énergie pure en crue. Décuplée par les dragons, cette énergie déclencha des cataclysmes plus terrible encore, mais elle représentait malgré tout la dernière chance de ce monde contre lui.

     

     

     

    Le choc fut terrible.

     

     

     

    Il enveloppa Iqhbar de son manteau de vide et pourtant bourdonnant de chaos, mais les forces conjuguées d'Iqhbar le firent passer à travers telle une épée de légende fendant la roche. Il passa donc à travers, continuant son chemin comme à son habitude, déjà prêt à se rendormir. N’ayant guère de conscience, n’ayant jamais été pris en défaut, il ne pouvait envisager que sa tâche ne fut pas accomplie. La vie et sa conscience avaient été sauvées sur Iqhbar. Mais le prix fut conséquent : elles faisaient désormais partie intégrante de ce monde, privée de toute possibilité d’agir et d’influencer se monde, incapables à jamais de se manifester et condamnées à voir leur conscience se dissiper dans son intégralité. De ce sacrifice découla la profonde modification de la magie qui avait toujours été partie intégrante d’Iqhbar. A jamais changée, perturbée par ce chaos, elle devint une force imprévisible et dangereuse, née des échos de celles qui s'étaient sacrifiées, et il fallut de nombreux âges pour qu’elle se laisse à nouveau domestiquer ; mais de manière radicalement différente… Quant au monde lui-même, s’il n’avait pas été détruit, les dégâts n’étaient pas moins immenses. Les grands continents s’étaient fracturés, dispersant ceux qui y avaient vécu et engloutissant plusieurs civilisations de plus. Les gouvernements n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes, et plus d’un peuple n’eut d’autre choix que de repartir de zéro. Inconscients des véritables forces qui s’étaient opposées, nombre des êtres parcourant Iqhbar tinrent les dragons pour responsables de ce cataclysme, et les rares survivants de cette race noble et ancienne maintenant diminuée n’eurent d’autre choix que de se faire oublier. Qui plus est, sous la pressions des deux forces ayant précédées la fusion, une infime partie de lui s'était également coulée en Iqhbar, apportant de surprenantes modifications en ce monde du renouveau. Les survivants de ses légions prospérèrent, s’enfonçant sous la surface pour en chasser les nains, se répandant dans les marécages et les terres sombres. Les innombrables borghs grouillaient, nouvelle menace issue de l’ombre, et leurs grands cousins urborgs devinrent une partie intégrante mais malaimée de l’amalgame de peuples qui parcouraient Iqhbar. Bien malgré eux, ils marquèrent la fin des elfes, la seule race qui avait décidé de les accueillir à bras ouverts. Les elfes, qui furent décimés par un mal mystérieux, un mal transmis par les urborgs et trouvant ses racines dans le chaos lui-même et auxquels les elfes furent particulièrement sensibles. Bientôt, ils disparurent, et leurs alliés et amis nains en connurent une colère d’autant plus grande qu’ils étaient chassés de leurs royaumes souterrains par les marées de borghs qui y élisaient domicile. Les nains repoussèrent les urborgs dans les terres sombres d’Ostrie, et s’établirent dans les forêts de leurs amis disparus. Dans les cieux, les Avelins avaient été parmi les plus épargnés par la catastrophe et leur agressivité naturelle les poussa à chasser les derniers dragons et Gwaehyrs des cités volantes pour établir un nouvel empire. Les Aqualites, plus distants que jamais, se retirèrent dans leurs domaines des profondeurs aquatiques, chassant et éliminant les derniers représentant des autres races sous-marines. Une à une, les autres races s’isolèrent, des pam’thaa sur leurs montagnes aux farouches minotaures sur leur île. Alors il en est une qui prospéra comme jamais : la race des humains, plus nombreuse et vigoureuse qu’elle ne l’avait jamais été. Ce furent les humains qui fondèrent les premiers royaumes qui devinrent ceux qu’ils sont aujourd’hui, et qui redonnèrent à Iqhbar les bases de la civilisation globale qu’elle connait aujourd’hui. Au fil des âges, les terres se rapprochaient à nouveaux, les continents se reformaient, et les échanges reprenaient. Sans aucun signe des Puissances, tous développèrent de nouvelles croyances basées sur l’essence de la vie qui animait Iqhbar, culminant dans le spiritualisme actuel. Les nains peaufinèrent de nouvelles technologie dont la plus aboutie n’est autre que la technomagie, utilisant d’une nouvelle manière cette magie différente afin de faire fonctionner les machines les plus étranges. Une magie qui se laissait à nouveau canaliser, au fur et à mesure que les peuples apprenaient à la redécouvrir. Une magie qui dépendant des fées, ces étranges créatures apparues peu après le cataclysme…

     

     

     

    Pour la première fois, tous ces peuples ne purent compter que sur eux-mêmes pour se reconstruire, et rebâtir ce qui avait été perdu. Iqhbar était née une seconde fois. »

     

     

     

    Inus, le Chroniqueur